la crise et l'Europe

juju41 a écrit:

La BCE fait main basse sur les obligations d'Etat

En clair, si la BCE ne ramassait pas tout le papier lors de l'émission de nouveaux emprunts sur les marchés obligataires, certains pays, comme le portugal, ne pourraient plus se refinancer et seraient en cessation de paiements. Bien entendu, avec un ratio de 1 € de fonds propres pour 178 € d'actifs, la BCE fait marcher la place à billets pour acheter au prix fort des titres qui subiraient une décote si la banque devait s'en dessaisir. Plus grave est la désertion des banques, qui commencent à se délester de la dette publique des Etat en difficulté pour se reporter sur les matières premières créant un environnement inflationniste. Le rapport du GEAB a rappelé qu'il avait fallu attendre 6 mois entre la hausse des matières premières en 2008 et l'éclatement de la crise financière. Ça ne présage rien de bon.......

Un petit tour chez nos voisins britanniques :

L'économie Britannique replonge dans le rouge à la stupéfaction générale

quelle surprise! parait que c'est à cause de la neige..
mais bon quand on serre trop le kiki des gens, il ya un moment où ils finissent par ne plus consommer grand chose.. c'est marrant, les têtes d'oeufs n'ont pas pensé à ça.. et encore c'est un début!

et ça sera pareil ailleurs.

juju41 a écrit:

quelle surprise! parait que c'est à cause de la neige..
mais bon quand on serre trop le kiki des gens, il ya un moment où ils finissent par ne plus consommer grand chose.. c'est marrant, les têtes d'oeufs n'ont pas pensé à ça.. et encore c'est un début!

et ça sera pareil ailleurs.

Perso, j'aimerais voir les chiffres de la Grèce et de l'Irlande. Et contrairement à l'Angleterre, ils n'ont pas la possibilité de dévaluer pour amortir le choc. De toute manière, tous les experts disent que la Grèce fera défaut. On entend l'orage au loin arriver, et on fera semblant d'être surpris quand tout sautera.

bon je ne sais pas si cet article est à sa bonne place, si ce n'est pas le cas... merci de le déplacer

Les marchés plébiscitent les « eurobonds »

Peso, j'attends avec impatience les élections du 25 février en Irlande. Au fur et à mesure qu'on s'approchera de la date fatidique du scrutin qui devrait confirmer la victoire de l'opposition, on devrait voir le trouillomètre des banquiers monter en flèche avec la renégociation annoncée du plan de sauvetage.

L'actualité a été riche hier sur le front Européen avec l'annonce d'un sommet sur le thème d'un pacte de compétitivité en Mars. Il est bien entendu inutile de souligner que la construction Européenne, sur la base du projet en cours de discussion, annonce une nouvelle avancée non démocratique qui ne passera pas par le vote des électeurs. Vous pouvez en être certains !

Il est intéressant de suivre l'évolution des dépêches de l'AFP sur Boursorama :
Elles ont d'abord fait état d'un désaccord sur ce projet du ministre Belge de Mr Yves Leterme opposé à la fin de l'indexation des salaires sur les prix en Belgique que prévoit le texte. Les dépêches de l'AFP se succédant, la mention du clash Belge est devenu introuvable. Ensuite les détails du projet ont été enlevés des dépêches, pour finir dans la soirée par un résumé en une phrase de l'annonce "d'un pacte économique pour renforcer la coordination des politiques économiques nationales dans la zone euro et renforcer leur compétitivité."

Ne nous voilons pas la face. Le renforcement de la compétitivité n'a pas de sens pour un économiste car c'est le taux de change de l'Euro vis à vis de l'extérieur qui détermine notre niveau de compétitivité par rapport au reste du monde. Un économiste regarde ce qui compte vraiment: les gains de productivité car ils définissent l'évolution du surplus de richesses qui pourra être partagé entre les citoyens.

Ce pacte qu'on qualifiera de "pacte de compétitivité" vise essentiellement dans le cadre d'un système de changes fixes entre pays de la zone Euro à promouvoir des mécanismes d'ajustement automatiques. En clair si on ne peut plus ajuster les parités, il faut d'autres moyens de le faire autrement car les pays membres n'évoluent pas tous au même rythme. Imaginons que l'Allemagne fasse 3% de gains de productivité, et décide augmenter ses salaires de 1.5% (pour comme toujours contrôler son inflation). Si à coté l'Espagne fait 1% de gains de productivité. Les mécanismes qui seront mis en place par ce pacte obligeront les Espagnols à baisser les salaires de 0.5%. En termes de compétitivité l'Allemagne aura gagné 1.5% et l'Espagne 1.5%. Mais peut-on appeler ça de la convergence, et surtout pourquoi faire si de toute manière l'Euro s'appréciera de 1.5% par rapport au RDM ?

Mais , surtout, il faut bien comprendre que ces mécanismes prévoient l'alignement de la politique économique des autres pays membres sur la politique du pays le plus vertueux de la zone, lui conférant un pouvoir exorbitant (d'où le rôle de premier plan de l 'Allemagne dans la mise en oeuvre du projet).
On peut ajouter que ces mécanismes d'ajustement nominaux sont à peu près équivalents à ce que nous vivions au 19 e siècle du temps de l'étalon or. Les monnaies étaient convertibles en or, et si la production de l'or ne suivait pas la croissance de l'économie, il fallait faire baisser les salaires et les prix, quitte à plonger les économies dans le récession. Ceci n'était évidemment pas conciliable avec une forme de démocratie qui donnait la parole à tous les membres de la société (il arrivait souvent pendant les crises que les 5% les plus riches continuaient à voir leurs revenus augmenter aux dépens des autres catégories de la population non représentées à l'assemblée). Ce n'est pas un hasard si la fin de l'Etalon or a coïncidé avec la montée de l'influence des premiers partis ouvriers qui ont donné la priorité à des objectifs internes comme la recherche du plein emploi et la croissance.
Ce n'est donc pas un hasard non plus, si la construction Européenne se fait de plus en plus en plus en dehors de urnes, de préférence hors de portée des citoyens.........

Gribouille a écrit:

pacte de compétitivité en Mars.

Avec une majuscule au dernier mot, la phrase correcte serait « un pacte de compétitivité sur Mars. » Mais c'est peu crédible, non ?

Jean-Luc a écrit:

Gribouille a écrit:

pacte de compétitivité en Mars.

Avec une majuscule au dernier mot, la phrase correcte serait « un pacte de compétitivité sur Mars. » Mais c'est peu crédible, non ?

Je crois que tu es pas loin. Si ça continue comme ça, c'est sur Mars qu'on risque d'envoyer Merkel et Sarkozy avec leur pacte pour être certain qu'il ne puissent revenir sur Terre. La Lune est trop proche pour qu'on soit en sécurité.
Il semblerait ausssi que le pdt Polonais a aussi dit ce qu'il pensait de leur pacte, les insultes auraient volé.

Du coté de l'Angleterre, ça chauffe aussi pour Cameron et son plan de rigueur :
GB: Le doute s'installe sur la stratégie économique de David Cameron

Chéri, j’ai rétréci le modèle social

est ce que l'Europe doit devenir une "Gröss Deutchland"? moi, les solutions allemandes ne me conviennent pas...et si
ce pacte de compétitivité est gravé dans le marbre européen, autant dire que tous les gouvernements y compris le PS s'il arrive au pouvoir, seront aliénés , et ne pourront pas changer un iota de la politique économique obligatoire. que reste t'il aux peuples comme marge de manoeuvre dans ce cas..? on a pas voulu ça..

juju41 a écrit:

Chéri, j’ai rétréci le modèle social

est ce que l'Europe doit devenir une "Gröss Deutchland"? moi, les solutions allemandes ne me conviennent pas...et si
ce pacte de compétitivité est gravé dans le marbre européen, autant dire que tous les gouvernements y compris le PS s'il arrive au pouvoir, seront aliénés , et ne pourront pas changer un iota de la politique économique obligatoire. que reste t'il aux peuples comme marge de manoeuvre dans ce cas..? on a pas voulu ça..

Ce pacte de compétitivité est tellement gros qu'on peut légitimement s'interroger sur les intentions allemandes.
Ma première hypothèse était, à l'image d'une bête blessée, qu'on devait naturellement assister à des initiatives désespérées pour sauver la zone Euro. Donc, il n'est pas étonnant de voir ce que j'appellerais une fuite en avant s'accompagnant d'un passage en force. Cependant, comment faire accepter un tel plan, sans avoir recours à un changement constitutionnel (on demande quand même à chaque pays d'inscrire dans sa constitution une limitation des déficits publics) ? A part, un coup d'Etat au niveau Européen, ça m'apparait assez peu crédible.

D'où ma seconde hypothèse. Si on considère que l'Allemagne ne souhaite pas apporter sa participation au financement des Etats membres en difficulté, et justifier une sortie de l'Euro. Quoi de mieux que proposer un plan qui reprend ses conditions, y compris les plus dures soient-elles, pour qu'il soit torpiller ? L'Allemagne n'aura plus qu'à souligner le laxisme des autres Etats-membres en leur imputant la responsabilité de l'explosion de la zone Euro.

Le scoubidou ? Les poires, c'est pour leur pomme. Sécuriser la dette par des achats, disent-elles.

Sur le pacte de compétitivité :
Faut-il écouter les leçons de l'Allemagne ?

L’actualité de la crise : VAILLANTS COST-KILLERS, par François Leclerc