régularisation massive des sans papiers

Jean-Luc a écrit:

Remus, j'ai l'impression qu'on ne parle pas de la même chose. Bayrou est bien pour une régularisation au cas par cas !

Si c'est au cas par cas je suis d'accord , sinon pas question pour une régularisation massive me concernant .

J'ai entendu Besson sur France inter ce matin.
Il va faire une note de service aux préfets pour leur donner les règles pour une régularisation au cas par cas.

Quelques critères qu'il a données:

- Travaillé en France depuis plus de 5 ams.
- Travaillé chez le même employeur depuis plus de 12 mois.
- faire preuve d'une bonne intégration. beaucoup plus subjectif. il me semble logement et acquisition langue française.
et d'autres.

jean-claude47 a écrit:

Jean-Luc a écrit:

Remus, j'ai l'impression qu'on ne parle pas de la même chose. Bayrou est bien pour une régularisation au cas par cas !

Si c'est au cas par cas je suis d'accord , sinon pas question pour une régularisation massive me concernant .

Le terme "régulation massive" est impropre car ce qu'on entend par là est la régularisation à l'aveugle. Or même en faisant du cas par cas, une régulation peut être massive (par exemple, si on en régularise 100 000).

Sinon, le Canard enchaîné rappelle cette semaine qu'il y a dans l'arsenal juridique existant tout ce qu'il faut pour sanctionner les employeurs (loi contre le travail au noir). Donc pas besoin de nouvelle loi. En revanche ce qui manque c'est du personnel pour faire les contrôles.

Gribouille a écrit:

Il me paraît plus que douteux d'établir un lien entre le taux de chomage des immigrés en situation régulière et la présence d'immigrés sans papiers qui ont un travail. C'est une version édulcorée de l'argument populiste qui considère que l'immigré prend forcément le travail du français. Ce qui est économiquement faux. Si la population immigrée est plus touchée par le chômage à compétences égales, c'est surtout parce que ces personnes subissent les pratiques de recrutement proprement discriminatoires en usage dans la société française. Votre argument est encore une fois une manière de désigner un bouc émissaire.

Non, je ne dis pas que l'immigré sans papier "pique" le travail du français (puisque le français ne veut pas travailler dans ces secteurs), mais plutôt le travail de l'immigré régulier! A cela j'observe que les chiffres appuient mon propos et que la démonstration a été faite par Michel Godet.

Citation :

Ensuite, il est extrêmement glissant, de laisser supposer qu'un salarié jusqu'ici sans papiers se retrouverait sans emploi, s'il venait un jour à être régularisé. Si je suis votre raisonnement, cela voudrait dire, que cette MO de sans papiers est utilisée que parce qu'elle accepte des conditions de travail inférieures aux normes sociales en vigueur. Si un jour cette MO venait à être régularisée, elle perdrait son emploi parce que ces activités économiques ne seraient plus rentables avec l'application des normes sociales de droit commun.

Expliquez moi quel est l'intérêt de prendre le risque de recruter des sans papiers sinon?

Citation :

A cette idée, il faut souligner que les enteprises qui emploient des sans papiers (pour ces raisons) nuisent d'abord aux entreprises qui travaillent dans la légalité et à tous leurs salariés. Et donc que cela est injustifiable, surtout pour quelqu'un qui semble plus attachée à la rigueur de la loi qu'à la morale qui va avec. Enfin, j'ajouterais que ça constituerait un argument supplémentaire à la régularisation pour mettre hors jeu ces entreprises.

Ceci conforte précisément ce que je suis en train de dire, et donc je suis parfaitement d'accord avec vous.

Remus a écrit:

Gribouille a écrit:

Il me paraît plus que douteux d'établir un lien entre le taux de chomage des immigrés en situation régulière et la présence d'immigrés sans papiers qui ont un travail. C'est une version édulcorée de l'argument populiste qui considère que l'immigré prend forcément le travail du français. Ce qui est économiquement faux. Si la population immigrée est plus touchée par le chômage à compétences égales, c'est surtout parce que ces personnes subissent les pratiques de recrutement proprement discriminatoires en usage dans la société française. Votre argument est encore une fois une manière de désigner un bouc émissaire.

Non, je ne dis pas que l'immigré sans papier "pique" le travail du français (puisque le français ne veut pas travailler dans ces secteurs), mais plutôt le travail de l'immigré régulier! A cela j'observe que les chiffres appuient mon propos et que la démonstration a été faite par Michel Godet.

Citation :

Ensuite, il est extrêmement glissant, de laisser supposer qu'un salarié jusqu'ici sans papiers se retrouverait sans emploi, s'il venait un jour à être régularisé. Si je suis votre raisonnement, cela voudrait dire, que cette MO de sans papiers est utilisée que parce qu'elle accepte des conditions de travail inférieures aux normes sociales en vigueur. Si un jour cette MO venait à être régularisée, elle perdrait son emploi parce que ces activités économiques ne seraient plus rentables avec l'application des normes sociales de droit commun.

Expliquez moi quel est l'intérêt de prendre le risque de recruter des sans papiers sinon?

Citation :

A cette idée, il faut souligner que les enteprises qui emploient des sans papiers (pour ces raisons) nuisent d'abord aux entreprises qui travaillent dans la légalité et à tous leurs salariés. Et donc que cela est injustifiable, surtout pour quelqu'un qui semble plus attachée à la rigueur de la loi qu'à la morale qui va avec. Enfin, j'ajouterais que ça constituerait un argument supplémentaire à la régularisation pour mettre hors jeu ces entreprises.

Ceci conforte précisément ce que je suis en train de dire, et donc je suis parfaitement d'accord avec vous.

Donc vous êtes pour la régularisation.

raimo a écrit:

J'ai entendu Besson sur France inter ce matin.
Il va faire une note de service aux préfets pour leur donner les règles pour une régularisation au cas par cas.

Quelques critères qu'il a données:

- Travaillé en France depuis plus de 5 ams.
- Travaillé chez le même employeur depuis plus de 12 mois.
- faire preuve d'une bonne intégration. beaucoup plus subjectif. il me semble logement et acquisition langue française.
et d'autres.

J'ai écouté l'intervention de Besson. Il a effectivement donné certains critères pour une régularisation des sans-papiers qui en feraient la demande. Mais pour affirmer que cela représenterait 1000 personnes. Ce qui est complètement incohérent avec ses propos précédents car on ne peut à la fois énoncer certaines conditions tout laissant sous-entendre que ce ne serait pas systématique car cela revient à dire qu'il y aurait bien des quotas.
Pourtant, une valeur sacrée de notre République est le rejet de l'arbitraire dans les décisions administratives. Imaginez le bordel demain à l'école, si non seulement on demandait aux élèves français d'avoir la moyenne à leurs examens, mais qu'on conditionnait l'obtention du diplôme ou le passage en classe supérieure à une épreuve subsidiaire qui s'apparenterait à un pile ou face.
C'est pourquoi, les associations demandent expressément une liste de critères objectifs pour pouvoir régulariser les sans-papiers. Cette revendication est légitime car elle correspond davantage à nos traditions.
Pour le moment Sarkozy a trop besoin des votes du FN pour reconnaître l'extrême incohérence de sa politique d'immigration.

Gribouille a écrit:

Citation:
A cette idée, il faut souligner que les enteprises qui emploient des sans papiers (pour ces raisons) nuisent d'abord aux entreprises qui travaillent dans la légalité et à tous leurs salariés. Et donc que cela est injustifiable, surtout pour quelqu'un qui semble plus attachée à la rigueur de la loi qu'à la morale qui va avec. Enfin, j'ajouterais que ça constituerait un argument supplémentaire à la régularisation pour mettre hors jeu ces entreprises.


Ceci conforte précisément ce que je suis en train de dire, et donc je suis parfaitement d'accord avec vous.


Donc vous êtes pour la régularisation.

Autant pour moi, j'avais mal lu la dernière phrase de votre propos.

Je veux bien envisager une régularisation au cas par cas, de façon discrète mais j'ai bien peur que cela ne fasse que déplacer le problème vers un chômage d'immigrés réguliers de masse!

Citation :

Pourtant, une valeur sacrée de notre République est le rejet de l'arbitraire dans les décisions administratives.

Il y aurait tellement à dire sur ça

Le terme régulation massive ou régulation au cas par cas sont en soi des termes qui contiennent des jugements de valeur, et surtout définissent une position politique. Le coté "masse" fait peur et "le cas par cas" laisse ouverte une part d'arbitraire.
Est-ce si terrible d'établir un liste de critères ojectifs et observables pour régulariser des sans-papiers.
Enfin, dans un monde où nos politiques manquent à la fois de courage et et sont parfois même les vecteur de l'ignorance. Il faut répéter encore et encore que l'immigration n'a aucun impact sur le chômage, et Michel Godet ne fait pas partie de mes économistes de référence (d'ailleurs quelqu'un qui prétend que les Français vivent au dessus de leurs moyens tout en oubliant de dire que 80% des augmentations de revenus se concentrent sur 20% de la population active. J'éviterais d'inviter les 80% du reste de la population à plus de frugalité en les pointant du doigt).

Gribouille a écrit:

(d'ailleurs quelqu'un qui prétend que les Français vivent au dessus de leurs moyens tout en oubliant de dire que 80% des augmentations de revenus se concentrent sur 20% de la population active. J'éviterais d'inviter les 80% du reste de la population à plus de frugalité en les pointant du doigt).

Oui la France vit au dessus de ses moyens, en terme de dette publique! Et ça concerne bien tout le monde!

De toute façon c'est pas le sujet. Ça ne sert à rien d'assener des vérités sur l'immigration et le chômage sans rien démontrer. Nous avons dans notre pays, malheureusement, beaucoup de chômeurs immigrés. C'est un fait, les chiffres sont là.


J'aimerai vraiment qu'il en soit autrement.