la crise et l'Europe

Mince, on avait envoyé Christine en partie pour ça ... il semble que personne ne connaisait les statuts !

Il semble effectivement.

trouvé ce commentaire sur Médiapart qui correspond bien à mon sentiment

La Grèce, l’Europe et la stratégie du choc

Ce qui se passe en Grèce est une parfaite illustration de la stratégie du choc, à laquelle Naomi Klein a consacré un ouvrage exemplaire.

L’application de cette stratégie, qui a pour finalité de transférer la quasi-totalité des actifs publics grecs –puis européens – à de grands groupes industriels et financiers privés, passe par trois étapes : la saignée, la criée, la curée.

1. La saignée. La Grèce est en récession et surendettée, c’est-à-dire en pleine anémie. L’Union européenne et le FMI, en collusion avec les banques et les agences de notation, décident donc de lui administrer le fameux remède de la saignée. Traduction : vous n’avez plus d’argent, nous allons vous en prêter un peu, à prix fort, à condition que vous soumettiez votre pays à des mesures de rigueur qui assècheront un peu plus vos maigres revenus : recettes fiscales, cotisations sociales, consommation, etc., accroissant encore davantage vos besoins de financement et vous plaçant devant l’obligation de vendre vos actifs.

2. La criée. Faute de croissance économique suffisante en raison de cette rigueur imposée, la Grèce est acculée à la vente de ses actifs publics pour se procurer quelques liquidités (qui ne résoudront pas son problème de solvabilité à long terme, mais ce n’est pas le souci des prédateurs). Le pays va donc vendre, en position de faiblesse, ses infrastructures de transport, de télécommunication, d’énergie, de loisirs, et peut-être d’éducation et de santé. Les prédateurs se pourlèchent. La proie, sur le point de tomber, ne peut leur échapper.

3. La curée. Il n’y a plus enfin qu’à se baisser pour ramasser la mise. Les pillards – grands groupes multinationaux, banques, assureurs, acteurs financiers – rachètent au rabais les actifs grecs, font quelques restructurations pour ne garder que les activités les plus financièrement rentables, cassent le reste (en mettant les salariés au chômage), et revendent leurs produits et services aux Grecs au prix fort, afin d’offrir une rentabilité de 15% l’an aux rentiers.

Mais ne rêvons pas. Ces groupes, ces banques, ces acteurs financiers ne vont pas en rester là. Pour eux, la seule façon de faire des surprofits en Europe est d’acculer les pays au dépôt de bilan, de s’approprier au rabais les actifs, de se débarrasser de ce qui ne rapporte pas assez aux actionnaires pirates, et de surexploiter et surfacturer le reste.

Après la Grèce, ils s’arrangeront, à renforts de saignées, pour acculer à la vente les autres maillons faibles de l’Europe, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, et peut-être la France. Nous avons à faire ici à la grande piraterie, à la grande délinquance, à la grande criminalité, bien pire encore que la mafia, puisqu’elle est légale et favorisée par les gouvernements, dont le personnel est largement convié au banquet.

La fête ne fait que commencer.

et pour contre balancer: la position pro euro ( histoire qu'on ne dise pas que je suis de parti pris, dans les publications..)



Des obligations envers l’Euro par sylvie Goulard et Mario Monti

Le fédéralisme économique est une question de survie pour l'Europe

merci Juju

pas bon signe ça..

Les investisseurs fuient la zone euro

Le comportement des financiers envers l'Europe et la Grèce est similaire aux méthodes de Tapie et consorts du temps de Testut et autres : on rachète, on presse le citron pour en récupérer tout le jus… et on liquide l'entreprise.

Sauf qu'un pays ne peut pas déposer son bilan et encore moins licencier sa population.

Jean-Luc a écrit:

Le comportement des financiers envers l'Europe et la Grèce est similaire aux méthodes de Tapie et consorts du temps de Testut et autres : on rachète, on presse le citron pour en récupérer tout le jus… et on liquide l'entreprise.

Sauf qu'un pays ne peut pas déposer son bilan et encore moins licencier sa population.

C'est une métaphore parfaite, Jean-Luc... hélas.

Petit exemple tiré de ma courte expérience personelle. Dans le domaine du biomédical (donc avec des vies humaines en jeu derrière), un fond d'investissement londonien avait racheté la boîte. Dès le départ, ils ont annoncé: on reste 5 ans.

Et ça a été le massacre... les gens avaient authentiquement peur dans l'entreprise. Certains services étaient vendus, techniciens compris, à une entreprise à l'autre bout de la France (et tu y vas ou tu démissiones).

J'avais été pris pour "presser le citron" et "restructurer" un service. Après de longues et âpres négociations, j'avais réussi à montrer qu'en réinvestissant un peu ils pouvaient conserver les emplois, monter la qualité et surtout restaurer la paix entre les différents services qui se faisaient la guerre (ambiance pourrie, contre-productive, tirage dans les pattes..). A terme, tout le monde était gagnant et l'entreprise gagnait des sous.

Pendant 6 mois j'ai bossé sur le dossier en faisant participer tout le monde autour de la table (et c'était pas facile): opérateurs, direction, syndicat...

Finalement, alors que je présentais mon "oeuvre" tout fier, le fond d'investissement a changé d'avis. En effet, le retour sur investissement de l'opération se ferait APRES qu'ils aient revendus l'entreprise. Ils ont envoyé boulé mon truc, supprimé le service, licencié le personnel et éparpillé l'activité dans tous les coins de l'entreprise. La qualité a fortement diminué et l'entreprise ne peut plus absorber la demande. Mais ils ont gagné des sous. Beaucoup.

Ce qui attend sûrement la Grèce, c'est malheureusement la même chose, qu'on soit fédéraliste ou pas, pro-euro ou anti-euro. Le patrimoine va se faire vendre pièce par pièce et le citron se fera exploiter jusqu'au bout. Et il n'y aura plus assez de jus pour repartir. J'espère sincèrement que les Grecs ne se laisseront pas faire.

typique d'une LBO... acheter une boite en empruntant sans avancer un sou , et en remboursant sur les bénéfices de la boite, si les bénéfices viennent à diminuer, le hedge found n'a pas d'état d'âme, il liquide les actifs pour rembourser son emprunt .. le but d'une LBO étant au départ de fournir à ses actionnaires un rendement proche de 15%.. on imagine combien les boites sont préssurées pour arriver à ce rendement;. si c'est impossible, les hedge founds considèrent que la boite est une mauvaise affaire, même si elle marche bien..

L’actualité de la crise : SYMBOLIQUE SAUVETAGE DE LA ONZIÈME HEURE, par François Leclerc

le live bloging du sommet de la Zone Euro

http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/07/21/suivez-en-direct-le-sommet-de-la-zone-euro_1551121_3234.html

j'étais en train de lire l'article de juju

des obligations envers l'Euro

J'ai extrait deux passages
1) "Une stratégie plus efficace consisterait à surprendre les marchés en optant pour une politique résolument commune au lieu de masquer les divisions à coup d’argent public."

On va surprendre les marchés ! ça veut dire quoi ? Et si on essayait de se mettre derrière un arbre pour le surprendre ?

2) "la Commission produira un rapport sur la mise en place d’un système d’émission d’euro-obligations assorties d’une garantie conjointe et solidaire (joint and several) visant à accroître la discipline budgétaire et la stabilité de l’euro à travers le jeu du marché, en assurant que les Etats membres dotés des meilleures notations ne souffriraient pas de taux plus élevés. Si nécessaire, le rapport sera accompagné de propositions législatives."

C'est quoi ce charabia ?
Pourquoi pas faire des T-shirts à l'effigie de l'€ pendant qu'on y est. La vente sur les plages pourrait rapporter de l'argent pour renflouer la Grèce.

Franchement, c'est du n'importe quoi !

ça s'appelle "noyer le poisson" , non? enfin avant qu'on se noie nous aussi!

Langue de bois et enfumage fonctionnent de concert. On retrouve la formulation qui a fait le succès du dernier traité européen.

juju41 a écrit:

Un rachat de dette privilégié pour sauver la Grèce

J'ai le sentiment qu'on va socialiser les pertes sur le dos de contribuables Européen qui seront tenus solidairement responsables. On a invité les banques mais on a oublié les associations de contribuables, c'est sans doute un oubli !

https://www.dailymotion.com/video/xk180i Jacques Attali ce matin sur Inter

c'est évident! pas question de toucher aux banques, et mieux si l'une d'elle est en danger vis à vis de ses actifs pourris grecs, on se fera un plaisir de la renflouer, c'est génial! les banquiers boiront à notre santé en fin d'année, quand ils se verseront leurs bonus d'enfer!

Selon un diplomate européen, le projet d'accord prévoit de doter le Fonds de secours de l'Union monétaire de la capacité inédite de racheter de la dette publique aux investisseurs sur les marchés.

"Les Français ont obtenu que le Fonds soit autorisé à l'avenir à acheter de la dette publique sur le marché obligataire secondaire", là où les investisseurs s'échangent les titres de dette publiques après leur première émission, a de son côté indiqué une source européenne. (AFP)

museline a écrit:

https://www.dailymotion.com/video/xk180i Jacques Attali ce matin sur Inter

J'ai écouté Jacques Attali, ça m'a mis de mauvais poil toute la matinée.
C'est quand même, un de ceux qui a façonné, soutenu les institutions (liberté de circulation des capitaux, €) que nous connaissons aujourd'hui et qui sont en train de s'effondrer. Son seul conseil quand l'immeuble se casse la gueule, rajouter un étage !
Son explication des désordres actuels sont : Les gouvernements dépensiers à l'écoute de leurs électeurs. C'est confondre les symptômes avec la maladie. Ça sentait bon le technocrate qui se passerait bien de l'avis des électeurs.

Toujours sur des obligations envers l'euro
J'aime bien ca aussi dans le style novlangue:

"De nombreuses options sont possible, y compris celle de conférer de nouveaux pouvoirs au fonds européen de stabilisation financière EFSF. Nous ne pouvons pas entrer dans les détails ici mais ces obligations donneraient à l’euro une assise globale et renforceraient la discipline en fournissant – enfin ! – une pression des marchés pour mieux respecter la discipline prévue par les traités."

En fait, c'est une vraie pépite cet article...

il est pour une gouvernance européenne, pas pour la démocratie..ce mot là n'a plus beaucoup d'importance chez les technocrates, ils pensent pour nous..