la crise et l'Europe

Krugman en VF : la Grande Bretagne victime de la lubie rigoriste (RTBF)
vendredi 22 octobre


Au printemps 2010, la rigueur fiscale est devenue une mode. J’utilise le terme en connaissance de cause : le soudain consensus des Gens Très Sérieux autour du fait que tout le monde devait équilibrer les budgets là maintenant tout de suite n’était basé sur aucune espèce d’analyse sérieuse.

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L’idée que la réduction des déficits ferait en fait baisser le chômage car elle rassure les consommateurs et les entreprises est très répandue ; mais de nombreuses études historiques, dont l’une du Fonds monétaire international, ont montré que cette affirmation n’avait aucun ancrage dans la réalité.

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Dans le cas présent, les victimes sont la population britannique, qui a la malchance d’être gouvernée par un gouvernement qui a pris ses fonctions au plus fort de l’engouement pour la rigueur, et qui ne veut pas admettre qu’il avait tort.

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La Grande-Bretagne, comme les États-Unis, souffre des conséquences de la bulle immobilière et de la bulle de la dette. Ses problèmes sont aggravés par le fait que Londres est un centre financier international. La Grande-Bretagne a trop compté sur les profits des affaires pour soutenir son économie, et sur les impôts du secteur financier pour payer les politiques gouvernementales. Cette trop grande confiance dans le secteur financier explique pourquoi la Grande-Bretagne, qui entra dans la crise avec une dette publique relativement faible, a vu son déficit budgétaire atteindre 11 pour cent du PIB - légèrement pire que le déficit américain.

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Le plan du gouvernement britannique est audacieux, selon les experts. Certes. Mais il va audacieusement dans la mauvaise direction. Il réduirait l’emploi public de 490 000 fonctionnaires - l’équivalent de près de 3 millions de licenciements aux États-Unis - à un moment où le secteur privé n’est pas en position d’offrir une alternative. Il réduirait les dépenses à un moment où la demande privée n’est pas du tout prête à prendre le relais.

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Que va-t-il se passer maintenant ? Peut-être que la Grande-Bretagne aura de la chance, et que quelque chose viendra sauver l’économie. Mais il est plus que probable que la Grande-Bretagne de 2011 ressemblera à celle de 1931, ou aux États-Unis de 1937, ou au Japon de 1997. C’est-à-dire, que l’austérité entraînera une nouvelle récession économique. Comme toujours, ceux qui refusent de tirer les leçons du passé sont condamnés à le reproduire.
Sources RTBF

Ca vaut peut être le coup de se mobiliser et d'aller dans la rue pour protester. Nos gouvernants sont en train de commettre des erreurs historiques qui risquent d'avoir des conséquences désastreuses sur notre niveau de vie pendant de très longues années.

juste une question..ton avatar c'est Paul Jorion? il lui ressemble..

brèves de contre info
Un britannique sur trois n’a pour toute épargne que l’équivalent d’une semaine de revenu (Guardian)


General Motors réduit de 50% le salaire des nouveaux embauchés dans une usine du Michigan (USA Today)

USA : selon la métrique en usage durant les années 1930, le taux de chômage atteint 22,5% contre 25% à l’époque (Burning Platform, via Yves Smith)

juju41 a écrit:

juste une question..ton avatar c'est Paul Jorion? il lui ressemble..

C'est un autre Paul !
Paul Krugman, dans "la mondialisation n'est pas coupable", nous invite, devant les experts, à regarder les chiffres. Chiffres qui viennent souvent contredire leurs discours. Enfin, le pseudo Gribouille est souvent utilisé pour les chats. Animal que j'affectionne particulièrement, et que l'on retrouve souvent comme compagnon auprès d'écrivains et même d'économistes !

juju41 a écrit:

Commerce mondial - L'Europe victime du protectionnisme mondial?

Ah ? L'Europe aurait encore une politique mondialiste du XXème siècle ? Ça alors...

Citation :

Enfin, le pseudo Gribouille est souvent utilisé pour les chats. Animal que j'affectionne particulièrement, et que l'on retrouve souvent comme compagnon auprès d'écrivains et même d'économistes !

après la Grèce, le Portugal..La Chine s'achète l'Europe.. on a pas fini d'en ch.. r!

Le Portugal pourrait céder de la dette à la Chine

La Chine s'achète le monde entier et personne ne semble s'en inquiéter réellement et encore moins proposer une alternative à cette tendance bien inquiétante...

Le plan d'austérité britannique pourrait détruire 1,6 million d'emplois

comprends toujours pas comment le fait de multiplier la misère peut engendrer la croissance..

Peut-être que les dirigeants européens ont pris conscience que la décroissance était inévitable et donc peut-être sommes-nous véritablement entrés dans le "sauve qui peut, tout pour ma gueule" sans toutefois que le peuple en soit informé, histoire que certains prennent une avance confortable...

http://www.lisons.info/Quand-la-Chine-s-eveillera-livre-244.php

Ou une analyse d'Alain Peyrefitte qui peut se résumer :
"Vu le nombre de chinois, lorsqu'ils auront atteint une culture, une technologie suffisante, ils pourront imposer les idées au reste du monde".

Les Chinois sont-ils des partenaires loyaux?

oui, il avait tout compris..

extrait
La réponse de Martin Bouygues, président directeur général de Bouygues.
"Je fréquente la Chine depuis plus de trente ans et je peux vous dire que le marché chinois du BTP, hormis Hongkong, est inaccessible aux entreprises non chinoises. Les Chinois s'appuient sur un énorme marché intérieur, une devise sous-évaluée et de faibles coûts salariaux pour gagner des marchés. De plus, ils ont un gouvernement et des fonctionnaires qui font bloc pour distribuer des subsides et aider leurs entreprises à conquérir des marchés, ce qui n'est pas vraiment le cas en Europe. Il y a distorsion de concurrence quand on les voit arriver sur des appels d'offres internationaux avec des prix inférieurs de 20% aux nôtres. L'Europe, dans ce domaine, fait preuve de naïveté. Bruxelles doit donc modifier ses relations avec la Chine, sinon cette distorsion de concurrence va intensifier la machine à détruire massivement des emplois. Le préalable serait d'obtenir une réévaluation de leur monnaie face à l'euro. Le laisser-faire en l'occurrence n'est pas une solution. Il serait en tout cas inadmissible que des subventions européennes soient accordées pour des affaires en Europe traitées par des entreprises chinoises qui n'exécuteraient pas les contrats dans les conditions et les standards sociaux, économiques et fiscaux européens. Il faut faire vite. Le phénomène atteint une vitesse et une ampleur considérables. La Chine développe à présent des produits à forte valeur ajoutée et l'Europe se fait distancer. Prenons l'exemple de la téléphonie mobile : il y a trente ans, l'Europe imposait au monde la norme GSM. Aujourd'hui, c'est un Chinois, Huawei, qui est devenu leader de l'équipement avec 60 000 ingénieurs en R&D".

Les Anglais se réveillent face à l'austérité

à noter l'effondrement du lib-dem et de Nick Klegg, qui passe de 72% à 9% d'opinion favorable.. et à méditer pour le Modem et Bayrou en cas d'alliance douteuse, et de renoncement sur des promesses sociales...

Un avis que je partage.

Crise européenne, deuxième service (partie 1)

Crise européenne, deuxième service (partie 2)