[mesure sarko] le Revenu de Solidarité Active

johanono a écrit:

Monsieur se vexe, dirait-on !

Pour en revenir au fond du sujet, il me semble simplement que la perspective de voir 700000 personnes sortir de la pauvreté grâce au RSA doit être accueillie avec satisfaction, et mérite autre chose que des considérations méprisantes et moqueuses.

Sur le fond du sujet, il faut regarder la réalité en face, qu'elle soit plaisante ou déplaisante.

Afin d'animer le débat je vous mets quelques extraits d'un livre intitulé "Le grand truquage, comment le gouvernement manipule les statistiques". Ce livre publié par les éditions "La découverte" en mai 2009 a été écrit par un collectif anonyme de fonctionnaires issus de la statistique publique.

Voici, le passage sur le RSA.

Extraits du "Le grand Truquage" sur le RSA (parties 1 et 2) :

http://www.noelshack.com/voir/130309/RSApartie1Legrandtruquage052000.JPG

http://www.noelshack.com/voir/130309/RSApartie2Legrandtruquage044482.JPG

La conclusion sur le RSA est intéressante. Dans ce que j'ai pu lire par ailleurs sur l'équivalent du RSA aux EU, le dispositif visant à apporter un supplément de revenus à ceux qui reprendraient un emploi ne s'applique que dans le cas d'un emploi à temps plein. On est vraiment dans une logique de retour à l'emploi.
Alors que le RSA français a été calibré pour apporter un revenu de subsistance à une population titulaire d'emplois à temps partiel mal rémunérés. Je soupçonne très fortement le gouvernement avec ce dispositif de vouloir encourager la création d'emplois de mauvaise qualité au seul but de faire diminuer les statistiques du chômage. Le retour à l'emploi n'étant en définitive que de l'affichage.

Le rapport final sur l'évaluation des expérimentations du RSA



[ 22/05/09 - 10H44 - actualisé à 10:43:00 ]


Le rapport sur l'évaluation des expérimentations du revenu de solidarité active met en lumière un effet positif mais faible sur l'insertion professionnelle. La crise affecte fortement le retour à l'emploi des plus précaires. L'impact du RSA sur la réduction de la pauvreté sera majeur.

Lire le rapport

http://www.marianne2.fr/RSA-Hirsch-bluffe,-les-medias-valident_a179931.html

Citation :

Le gouvernement s’enorgueillit d’une hausse de 9%, en moyenne sur une année, des retours à l’emploi, un chiffre bien évidemment repris par tous les médias . Mais que représente exactement cette hausse de 9% ? C’est tout bonnement la progression du taux de retour à l’emploi de 3,1% à 3,38%... + 0,28%, soit 9% d’augmentation ! En clair, avec le RMI, on avait des chances quasiment nulles de retrouver un emploi (3,1%), eh bien, avec le RSA (3,38%), c’est pareil !

9% de 3 fois rien, pour Hirsh c'est pas rien...
pauvre Hirsh, décidément la sarkozie corrompt...

Bah, 0,28% c'est mieux que 0% et c'est toujours bon à prendre.

En tout cas, c'est là où on voit à quel point il y avait urgence à mettre en place le RSA, quitte à ne pas attendre la fin de l'expérimentation. A transmettre au pit-bull entre autres.

Le calcul sur l'entrée en emploi, c'est l'entrée en emploi de tout le monde ou simplement des bénéficiaires de minimas sociaux ? En clair est-ce que le RSA permet de créer de l'activité économique ou est-ce simplement un partage/transfert du travail (et donc du salaire) ?

À ma connaissance, ces chiffres sont "internes" aux bénéficiaires des minima sociaux.
Il est donc en effet très possible que les quelques emplois (0,28% de 3 millions, c'est moins de 10 000 personnes) susceptibles d'être ainsi « créés » ne correspondent pour une part non négligeable à des emplois qui auraient été pourvus de toute façon. L'effet d'aubaine habituel.

Donc ce serait de l'égalitarisme dans la précarité, bravo l'UMP...

Une mesure qui ne se tien que si l'on enchaine les cdd sur la duré et encore ....

Une façon de masqué le nombre de chômeur alors en "activité" surtout je pense

pas un progrès , une régression , une de plus .

Infos NordNet :

Entrée en vigueur du RSA qui remplace le RMI
PARIS (AFP) - 31/05/2009 17:59


Martin Hirsch à l'issue du conseil des ministres le 3 septembre 2008 à Paris où il a présenté le RSA. (AFP/Archives - Bertrand Guay)



Le revenu de solidarité active (RSA) remplace à partir d'aujourd'hui le revenu minimum d'insertion (RMI) avec l'objectif de faire baisser le nombre de pauvres en France, mais il se heurte déjà à la crise économique et sociale.
Ce lundi 1er juin, les Rmistes basculeront donc automatiquement dans le RSA et percevront la même somme, 454 euros pour un célibataire. Les autres doivent entamer les démarches notamment auprès de leur Caisse d'allocation familiale (Caf) avant le 15 juin, pour toucher les premiers versements le 6 juillet.
Le RSA, comme le RMI, est réservé aux plus de 25 ans.
Le RMI, mis en place il y a 20 ans, était perçu par 1,2 million de foyers, alors que plus de 3 millions de foyers devraient bénéficier du RSA, selon le gouvernement. Car si ce dernier s'adresse aux sans-emploi, les "travailleurs pauvres", ceux qui gagnent moins de 880 euros par mois, pourront aussi en profiter.
Fiche de présentation du Revenu de solidarité active (RSA) en vigueur à partir du 1er juin. (AFP/Infographie - )



Le principe du RSA, défendu dur comme fer pendant des mois par le Haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, et voté en novembre par le Parlement, est en effet de garantir à toute personne que son revenu ne peut diminuer si elle reprend une activité et que tout retour à l'emploi donne lieu à une augmentation de revenus. Pour une durée indéterminée, il permet de cumuler revenu et allocation.
Selon les estimations du gouvernement, le RSA permettra à 700.000 personnes de passer au-dessus du seuil de pauvreté. Aujourd'hui, environ 7,9 millions de personnes vivent en-dessous de ce seuil.
Une bénéficiaire du RSA le 28 août 2008 à Nantes dans le bureau de l'association qui l'emploie comme secrétaire. (AFP/Archives - Frank Perry)



Nicolas Sarkozy a fixé comme objectif une réduction d'un tiers de la pauvreté en cinq ans. "On sort d'un système où les premières victimes, c'étaient les salariés pauvres. Avant le RSA, et même dans les périodes où le Smic a augmenté, le nombre de travailleurs pauvres a augmenté", déclare M. Hirsch.
Cependant, le RSA, conçu en 2005, et défendu en période de croissance avec un chômage en baisse, va être mis en place en pleine crise de l'emploi. Mais "la crise rend le RSA plus indispensable que jamais", juge M. Hirsch qui veut en faire un "bouclier pour les pauvres et les modestes".
Selon un rapport sur son expérimentation, le RSA permet de trouver un emploi plus facilement mais les taux restent faibles: 3,1% pour les Rmistes en moyenne contre 3,38% avec le RSA expérimental. Et d'après les auteurs, la crise a encore aggravé la situation des titulaires de minima sociaux. Pour ses détracteurs, comme le Collectif Droits nouveaux, le RSA est "une trappe à précarité".
Nicole Maestracci de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars) craint "le développement des emplois à temps partiel" et "un effet d'aubaine pour les entreprises".
La CGT y voit un "encouragement pour les employeurs à développer le temps partiel, les bas salaires et à ne pas reconnaître le travail par sa juste rémunération".
Des téléopérateurs répondent aux questions sur le revenu de solidarité active (RSA), le 27 avril 2009 au Mans. (AFP/Archives - Jean Francois Monier)



Si le Secours catholique "réaffirme son adhésion aux objectifs" du dispositif, "il s'inquiète cependant des difficultés prévisibles pour sa mise en oeuvre, liées à la fois à l'impact de la crise économique, mais également à l'insuffisance de moyens humains et financiers prévus par le gouvernement".
Déjà débordés, les caisses d'allocations familiales et Pôle emploi vont être mis à contribution pour le RSA. La CFDT, elle, "se réjouit" de cette "une innovation sociale" qui constitue "une étape importante contre la pauvreté", "plus indispensable que jamais" en temps de crise.

yann 35 a écrit:

Donc ce serait de l'égalitarisme dans la précarité, bravo l'UMP...

Voua auriez peut-être préféré laisser se développer le nombre de travailleurs pauvres. Bravo la gauche... Ca vous fait mal au coeur que ce gouvernement s'attaque à la pauvreté, car ça limite le fonds de commerce de la gauche, voilà tout.

johanono a écrit:

Voua auriez peut-être préféré laisser se développer le nombre de travailleurs pauvres.

3,38% de retour à l'emploi au lieu de 3,1%, c'est une formidable avancée, en effet !

johanono a écrit:

Bravo la gauche... Ca vous fait mal au coeur que ce gouvernement s'attaque à la pauvreté, car ça limite le fonds de commerce de la gauche, voilà tout.

Là, tu te trompes de forum. Ici, c'est le Modem, pas la gauche.

En outre, je te rappelle que le principe du RSA est antérieur à l'arrivée de Naboléon sur le trône de l'Élysée. L’unique apport du susdit est d'avoir réduit le taux de sauvegarde de 70% à 62%, soit tout le contraire d'une amélioration.

Jean-Luc a écrit:

johanono a écrit:

Voua auriez peut-être préféré laisser se développer le nombre de travailleurs pauvres.

3,38% de retour à l'emploi au lieu de 3,1%, c'est une formidable avancée, en effet !

De 3,1 % à 3,38 %, cela veut dire que le taux de retour à l'emploi augmente de 9,03 %. Libre à toi de mépriser cette avancée. Ceux qui en profitent ne seront pas du même avis.

Citation :

johanono a écrit:

Bravo la gauche... Ca vous fait mal au coeur que ce gouvernement s'attaque à la pauvreté, car ça limite le fonds de commerce de la gauche, voilà tout.

Là, tu te trompes de forum. Ici, c'est le Modem, pas la gauche.

En outre, je te rappelle que le principe du RSA est antérieur à l'arrivée de Naboléon sur le trône de l'Élysée. L’unique apport du susdit est d'avoir réduit le taux de sauvegarde de 70% à 62%, soit tout le contraire d'une amélioration.

Certes, l'idée du RSA n'est pas de Sarkozy. Mais l'essentiel, en politique, ce n'est pas d'avoir des idées : c'est de les mettre en oeuvre. Et de fait, c'est Sarkozy qui a appelé Martin Hirsch au gouvernement pour lui demander de mettre en oeuvre cette réforme.

Johanono, sais-tu que toute médaille a un revers ?
Cesse donc de ne voir que le côté positif et de faire comme si l'autre face n'existait pas, car toutes deux ont leur importance.

Je peux te retourner l'argument : cesse donc de voir je ne sais quel côté négatif, et apprécie un peu les avancées réalisées.

johanono a écrit:

Jean-Luc a écrit:

johanono a écrit:

Voua auriez peut-être préféré laisser se développer le nombre de travailleurs pauvres.

3,38% de retour à l'emploi au lieu de 3,1%, c'est une formidable avancée, en effet !

De 3,1 % à 3,38 %, cela veut dire que le taux de retour à l'emploi augmente de 9,03 %. Libre à toi de mépriser cette avancée. Ceux qui en profitent ne seront pas du même avis.

De 1 à 2, ça représente une augmentation de 100%. Mais entre 1 et 2, la différence n'est que de 1. Et 1 ce n'est pas beaucoup.

De même que les 0,28% de taux de retour à l'emploi ne doivent pas représenter un très grand nombre de personnes.

johanono a écrit:

Je peux te retourner l'argument : cesse donc de voir je ne sais quel côté négatif, et apprécie un peu les avancées réalisées.

Ben justement, c'est ce qu'on fait. Et on constate que les avancées ne sont pas mirobolantes.

Ca aurait au moins mérité qu'on laissât aller l'expérimentation jusqu'à son terme (dans 1 an).

Et maintenant, les entrepreneurs au RSA !

Génial ! Plus on est de fous, plus on rit.

Le RSA tue la « valeur travail »

Citation :

En fin de compte, le RSA n’est ni plus ni moins que la cerise sur le
gâteau du paquet fiscal. Il déresponsabilise les plus riches et
renforce la précarité des plus pauvres.

libre a écrit:

Citation :

En fin de compte, le RSA n’est ni plus ni moins que la cerise sur le gâteau du paquet fiscal. Il déresponsabilise les plus riches et
renforce la précarité des plus pauvres.

C'est le genre d'affirmations purement gratuites qui ne reposent sur aucun fondament. Car on a déjà montré que ces critiques adressées au RSA ne reposaient sur rien.

Par ailleurs, on peut constater que FB avait proposé la même chose que le RSA pendant la campagne présidentielle :

http://www.bayrou.fr/opencms/opencms/propositions/minima-sociaux.html

Encore une fois, certains d'entre vous critiquent Sarkozy pour le plaisir de critiquer, alors même que FB aurait la même chose s'il avait été élu.

Bayrou parlait d'obliger les bénéficiaires de minimas sociaux à une activité en contrepartie, comme c'est le cas dans certains pays mais même avec le RSA ce n'est toujours pas le cas en France.