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 Selon le FMI, il faut se préparer au pire

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MessageSujet: La récession américaine pourrait être pire qu'en 2001   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeVen 22 Fév 2008 - 12:41

CRISE
La récession américaine pourrait être pire qu'en 2001
NOUVELOBS.COM | 22.02.2008 | 12:00
"Le débat ne vise plus à déterminer si l'économie est en récession mais à quel point", selon Merrill Lynch.



Les Etats-Unis subissent une récession économique qui pourrait être bien plus grave que celle de 2001 et se rapprocher, par son ampleur, de celle des années 1990, a estimé jeudi la banque Merrill Lynch.
Le ralentissement de l'activité dans l'industrie manufacturière dans la région de Philadelphie traduit "un effondrement de la confiance des entreprises", tombée à des niveaux sans précédent depuis la récession des années 1990, explique-t-elle dans une étude.
"Une dégradation aussi marquée des perspectives pourrait être extrêmement dommageable pour l'économie parce qu'elle signifie une diminution de la production, des déstockages, de nouvelles réductions d'effectifs et même l'annulation de projets d'investissement", souligne-t-elle dans une étude.

Contraction de l'activité

L'indice d'activité de la Banque fédérale de Philadelphie, un indicateur très suivi de l'activité manufacturière, est tombé à -24 en février alors que le marché l'attendait à -11 seulement. Un chiffre inférieur à zéro traduit une contraction de l'activité.
L'indice des perspectives à six mois a parallèlement chuté à -16,9 alors qu'il se trouvait à +39,6 en octobre, accusant son recul le plus marqué depuis la création de cette enquête, note Merrill Lynch.
"De notre point de vue, le débat ne vise plus à déterminer si l'économie est en récession mais à quel point l'atterrissage sera brutal", conclut Merrill Lynch. (Reuters)
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeMar 26 Fév 2008 - 9:30

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Panique bancaire à Wall Street

25 février 2008
David Ignatius, pour le Washington Post, reprend sur le modèle de Mr Smith, le rôle du faux naif en visite à Wall Street. Accompagné d’un expert, il soulève le capot de la finance structurée et est terrifié par ce qu’il y voit : « le grand public, heureusement, ne se rend pas compte à quel point la situation est détériorée. Si c’était le cas, nous pourrions voir naître une véritable panique, » pire encore, feint-il de découvrir, ce sont les fonds souverains chinois et moyen-orientaux qui renflouent les banques US. L’amérique traverse une mauvaise passe et n’a pas encore trouvé le Capra qui lui proposera la « good narrative » qu’elle attend comme à chaque grand rendez vous avec son histoire.


Par David Ignatius, Washington Post, 21 février 2008

Cela ne ressemble pas aux paniques bancaires (bank run) à l’ancienne, car cette fois-ci elle implique les plus grands établissements financiers échangeant des titres si sophistiqués que même les plus hauts dirigeants de ces entreprises ne comprennent pas entièrement le mécanisme de ces transactions. Mais c’est bien de cela dont il s’agit : de cette peur qui s’insinue parmi ces établissements et qui fait que l’on ne peut plus avoir confiance en ses confrères pour honorer leurs engagements.

Les financiers, apeurés, se retirent des marchés du crédit. Ils se mettent en grève, pourrait-on dire, pour échapper à l’impact prévisible de cette chaîne d’actifs titrisés et de promesses de paiements qui relient l’ensemble du système financier. Lorsque chaque financier essaye de se protéger contre les erreurs de son voisin, le système dans son entier commence à s’affaisser. C’est ce à quoi nous assistons à l’heure actuelle, au fur et à mesure que les problèmes du marché du crédit se sont propagés des emprunts hypothécaires à toutes sortes de créances, depuis les prêts étudiants, jusqu’aux emprunts municipaux, en passant par les achats à tempérament.

Les investisseurs sont nerveux car ils ne savent plus valoriser de façon fiable ces paquets d’actifs titrisés. De ce fait, les acheteurs restent à l’écart des marchés, les prix continuent à chuter, et les dégâts s’amplifient.

Le grand public, heureusement, ne se rend pas compte à quel point la situation est détériorée. Si c’était le cas, nous pourrions voir naître une véritable panique, donnant encore plus d’attrait aux pires politiques, celles qui tentent de geler les dommages plutôt que de laisser chuter les prix jusqu’au niveau ou les acheteurs reviendront sur les marchés et où l’activité reprendra. A cette aune, le moratoire proposé par Hilary Clinton sur les saisies de domiciles représente l’une des plus mauvaises idées du moment. Elle ne ferait qu’empirer la situation en accroissant l’illiquidité et la rigidité du marché immobilier.

La réponse à la panique bancaire de Wall Street pourrait consister en une réédition de ce qui avait sauvé les principales banques lors de la Grande Dépression. Le Président Franklin Roosevelt [1] avait alors créé la Federal Deposit Insurance Corporation, en 1933, garantissant ainsi les déposants qu’existerait un assureur de dernier recours pour les banques, et que leur argent était à l’abri, même s’ils ne pouvaient le voir, le toucher, ou l’entasser sous un matelas. Le parlementaire Barney Frank, ainsi que d’autres experts du Congrès, sont en train d’étudier plusieurs approches sur la question, qui visent à protéger les marchés sans recourir au moratoire peu judicieux de Clinton.

Les marchés sont désormais si sophistiqués que la plupart d’entre nous ne peuvent en comprendre les mécanismes. J’ai donc interrogé un expert financier du secteur pour m’aider à y voir clair. Le problème, juge-t-il, c’est que les établissements financiers sont requis de pratiquer la vérité des prix en évaluant leurs actifs au prix du marché, et ceci même en l’absence de marché fonctionnel. La plupart du temps, les investisseurs doivent se contenter d’estimation, et leurs confrères le savent.

Pour expliquer ce phénomène, mon spécialiste utilise le cas d’école des emprunts hypothécaires. Avec le développement de l’ingénierie financière dans les années 1990, ces emprunts individuels furent rassemblés par paquets, par exemple 10 000 emprunts de 100 000 dollars, ce qui permettait de les négocier sous la forme de titres sur 1 milliard, ce que ces contrats individuels n’auraient pas permis. Mais cela n’a pas suffit. Les financiers se sont aperçus qu’ils pouvaient accroître leurs profits en découpant ce milliard en différentes tranches, selon différents niveaux de risque. De cette façon, un ensemble d’emprunts de seconde qualité pouvait se voir attribuer la meilleure note possible, car on estimait que les dettes de cette tranche seraient vraisemblablement honorées.

Que s’est-il passé avec le retournement récent du marché immobilier ? Les détenteurs de ces titres ne pouvaient plus être certains désormais que leur tranche serait payée. L’approche comptable traditionnelle, consistant à estimer les flux de remboursements prévus et à décompter l’évaluation du risque, ne fonctionnait plus. Lorsque les titres sont gagés sur 10 000 emprunts hétéroclites, aussi bien le taux de paiement que le risque de défaut deviennent impossible à prévoir. La pyramide a alors commencé à vaciller.

Wall Street a été victime d’un excès de confiance démesuré en croyant que l’on pouvait valoriser des titres qui avaient été découpés et ré assemblés tant de fois qu’ils en avaient perdu toute connexion solide avec les actifs sous jacents. Le plus grand financier américain, Warren Buffet, a averti depuis des années que les « produits dérivés » dont la valeur n’est que faiblement liées à ceux des actifs réels sont les équivalents financiers des armes de destruction massive. Mais dans cette course au profit, personne ne l’a écouté.

J’ai gardé le pire pour la fin. Voulez vous savoir qui renfloue les plus grandes banques américaines pour les sauver des conséquences de leurs folies, en jouant le rôle du prêteur de dernier ressort et de contrôleur du système ? Les fonds souverains appartenant à des nations comme la Chine et les producteurs pétroliers du Golfe Persique. Ces nouveaux titans viennent à la « rescousse, » si c’est bien ainsi qu’il faille nommer leur créance sur le futur de l’Amérique.


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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeMer 5 Mar 2008 - 9:29

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Mis à Jour le : 4 mars 2008 16:37
Crise du crédit : La Fed a échoué
4 mars 2008« Le verdict a été rendu. Les baisses de taux auxquelles la Fed a procédé d’urgence en janvier ont échoué à mettre un terme à la spirale baissière en direction d’une déflation majeure. Des mesures bien plus drastiques seront nécessaires. » La crise, loin d’être jugulée, continue d’élargir ses lignes de failles. Si la Fed semble avoir pris la mesure du problème, la BCE reste étonnament inerte. Les dirigeants européens ont-ils compris l’ampleur du séisme qui se prépare ? Les faits et l’analyse, par Ambrose Evans-Pritchard.


Par Ambrose Evans-Pritchard, The Telegraph, 4 mars 2008

Le rendement des bons du Trésor US à deux ans a chuté à 1,63%, lors d’un repli vers la sécurité, annonciateur d’un nouvel hiver pour la finance.

Les marchés du crédit sont de plus en plus asséchés après huit mois de crédit crunch. La contagion s’étend dans les niches les plus sûres du secteur.

Il est difficile d’imaginer un établissement plus fiable que l’Autorité Portuaire de New York et du New Jersey, qui gère les ponts, les terminaux de bus et les aéroports.

L’Autorité est un établissement public, soutenu par deux états. Elle a pourtant du payer 20% d’intérêts en février après la quasi fermeture du marché des obligations à adjudications, d’un volume de 330 milliards. Elle espérait n’avoir à offrir que 4,3%, mais c’était il y a de cela des lustres dans le nouveau monde de la finance.

« Je n’aurais jamais cru assister à cela de mon vivant, » déclare James Steele, un économiste de HSBC basé à New York.

Personne de normalement constitué n’a besoin de savoir ce qu’est un marché d’obligations à adjudications, à par le fait qu’il s’agit d’un outil créé par les alchimistes du crédit américains. Les banques ont brièvement utilisé ce système comme un laboratoire pour la création d’emprunts à long terme, à l’époque où Greenspan distribuait de l’argent à bas prix. Aujourd’hui ce marché est expirant. Le prochain sur la liste c’est celui des 45 000 milliards de produits dérivés des Crédit Default Swaps (CDS).

La semaine dernière, les écarts de taux sur les obligations à haut rendement ont atteint 718 points de base (7,18%). L’indice ITraxx Crossover qui mesure le risque de défaillance d’entreprise en Europe a franchi la barrière des 600 points. Nous sommes désormais bien au-delà des records du mois d’août.

Les crédits subprimes atteignent de nouveaux abîmes. Des titres notés A, émis début 2007, se sont négociés vendredi à 12,72% de leur valeur nominale. Les titres de note inférieure BBB, sont à 10,42%. Les tranches « toxiques » ne valent plus rien.

Pourquoi est-ce que cela ne s’arrête pas ? Parce que le prix de l’immobilier US est en chute libre. En décembre, l’indice Case Schiller qui mesure le prix du logement sur les 20 plus grandes agglomérations avait perdu 9,1% sur un an. La baisse en rythme annuel était de 18% sur le dernier trimestre 2007, et elle s’accélère.

Comme le montre le graphique ci-dessous, les foyers américains n’en sont encore qu’à la moitié du tsunami de la réévaluation des taux d’intérêts ajustables qui vont augmenter de 3% pour ceux qui ont souscrit des contrats débutant par un taux incitatif.


Le fonds britannique Peloton Partners a mal estimé la durée de la crise. Après avoir dégagé 87% de profit l’an dernier en pariant sur la baisse des subprimes, il avait ensuite joué sur la hausse. La semaine dernière, il a du liquider un fonds de 2 milliards de dollars.

Comme bien d’autres, Peloton croyait que la baisse du taux de la Fed de 5,25% à 3% (qui devrait se poursuivre) allait mettre un terme à la panique. Mais l’effet de levier [1] est trop extrême. Les fonds propres banques sont entamés. Les marchés sont indifférents à la Fed. Une purge de modèle Autrichien est en cours.

UBS affirme que le coût de la débâcle du crédit atteindra 600 milliards. « Le risque multiplié par l’effet de levier du crédit est un cancer dans ce marché. »

Le professeur Nouriel Roubini suggère que les pertes se chiffreront à 1 000 milliards. La contagion partie des subprime s’étend aux échelons supérieurs du crédit, même mieux notés, et atteint l’immobilier commercial, le crédit auto, les crédits à la consommation et les prêts étudiants. Et nous n’avons même pas entamé la phase deux : l’éclatement des bulles immobilières anglaises, du club med et aux antipodes.

Au moment où se déroule ce qui autrefois semblait inimaginable, les dirigeants de la finance mondiale hésitent. Les européens craignent le froid l’été et tremblent à l’idée d’une inflation fantôme, entraînés en cela par les réflexes ataviques de la Bundesbank [2], attendant passivement que la tempête les frappe.

La moitié de l’eurozone est en train de ralentir. L’Italie se dirige vers la récession. Les prix de l’immobilier stagnent ou chutent en Irlande, en Espagne, en France, dans le sud de l’Italie et désormais en Allemagne. Le moral des ménages français est au plus bas depuis 20 ans.

L’euro a atteint 1,52 dollar (contre 0,82 en 2000), franchissant le seuil de la douleur pour l’industrie aéronautique, l’automobile, les produits de luxe et le textile. Le secteur industriel dans le sud de l’Europe a largement la tête sous l’eau. Comme l’a écrit le Figaro la semaine dernière, la survie de l’Union monétaire est remise en doute. Mais la Banque Centrale Européenne continue d’attendre, et ses gouverneurs allemands s’inquiètent de l’inflation.

La Fed suit désormais une autre partition, et met en garde contre la « possibilité de perspectives très défavorables. » Mais l’inflation n’en fait pas partie.

« Il y aura probablement quelques faillites bancaires, » a déclaré Bernanke. Il sait parfaitement bien que la hausse des prix aux USA n’est qu’une fausse menace, due aux effets des chocs sur les marchés pétroliers et de l’alimentaire.

« Je m’attends à ce que l’inflation baisse. Je ne pense pas que nous soyons dans la situation des années 1970, » a-t-il déclaré devant le Congrès.

Cela ne sera, bien sûr, pas le cas. Les salaires réels ont été compressés. Le pétrole et les denrées alimentaires agissent comme un prélèvement. Le chômage en décembre a bondi au rythme le plus rapide depuis un quart de siècle.

Le risque majeur c’est l’effondrement, déclare Paul Krugman, de l’Université de Princeton. « La Fed étudie de très près l’expérience japonaise des taux zéro. Le problème, c’est que si l’on veut baisser les taux de manière agressive, comme cela avait été fait dans les années 1990, on doit aller en dessous de zéro. »

Cela se traduit par un « assouplissement quantitatif, » selon l’expression en usage au Japon. Comme Ben Bernanke l’a rappelé en novembre 2002, la Fed peut injecter de l’argent en achetant par grandes quantités sur le marché des obligations.

La section 13 de la loi régissant l’activité de la Fed autorise la banque lors de « circonstances l’exigeant » de prêter de l’argent à quiconque, et de prendre à sa charge le risque du crédit. Ce qui n’est pas arrivé depuis les années 1930.

En dernier recours, les pouvoirs ont le moyen d’arrêter la chute vers un âge glaciaire de l’économie. Mais agiront-t-ils à temps ?

« Nous sommes de plus en plus préoccupés par le fait que les autorités mondiales ne se rendent pas compte de ce qui se passe, » déclare Bernard Connolly, analyste prévisionnel à la banque AIG.

« L’importance de la liquidation de l’effet de levier implique une destruction majeure de crédit. Le risque c’est que le « système bancaire bis » des fonds non régulés s’effondre complètement, » prévient-il.

Pour la première fois depuis que cette tragédie grecque a débuté, je suis vraiment effrayé.


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MessageSujet: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 11:45

courrier international 13 mars 2008
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ÉCONOMIE • Selon le FMI, il faut se préparer au pire
Selon le FMI, il faut se préparer au pire Espaceur
Les gouvernements doivent se préparer à utiliser l'argent des contribuables pour sauver le système financier, a déclaré mercredi le directeur général adjoint du Fonds monétaire international, John Lipsky. Il faut, selon lui, "envisager l'impensable", c'est-à-dire l'effondrement du système financier mondial, même si ce scénario reste "improbable". Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer "lorsque les solutions du marché ont été épuisées", a affirmé John Lipsky, ajoutant qu'il faut envisager toutes les options, y compris "l'utilisation des fonds publics".

Autrement dit, traduit le Financial Times, le FMI est favorable au sauvetage par l'Etat des banques menacées de faillite. Selon l'organisation internationale, certains pays, comme la Chine, devraient également prendre des mesures de relance pour soutenir leur économie. Comme le souligne le Wall Street Journal, cette prise de position marque un tournant pour le FMI, qui prône habituellement l'équilibre budgétaire et la limitation des dépenses de l'Etat, tout en faisant confiance au marché pour soutenir la croissance.
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Nadette

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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 11:48

WAHSHINGTON/NEW YORK (Reuters) - La Réserve fédérale des Etats-Unis, prenant une mesure d'urgence inédite semble-t-il depuis la Dépression des années 30, s'est portée vendredi au secours de la banque d'affaires Bear Stearns à cours de liquidités alors que s'intensifie la crise financière mondiale.
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Lors d'une réunion convoquée à la hâte vendredi matin, le conseil des gouverneurs de la banque centrale américaine a décidé de fournir un financement d'urgence à 28 jours à Bear Stearns. L'établissement ne pouvant emprunter directement au guichet d'escompte de la Fed parce qu'il n'est pas une banque de dépôt, c'est la banque JP Morgan qui empruntera à la Fed pour son compte.

A la différence de Citigroup et d'autres banques, JP Morgan a réussi à limiter les dégâts causés par la crise du crédit. En outre, en tant qu'acteur important sur les marchés de la dette et des produits dérivés, JP Morgan aurait beaucoup à perdre si Bear Stearns ne pouvait honorer ses obligations.

Commentant sa décision, la Fed a déclaré dans un communiqué qu'elle était prête "à fournir des liquidités si nécessaire pour promouvoir le bon fonctionnement du système financier".

Il s'agit de la troisième annonce surprise de la Fed au cours des huit derniers jours dans le but de consolider des marchés financiers fragilisés par la crise du crédit et l'assèchement des liquidités qui a résulté de l'effondrement des crédits immobiliers à risque dit subprimes.

Le montant définitif de l'effort consenti par la Fed n'est pas connu. Tout dépendra de la capacité de la banque d'affaires à pouvoir offrir des garanties pour ses emprunts, dit-on à la Fed où l'on précise que c'est Bear Stearns qui a appelé la Fed.

SITUATION DÉTÉRIORÉE, L'ACTION DÉGRINGOLE

La plus petite des grandes maisons de Wall Street est dernière est plus exposée que ses concurrentes au marché obligataire et a beaucoup de titres adossés à des prêts immobiliers.

Il y a deux jours, elle avait démenti les rumeurs de marché qui la disaient à cours de trésorerie. Le ton a changé vendredi, le patron du groupe Alan Schwartz expliquant, pour motiver son recours à la Fed, que face aux rumeurs de marché, "notre situation de trésorerie s'est nettement détériorée ces 24 dernières heures".

"Nous avons pris cette décision importante pour restaurer la confiance du marché, renforcer notre trésorerie et nous permettre de poursuivre normalement nos activités", a-t-il dit.

Mercredi, il avait indiqué que la banque disposait de 17 milliards de cash, soit à peu près autant qu'à la fin février.

"Au rythme ou les choses allaient, nous avons pensé qu'il aurait pu se faire que les demandes de liquidités soient supérieures à nos ressources", a indiqué Schwartz.

Selon une source proche du dossier, sans l'intervention de la Fed, Bear Stearns n'aurait pas eu assez d'argent pour ouvrir boutique vendredi.

L'action Bear Stearns a fini en repli de près de 46% à 30,85 dollars à la Bourse de New York, entraînant dans son sillage les autres grandes banques et les sociétés financières.

JPMorgan a pour sa part précisé qu'elle ne pensait pas que son rôle d'intermédiaire n'exposerait pas ses actionnaires à un risque important. La banque a limité sa baisse à un peu plus de 4% vendredi à Wall Street.

LEHMAN BROTHERS SUR LA SELLETTE

La Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, a dit de son côté avoir été en étroit contact avec le Département américain du Trésor et la Réserve fédérale durant les discussions concernant le plan d'aide.

La réputation de Bear Stearns comme trader avisé avait déjà été mise à mal l'été dernier avec l'effondrement de deux fonds spéculatifs investis dans les crédits immobiliers.

"Cela suscite de sérieuses inquiétudes concernant d'autres banques. (Bear Stearns) n'est pas une petite banque, elle était le deuxième émetteur de crédits hypothécaires l'année dernière", estime Michael Klawitter, stratège devises chez Dresdner Kleinwort, à Francfort.

Certains craignent que Lehman Brothers ne prenne le même chemin. Son cours a dévissé de 14,6% vendredi.

Certains s'interrogent sur l'avenir même de Bear Stearns. "Avec cette réaction du marché, je dirais qu'en leur plantant une fourchette dessus, ils sont finis", estime ainsi James Ellman, gérant de fonds chez Seacliff Capital, un hedge fund établi à San Francisco.

"Le groupe doit clairement choisir entre des solutions désagréables: vendre une grande quantité de titres, vendre tout simplement le groupe ou céder des actifs pour tenir et espérer que tout ira pour le mieux", ajoute-t-il.

A la Fed, on précise que l'extension des lignes de crédits à des établissements qui ne sont pas des banques de dépôts remonte aux années 30, que la banque centrale avait autorisé dans les années 60 des prêts à de tels établissements mais que cette possibilité n'avait pas été utilisée à l'époque.

Version française Marc Angrand, Stanislas Dembinski et Danielle Rouquié
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 13:20

Citation :
le FMI est favorable au sauvetage par l'Etat des banques menacées de faillite

dans ce cas l'UE va devoir changer sa logique de libre concurrence à tout prix......
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Alain BERTIER




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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 13:48

Oui, le marché, absolu credo libéral, va falloir trouver autrechose. Et lui retirer sa domination cela va créer des turbulences imprévues ...
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 14:09

contre info Mis à Jour le : 14 mars 2008 17:09
Crise Financière : nous sommes tous roubinistes désormais

14 mars 2008


Les pertes du système financier sont maintenant estimées entre 2000 et 3000 milliards de dollars, ce qui place virtuellement les banques dans une situation de faillite généralisée. En tentant de se protéger en différant la reconnaissance de leurs pertes, elles accroissent le risque d’un effondrement systémique. Tous les économistes s’accordent à penser qu’une recapitalisation d’urgence est nécessaire. Mais cette mesure nécessiterait une nationalisation massive du système bancaire, impensable au pays de la libre entreprise, et ceci d’autant plus en année électorale. Faute de pouvoir - pour l’instant - briser ce tabou, la Fed en est réduite aux expédients et se transforme en mont de piété pour créances douteuses.

Contre Info, 14 mars 2008

Voilà encore quelques semaines on observait avec inquiètude la disparition de quelques milliards par ci, quelques autres par là, et la France était mise en émoi par les 7 milliards de dollars de pertes subies par la Société Générale.

Nous avons désormais nettement changé d’ordre de grandeur.

Aujourd’hui, l’unité de compte des calculs « sur le dos de l’enveloppe » qu’affectionnent les américains, c’est le billion de dollars, 1000 milliards de dollars.

Il y 15 jours, une éternité au rythme ou vont les choses, Martin Wolf, chroniqueur économique au Financial Times, reprenait le chiffre établi par Nouriel Roubini, et rappelait qu’après tout, 1000 milliards ne représentent « que » 7% du PIB US. Il « suffirait » donc de laisser filer le déficit de 63% à 70%, et d’accepter de payer 0,2% du budget en intérêts de la dette pour régler la facture de cette crise. Une « bagatelle budgétaire », concluait-il, en comparaison des pertes subies lors des crises asiatiques qui avaient volatilisé des montants allant jusqu’à 40% du PIB des pays concernés.

Les économistes intervenant sur le forum du Financial Times n’ont pas tardé à le convaincre que l’optimisme n’est plus de mise.

Les échanges que nous résumons ici ont eu lieu avant l’annonce de la nouvelle intervention de la Fed. Mais ils conservent tout leur intérêt et permettent d’entrevoir la situation dans laquelle se trouve le système financier mondial. Au bord du gouffre.

Nous sommes tous roubinistes désormais

En réponse à Martin Wolf, Roubini affirme que les 1000 milliards ne sont que le sommet de l’iceberg. Voici pourquoi.

Tout d’abord, 1000 milliards représentent une somme quatre fois supérieure à celle de la faillite des caisses d’épargnes, qu’il chiffre à 250 milliards.

Deux, les crises financières volatilisent le capital des banques et obligent à les nationaliser.

Trois, le total des pertes de patrimoine sera bien supérieur à 1000 milliards. 10% de baisse de l’immobilier entraînent une diminution de 2 000 milliards du patrimoines des ménages, soit 14% du PIB. L’immobilier allant encore chuter de 10% au moins, les pertes atteindront 28% du PIB des USA, voire 42% si la dépréciation des biens est de 30%.

Quatre, lors d’une récession standard, l’indice boursier S&P 500 baisse de 28% en moyenne. Sur une capitalisation boursière de 20 000 milliards cela représente 5 600 milliards, soit 39% du PIB.

Cinq, l’immobilier commercial est également touché par la crise et chutera de 10 ou 20%, faisant partir en fumée quelques billions de dollars supplémentaires.

Six, la première estimation de Roubini de 1000 milliards de pertes était basée sur 300 à 400 milliards dans le secteur des emprunts hypothécaires, le reste provenant des crédits à la consommation, crédits autos, LBO, monolines, CDS). Mais il juge que les pertes sur le seul secteur hypothécaire pourraient désormais atteindre de 1000 à 2000 milliards. 8 millions de foyers ont un patrimoine négatif (dettes supérieures à la valeur du bien). Si la baisse de l’immobilier se poursuit, ce seront 16, 20 millions de foyers ou plus qui seront dans cette situation et pourraient choisir de se mettre volontairement en faillite pour se libérer de leur dette.

Ces montants phénoménaux détruiraient complétement le capital des banques et conduiraient à une crise systémique.

Selon Roubini, le grand total s’établirait donc à : emprunts hypothécaires : 1000/2000 + autres pertes de crédit : 700, soit une facture de 1 700 à 2 700 milliards.

Le renflouement du système couterait entre 12 à 19% du PIB.

Les banques virtuellement en faillite ?

Kent Janér, de son coté, note qu’avec une estimation des pertes situées entre 400 milliards - selon le G7, et 1000 milliards, les banques ont vu fondre l’équivalent d’une grande partie de leur capitalisation. Les apports des fonds souverains, qui ont tant agité les USA en raison de la valeur symbolique de ces rachats, n’ont quant à eux amené que 90 milliards d’argent frais, soit une misère.

Si elles sont encore loin de la faillite juge-t-il - en n’ayant pas encore pris connaissance des dernières estimations de Roubini - leurs ratios prudentiels, leurs réserves, sont largement insuffisants et inférieurs aux niveaux de sécurité.

Martin Wolf précise que les total des capitaux propres (tiers un) des 1000 plus grandes banques mondiales s’établissait à 3 365 milliards en 2006.

Leur stratégie actuelle consiste à passer les pertes à petites doses, tout en contractant la valeur totale de leurs engagements, pour maintenir des comptes présentables.

Cette façon de différer l’heure de l’apurement et de réduire leur activité provoque un préjudice majeur pour l’ensemble de l’économie, car elle implique la prolongation de la contraction du crédit.

Le volume total de crédit octroyé par les banques s’élève à 74 200 milliards. Si les pertes réduisent les capitaux propres d’un tiers, Wolf remarque que le volume des crédits octroyés devrait mécaniquement diminuer de 22 000 milliards, ce qui provoquerait à coup sûr une dépression majeure, s’alarme-t-il.

Janér en conclut que les banques devraient être rapidement recapitalisées, de gré ou de force, pour leur permettre d’éponger leurs pertes, s’étonnant par ailleurs qu’elles puissent continuer à distribuer des bénéfices alors qu’immanquablement elles devront faire appel à l’état pour restaurer leur capital.

Un autre intervenant, Rob Goodson, remarque que si effectivement un processus conjoint de constat rapide des pertes et de recapitalisation est requis pour liquider au plus tôt les séquelles de la bulle, il a peu de chances d’être mis en oeuvre.

Il note que les USA sont en année électorale, peu propice aux décisions douloureuses, et que la culture libérale du pays rend improbable les solutions interventionnistes. De ce fait, au lieu de pratiquer une politique active de mise à plat des pertes, les autorités en sont réduites à accompagner un processus piloté par des banques qui veulent avant tout se préserver ce qui prolonge et amplifie d’autant les effets destabilisateurs.

Wolf, au vu des chiffres de Roubini, estime que 2 000 à 3 000 milliards de pertes « décapiteraient le système financier. » La solution, serait alors la prise en charge par l’état de l’ensemble des pertes, dit-il.

Nationalisation est un mot (pour le moment) imprononçable aux USA

Ces échanges illustrent à la fois la gravité de la situation, et le tabou culturel que représente l’intervention directe l’état pour nombre d’économistes US, qui voient là comme un aveu d’échec inacceptable du modèle qui est le leur.

Mais la recapitalisation qui s’impose de l’avis de tous ne pouvant être imposée sans prise de contrôle, Hank Paulson en est réduit à « encourager [les banques] à renforcer leurs bilans » tout en rappelant qu’il est nécessaire que ces établissements continuent à octroyer des crédits pour aider la croissance économique.

Voila la seringue ou sont piégées les autorités américaines. Les banques, qui réagissent en essayant de se protéger individuellement, aggravent la situation. Leurs réflexes de survie mettent en danger le système dans son entier. Mais sauf à prendre le contrôle de l’ensemble de la place financière, il n’existe aucun moyen de traiter en profondeur les causes et d’y apporter des remèdes.

Faute de pouvoir briser le tabou, la Fed en est réduite à se transformer en mont de piété. Elle prend en dépôt des créances douteuses en échange de bons du Trésor.

En choisissant de fournir aux banques pour 200 milliards en échange des titres invendables, Bernanke tangente cette frontière qu’il devra bientôt traverser contraint et forcé.

Car ces 200 milliards représentent bien peu en regard d’un marché totalisant 11 000 milliards de titres, et ne suffiront sûrement pas à « reflater » les actifs pris dans le tourbillon de la spirale baissière.

La prochaine étape logique pourrait bien être le rachat pur et simple des créances douteuses, avant dernière tentative pour sauver les banques et l’ensemble de l’économie avant « l’option nucléaire, » la nationalisation.

Documents :

Martin Wolf : Why Washington’s rescue cannot end the crisis story, suivi des commentaire de Roubini, Goodson, Janér, et des réponses de Wolf

Martin Wolf : Going, going, gone : a rising auction of scary scenarios

Lire aussi : Nicolas Barré, Le Figaro Penser l’impensable



contre-info:
La situation actuelle appelle ainsi une réponse globale, à la mesure du séisme qui risque de se produire. Il est minuit moins cinq. Il reste peu de temps pour penser l’impensable avant qu’il ne survienne.
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Alain BERTIER




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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 14:33

Citation :

le tabou culturel que représente l’intervention directe l’état pour nombre d’économistes US, qui voient là comme un aveu d’échec inacceptable du modèle qui est le leur.
On va peut-être enfin parler des choses sérieuses.
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 14:44

j'espère que nos dirigeants ne vont pas pratiquer la politique de l'autruche,indéfiniment,surtout Notre Lagourdasse nationale...
en tout cas, le feu couve , mais l'incendie va bientôt éclater, le système capitaliste actuel montre ses limites.Il faudra bien trouver autre chose..
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 14:53

Triple choc sur l'économie mondiale, par Eric Le Boucher
LE MONDE | 15.03.08 | 14h04 •


Vous êtes entrés dans le royaume des incertitudes. Le pétrole ? Jusqu'où montera-t-il ? Le dollar ? Jusqu'où la chute ? La crise financière ? Quand s'arrêtera-t-elle ? La récession ? Aux Etats-Unis ? En France ? Sur toutes ces questions, les pronostics sont déjoués de semaine en semaine. Une noire mécanique de crise est en marche, comme impossible à arrêter.


C'est que nous subissons les coups d'un grand triple choc dont l'ampleur et les conséquences sont encore difficiles à mesurer mais dont on sait qu'elles refaçonnent en profondeur le système mondial.

Le premier choc est le basculement du monde de l'Ouest vers l'Est. Le moteur unique américain est épuisé, la Chine, l'Asie prennent le relais. Le deuxième choc en est la conséquence : la soif chinoise de matières premières en fait exploser les prix et provoque le retour de l'inflation, morte il y a trente ans, au premier plan des préoccupations. Le troisième choc est la crise financière qui se prolonge, s'amplifie, et débouche sur la fin du crédit facile, trop facile.

Le premier choc n'a pas d'équivalent, sauf le passage de la suprématie de l'Europe à l'Amérique au moment de la première guerre mondiale. Le deuxième ressemble à la crise dite du "pétrole" des années 1970. Pour le dernier, la comparaison oscille entre la Grande Dépression des années 1930 et les crises, plus limitées, du XIXe siècle ou celles, plus proches de nous, des années 1980. L'ensemble a, en tout cas, une ampleur inédite : boum, boum, boum, les trois chocs viennent ensemble et font concert.

La Federal Reserve est montrée du doigt pour avoir été à l'origine des maux de l'argent facile. Le "magicien" Alan Greenspan, hier adulé, a décidé de taux d'intérêt très bas pour encourager la croissance, mais avec pour résultat de gonfler des bulles. Les ménages américains ont pu s'endetter pour pas cher et consommer de plus en plus. Les importations ont cru en flèche, le déficit commercial s'est creusé, le dollar a commencé à faiblir.

Les Etats-Unis ont d'autres "fondamentaux" enviables, gains de productivité, high-tech, immigration... mais leur modèle d'une croissance accélérée par l'endettement s'est emballé sur l'immobilier. La maison à peine achetée gagnait en valeur, ce qui permettait de se refinancer et de réemprunter. Les organismes de crédit ont inventé les subprimes pour convaincre les ménages sans moyens qu'eux aussi pouvaient, dans ce système, devenir propriétaires. Jusqu'au jour où, après un gain de 80 % entre 2000 et 2006, les prix ont stagné, forçant ces ménages à la faillite.

La crise des subprimes est celle des excès de l'endettement. Le modèle de la croissance américaine va devoir changer : le retour à l'épargne va atrophier la consommation, la baisse du dollar pourrait permettre aux exportations de prendre en partie le relais. Comment ? Avec quelle ampleur ? Trop tôt pour savoir.

En tout cas, le déficit américain a eu son pendant : l'excédent asiatique. La Chine est devenue l'atelier des Etats-Unis puis, accumulant les réserves monétaires, son créancier. La taille des économies en développement a crû de façon vertigineuse : elles pèsent 50 % du PIB mondial (en parité de pouvoir d'achat). La moitié de la production mondiale de porc est avalée par le "dragon", idem pour le ciment, un tiers de l'acier. Sa consommation de pétrole va tripler d'ici à 2030. D'où la flambée des prix de l'énergie, des métaux, des produits alimentaires.

La nourriture et l'énergie vont maintenant coûter durablement plus cher. Nous vivons la fin de trente années de baisse tendancielle. Est-ce que cela signifie la renaissance du spectre de l'inflation ? Probablement pas, même s'il est trop tôt pour être entièrement rassuré. Dans l'immédiat, ces prix élevés vont rogner le pouvoir d'achat, ralentir la consommation et la croissance.

Dans quelle mesure les pays en développement sont-ils assez autonomes pour résister à la chute de l'économie américaine, désormais au bord de la récession ? Ce"découplage" de l'Est vis-à-vis de l'Ouest est l'une des incertitudes majeures.

Reste la crise financière. La chute, cette semaine, d'un fonds d'investissement du géant américain Carlyle est venue montrer qu'elle est loin d'être circonscrite. Cette crise a ceci de nouveau qu'elle ne se focalise pas sur un pays ou sur une banque mais touche la construction sui generis de la planète financière. Est-ce à cause des taux d'intérêt (trop) bas de la FED ou de l'inventivité excessive des génies des maths ? En tout cas, les banques, et surtout les autres organismes, ont vendu et revendu des empilements fragiles de "produits", en ignorant leurs risques. Les réglementations forçant à sortir ces produits des bilans ont poussé au crime tandis que l'obligation de valoriser au jour le jour a précipité les pertes. Bref, il y a beaucoup de choses à revoir dans l'hyper-finance et, en attendant, la crainte est forte de nouvelles pertes, de faillites et d'un rationnement du crédit après les années d'excès.

Les trois chocs créent l'incertitude du court terme. A plus longue échéance, ils ne sont pas que négatifs et devraient accoucher d'une économie nouvelle : une croissance multipolaire, une recherche-développement énergétique et agricole, une finance plus sage. Mais les accouchements sont toujours angoissants.

Eric Le Boucher
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 14:56

l'angletere a déjà nationalisé la "Northern Rock" mi-février......

Citation :
Les gouvernements doivent se préparer à utiliser l'argent des contribuables pour sauver le système financier, a déclaré mercredi le directeur général adjoint du Fonds monétaire international, John Lipsky

qu'est-ce que ça veut dire? est-ce que cela fait référence à l'épargne-ils prendre un tel risque? auraient-ils les moyens de sauver tous les systèmes bancaires ou devront-ils faire des choix?

Citation :
Voila la seringue ou sont piégées les autorités américaines. Les banques, qui réagissent en essayant de se protéger individuellement, aggravent la situation. Leurs réflexes de survie mettent en danger le système dans son entier. Mais sauf à prendre le contrôle de l’ensemble de la place financière, il n’existe aucun moyen de traiter en profondeur les causes et d’y apporter des remèdes.


réflexe type du capitalisme non raisonné, chacun essaie de sauver les meubles en se foutant royalement de la situation globale et c'est ce qui risque de mettre tout le monde sur la paille.....
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 15:06

contre-info
Wall Street en régime de crise, par Paul Jorion

15 mars 2008


Wall Street est entré ce matin en régime de crise. La Federal Reserve de New York est intervenue, comme elle l’avait fait en 1998, quand elle avait coordonné les efforts d’un certain nombre d’établissements financiers pour sauver le fonds d’investissement spéculatif Long-Term Capital Management. La Fed de New York a orchestré aujourd’hui l’aide que la banque commerciale JP Morgan apportera, avec son soutien, à Bear Stearns, la cinquième banque d’investissement sur la place de Wall Street, en panne sèche de liquidités.

Par Paul Jorion, 14 mars 2008

Différence notable : cette fois les fonds de la Fed de New York seront directement exposés. L’opération implique pour JP Morgan de prêter à Bear Stearns des fonds qu’elle aura elle-même empruntés à la Fed. A la suite de nouvelles dispositions prises mardi, la banque d’investissement aurait pu s’adresser directement à la Fed - sans passer par l’intermédiaire d’une banque commerciale - à partir du 27 de ce mois. Il n’a apparemment pas été possible de patienter aussi longtemps. Le PDG de Bear Stearns, Alan Schwartz, déclarait ce matin à la presse : « Nos positions en liquidité se sont significativement détériorées au cours des dernières vingt-quatre heures ». L’action de la firme, qui s’était déjà dépréciée de 63 % depuis le début de l’année, perdait aussitôt 21 dollars, soit 37 % de sa valeur.

JP Morgan mettra en gage auprès de la Fed un portefeuille d’obligations que Bear Stearns aura déposé auprès d’elle. Toute déperdition de valeur de ces titres - et c’est là que réside la nouveauté - sera prise en charge par la Fed de New York.

Je ne reviens pas en détail sur Bear Stearns car j’ai eu l’occasion de vous rapporter depuis un an le parcours accidenté de cette banque d’investissement [1], victime de son rôle central dans l’émission de Residential Mortgage-Backed Securities, ces obligations créées en reconditionnant sous la forme d’une obligation unique plusieurs milliers de prêts hypothécaires individuels.

Fait significatif du risque systémique qui guette aujourd’hui le système financier dans son ensemble, les mesures d’aide prises mardi par la Federal Reserve avaient contribué à précipiter la chute de Carlyle Capital, un fonds de placement appartenant au groupe Carlyle, l’un des principaux acteurs sur le marché des fusions et acquisitions. Ironie du sort, Carlyle Capital avait adopté comme stratégie celle qui avait conduit Long-Term Capital Management à sa perte. Sa longue agonie avait été le drame qui avait animé Wall Street durant la première partie de la semaine.

Le facteur qui a apparemment précipité la fin du fonds dans la journée d’hier est le fait que lorsque la Federal Reserve avait libéré mardi dernier de nouveaux capitaux, en acceptant de prendre en gage des Residential Mortgage-Backed Securities, elle avait permis du même coup à celles-ci de retrouver un prix, facilitant la revente par les créanciers de Carlyle Capital des avoirs déposés chez eux en collatéral des sommes empruntées, et qu’ils avaient saisis.

Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).

Article communiqué par Paul Jorion




[1] En particulier dans Wall Street, cette semaine et dans La métastase VI - Les patrons
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 15:22

Conjoncture. L’Américain Dean Baker pose un regard pessimiste sur l’économie mondiale :

Recueilli par CHRISTIAN LOSSON

Dean Baker est codirecteur, à Washington, du Center for Economic and Policy Research, un think tank américain.

Les signes d’une récession américaine se précisent-ils chaque jour un peu plus ?

Oui, sans aucun doute. L’impact du crash immobilier est énorme. Selon les dernières estimations, le prix des maisons s’effondrerait à un rythme annuel de 11,3 %, ce qui représenterait une perte virtuelle de 2 200 milliards de dollars et conduirait à une baisse de la consommation de plus de 100 milliards de dollars… Les oracles pensaient au départ que la crise serait circonscrite aux subprimes, ce fameux secteur des prêts hypothécaires. Mais on s’aperçoit qu’elle a désormais un impact sur la consommation, qui représente 70 % de notre économie. Les gens ne peuvent plus hypothéquer leur maison et emprunter pour consommer…

Quelle peut être l’ampleur de ce retournement et pourquoi n’a-t-il pas été anticipé ?

Les économistes ne prédisent jamais les récessions. Ils les reconnaissent quand elles sont déjà là. Celle qui se profile sera certainement la plus féroce depuis la Seconde Guerre mondiale. Parce qu’il est toujours plus difficile de récupérer d’une récession due à l’effondrement d’une bulle financière. La récession de 2001, celle de la bulle Internet, a conduit à une hausse du chômage, qui ne s’est atténuée qu’avec la création d’une autre bulle, celle de l’immobilier, histoire de booster l’économie. Les outils traditionnels qui consistaient à baisser les taux d’intérêt pour pousser les gens à emprunter de l’argent ne pourront plus marcher cette fois.

D’autant que l’inflation a atteint 4,1 % en 2007, un record depuis dix-sept ans…

C’est vrai. Et c’est ce qui va préoccuper et limiter la marge de manœuvre de la Fed [la banque centrale américaine, ndlr]. D’abord parce que c’est le double de l’hypothèse fixée par le patron de la Fed, Ben Bernanke. Ensuite parce qu’il va être difficile de baisser encore plus les taux d’intérêt pour tenter de relancer l’économie. Les taux d’intérêt à dix ans sont déjà en dessous de l’inflation…

Qui peut endosser la responsabilité de la crise ?

Le premier, c’est l’homme qui table aujourd’hui à 50 % sur une récession aux Etats-Unis. Et qui a lui-même contribué à la laisser arriver en encourageant la bulle : Alan Greenspan, l’ex-boss de la Fed. Il a ignoré les conseils de régulation du marché du crédit, qui aurait pu limiter les abus. Aujourd’hui, il réécrit l’histoire en tentant de s’exonérer. Il dit qu’il ignorait le scandale des subprimes ou qu’il n’a pas été prévenu. C’est faux. Il n’a pas d’excuse pour une telle négligence, un tel laisser-faire dicté par le seul souci d’enrichir les plus riches…

Les places boursières mondiales dévissent, les prévisions de croissances sont révisées à la baisse. Quelle sera l’étendue de la contagion ?

Le reste du monde sera clairement affecté par ce qui se passe chez nous. D’abord, parce que les Etats-Unis restent le premier marché d’importation du monde. Ensuite, parce que d’autres régions connaissent aussi une bulle immobilière sans précédent. En France, même si elle est différente et moins importante qu’en Amérique. En Espagne et en Irlande, surtout. Et même si, à l’inverse des Etats-Unis, la crise à venir affectera moins la consommation, elle sera réelle. On le voit déjà. Les banques, qui ont perdu beaucoup, et vont encore perdre beaucoup, vont durcir plus que jamais les conditions du crédit.

Les appels au secours à des fonds souverains pour se recapitaliser sont-ils une menace ou une solution ?

Les banques n’ont pas le choix. Elles sont, dans l’ensemble, dans une situation désespérée. Il leur faut du cash, des liquidités. Après, c’est une question politique et diplomatique. Les pays du Golfe, notamment, ont de plus en plus d’emprise sur l’économie américaine.

La crise aura-t-elle un impact sur l’élection américaine ?

Quand la récession s’ajoute à l’inflation, c’est toujours une nouvelle terrible pour l’équipe au pouvoir. La présidence républicaine et le Congrès démocrate auront du mal à s’entendre sur un plan de relance d’ici l’élection… Ils ne stopperont pas la récession, tout juste l’édulcoreront-ils. Le ciel est très gris et l’année 2008 s’annonce comme une année particulièrement difficile.

source : http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/304437.FR.php?rss=true
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 15:24

La crise du crédit invalide le modèle économique des fonds d'investissement
LE MONDE | 14.03.08 | 14h08 •
"Les bons temps sont derrière nous." La formule employée début mars par le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, pour qualifier la dégradation de la situation économique, s'applique particulièrement à l'activité des fonds d'investissement. Ces investisseurs devenus omniprésents sur les marchés financiers, capables jusqu'à l'été 2007 de racheter des sociétés de plusieurs dizaines de milliards d'euros, subissent de plein fouet la crise financière. "De 2005 à 2007, les fonds ont vécu un conte de fées. Aujourd'hui, aux Etats-Unis comme en Europe, c'est fini", lance le porte-parole d'un grand fonds anglo-saxon.


Le conte de fées, qui a duré jusqu'à l'été 2007, permet à l'activité de ne pas présenter un bilan dramatique sur l'ensemble de l'année. En Europe, les fonds ont investi 68,3 milliards d'euros en 2007, contre 71 milliards en 2006, selon la base de données Thomson et l'European Private Equity & Venture Capital Association (EVCA). Les fonds ont affiché l'an dernier un rendement moyen de 11,7 %. A titre de comparaison, le CAC 40 n'a progressé que de 1,31 % sur la période.


"PATATES CHAUDES"


En France, indique l'Association française des investisseurs en capital (AFIC), ces acteurs financiers ont investi 12,6 milliards d'euros en 2007 (10,2 milliards en 2006), rachetant une partie ou la totalité du capital de plus de 1 500 entreprises.

En 2008, "l'activité verra un coup d'arrêt", présage Eddie Misrahi, président de l'AFIC. Certes, les fonds auraient en réserve 600 milliards de dollars (385 milliards d'euros) d'argent frais dans le monde, mais ils ne peuvent plus l'utiliser de la même manière. "Cette crise est plus profonde que les autres, elle remet en cause tout le système", juge Dominique Sénéquier, présidente d'Axa Private Equity, dans le métier depuis plus de vingt ans.

Dans les différentes catégories de fonds, les plus affectés sont ceux dits de "LBO" (leverage buy out). Spécialisés dans le rachat de sociétés avec un fort recours à l'emprunt, qu'ils remboursent grâce à la trésorerie générée par l'entreprise rachetée, ces fonds ne trouvent plus les financements nécessaires. La crise des subprimes a grippé le marché du crédit. "Il manque un ingrédient majeur à ces fonds, la dette", constate Antoine Dréan, agent de fonds chez Triago. Les gros LBO, entre 500 à 800 millions d'euros, ne se font quasiment plus. Et pour les opérations plus réduites, le montant de la dette est bien moindre qu'en 2006 ou 2007. A l'été 2007, il pouvait représenter 80 % à 90 % du prix d'achat. "C'était devenu n'importe quoi", remarque M. Dréan.

Les entreprises revendues successivement à des fonds d'investissement ont accumulé les dettes. "Certains dossiers sont devenus des "patates chaudes"", raconte M. Dréan. Avec la crise, les LBO les plus audacieux menacent de craquer. Les profits des entreprises, en particulier les PME, ralentissent et ne suffisent plus à rembourser la dette. Et les banques, très affectées par les subprimes, ne prêtent plus à ces clients douteux. Une "liste noire" de LBO circulerait chez les banquiers. Selon le magazine Usine nouvelle, on y trouve le distributeur de parfums, Selective Beauty, le fabricant de sauces Benedicta, l'ancienne filiale de Saint-Gobain, Desjonquères, ou le blanchisseur industriel, Régie Linge (RLD).

Comment sauver ces LBO ? Certains fonds se sont fait une spécialité de redresser les entreprises surendettées. Etiquetés "fonds de situations spéciales", ils rachètent l'entreprise en difficulté pour un euro symbolique, la recapitalisent et la redressent avant de la revendre avec, si possible, une plus-value. La "culbute" est incertaine, mais elle peut être fructueuse.

Dans cette catégorie, le fonds Butler Capital s'est déjà fait connaître en investissant notamment dans la société de restauration Groupe Flo. En France, on connaît les fonds Caravelle, candidat à la reprise du fabricant de jouets Smoby en redressement judiciaire, MI29, le nouveau propriétaire des petites voitures Majorette, ou Perceva.

Pour ces acteurs, la crise est une aubaine. "Nous recevons deux fois plus de dossiers qu'entre 2000 et 2005", indique Jean-Louis Grevet, président de Perceva. Ces fonds traitent des entreprises sous LBO prises dans la spirale du surendettement, mais aussi des PME qui subissent le ralentissement de l'activité économique ou encore la hausse des prix des matières premières. "Il est clair que les PME souffrent déjà du ralentissement de l'économie", remarque M. Grevet. Tous les secteurs seraient concernés, et en particulier l'automobile et le textile.
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeLun 17 Mar 2008 - 9:26

rtl Info

Le dollar accélère sa chute et entraîne les Bourses d'Asie dans son sillage


lun 17 mar
Le dollar a accéléré lundi sa chute face à l'euro et au yen à cause de l'aggravation de la crise aux Etats-Unis, marquée par la vente pour un prix dérisoire de la banque Bear Stearns, entraînant simultanément une nouvelle baisse généralisée des Bourses en Asie.
L'euro a atteint un nouveau pic historique de 1,5905 dollar, faisant sauter successivement et en quelques heures les barres des 1,57, des 1,58 et des 1,59 dollar. Le précédent record (1,5668 dollar) datait de seulement vendredi soir.
Le billet vert s'est enfoncé par ailleurs largement sous la barre des 100 yens qu'il avait franchie à la baisse la semaine dernière pour la première fois en douze ans. Le dollar a atteint un creux de 95,75 yens vers 02H25 GMT. A 06H00 GMT, le dollar marquait une pause aux environs de 96,95 yens, tandis que l'euro valait 1,5852 dollar.
La devise américaine subit de plein fouet depuis plusieurs jours la détérioration de la situation économique aux Etats-Unis. Le sentiment de crise s'est renforcé sur les marchés avec l'achat au rabais, par la banque américaine JPMorgan, de son homologue Bear Stearns promise à la faillite.
"Le malaise et le sentiment d'insécurité du marché au sujet de l'économie américaine est ce qui fait battre de l'aile au dollar", a expliqué Masaki Fukui, économiste des changes chez Mizuho Corporate Bank. "L'abaissement du taux d'escompte par la Fed n'a servi qu'à souligner que la crise est très sérieuse", a-t-il ajouté.
La banque centrale américaine (Fed) a décidé dimanche soir de baisser d'un quart de point son taux d'intérêt primaire -- le taux de ses prêts aux grandes institutions financières -- à 3,25% contre 3,50%, et a créé une nouvelle facilité de crédit pour aider les grandes banques à garantir leurs emprunts. Les observateurs s'attendent désormais à ce que la Fed abaisse drastiquement son principal taux directeur lors de sa réunion de mardi, voire avant.
La rapide dépréciation du billet vert constitue un sérieux problème pour les pays qui exportent beaucoup vers les Etats-Unis, Japon en tête. "Nous sommes préoccupés, car les mouvements sont excessifs", s'est plaint le ministre des Finances Fukushiro Nukaga, tout en ajoutant qu'il n'avait "pas d'idée concrète" sur les actions à prendre pour corriger la situation, ce qui semble exclure à priori une intervention du Japon sur le marché des changes.
La chute libre du dollar, alliée aux craintes de récession aux Etats-Unis et au nouveau record de 111,42 dollars atteint lundi par le baril de pétrole, a entraîné par répercussion un recul généralisé des Bourses en Asie. La dégringolade tendait toutefois à s'atténuer légèrement au fil de la journée.
L'indice Nikkei 225 de la Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 3,71%, passant sous le seuil psychologique des 11.000 points pour la première fois depuis août 2005, après avoir plongé de jusqu'à 4,50% en début d'après-midi.
A Hong Kong, l'indice Hang Seng dévissait de 4,01% à la mi-séance tandis que Jakarta baissait de 3,90% et Kuala Lumpur de 1,18%.
En clôture, l'indice S&P/ASX200 de la Bourse de Sydney a cédé 2,30%, Séoul 1,61%, la Bourse de Nouvelle-Zélande 2,08%, Taipeh 1,91% et Manille 3,25%.
A 06H05 GMT, l'indice composite de Shanghai perdait 0,89%, le Straits Times de Singapour 1,61% et le Sensex de Bombay 3,86%.
Selon Kazuhiro Takashi, un responsable du service de courtage de Daiwa Securities SMBC, la vente au rabais de Bear Stearns a effrayé les investisseurs. Et ce même si l'opération, menée tambour battant durant le weekend sous l'égide de la Fed et du gouvernement américain, visait justement à éviter un crash à l'ouverture des marchés lundi.
"Le prix de vente, deux dollars, est si bas que l'on en vient à réfléchir à quel serait le prix des autres institutions financières", a commenté M. Takashi.
"La grande question, maintenant, est de savoir si le sauvetage (de Bear Stearns) les autres mesures de la Réserve fédérale vont ou non aider à rétablir la confiance des investisseurs", a estimé Krishna Dwi Setiawan, analyste chez Valbury Asia Securities à Jakarta.
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeLun 17 Mar 2008 - 13:44

Crise : DSK pas favorable à une action de concert
Challenges.fr | 17.03.2008 | 13:26 | Réagir à l'article

Pour le directeur général du FMI, les banques centrales "ont jusqu'à présent bien géré la question de la liquidité".



Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a estimé, lundi 17 mars, que la priorité des gouvernements européens devait être de limiter les dégâts de la crise financière, une tâche "difficile" à l'heure où inflation et récession sont des "problèmes potentiels".
Les Etats-Unis sont en effet au bord sinon déjà en récession, avec des risques importants sur la croissance des pays européens, alors que l'inflation est au plus haut depuis plus de dix ans en zone euro à 3,3% en février sur un an.
DSK a estimé que la crise allait "durer assez longtemps" avec "de graves conséquences économiques", et qu'il n'y aurait pas de découplage entre les pays développés et les pays émergents.


Promouvoir une croissance sans risques inflationnistes

Dans un tel contexte, "les gouvernements et les citoyens devraient aussi être intéressés par les réformes qui peuvent promouvoir la croissance sans risques inflationnistes", a expliqué Dominique Strauss-Kahn, qui a jugé important de "créer les conditions pour de nouveaux emplois plutôt que de seulement protéger les emplois déjà existants".
Dans le domaine des produits, "nous devons ouvrir les services à la concurrence de la même façon que les industries qui produisent des biens manufacturés le sont déjà", a-t-il noté, précisant que "la productivité dans certains biens non échangeables reste à la traîne".
"Des réformes visant l'égalité des opportunités et augmentant les recours peut mener à des bénéfices importants pour les consommateurs, notamment dans les domaines du transport aérien ou des téléphones portables".
En matière fiscale, "la difficulté sera de réformer d'une manière qui incite plus à travailler", en "réduisant par exemple les charges sociales lorsque cela encourage l'emploi", a conclu le patron du FMI.

La faiblesse du dollar crée une "situation tendue"

Si "la crise des marchés est devenue plus sérieuse et plus mondialisée" qu'il y a quelques semaines, et "risque d'empirer", les banques centrales "ont jusqu'à présent bien géré la question de la liquidité" et il n'y a "pas de raison de penser qu'elles ne seront pas capables" de fournir aux marchés les liquidités dont ils ont besoin.
Ainsi, le Français ne pense pas que les banques centrales doivent intervenir ensemble pour juguler la crise financière, même si la faiblesse du dollar crée une "situation tendue".
Pour lui, l'euro est "certainement sur le côté fort de son évolution", et il faudra "attendre quelques jours" pour voir où il va se stabiliser. "Nous avons clairement une situation dans laquelle sur l'ensemble des marchés des changes nous avons des monnaies qui sont faibles, comme le renminbi chinois, des monnaies qui sont fortes, comme l'euro, et des monnaies entre les deux comme le dollar". "La balance américaine largement déficitaire a besoin pour se redresser du mouvement qui a eu lieu sur le dollar". Mais "cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de difficultés dans les taux que nous atteignons aujourd'hui".
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeLun 17 Mar 2008 - 17:21

Mis à Jour le : 17 mars 2008 14:36
Pour sauver Wall Street Bernanke plombe le dollar
17 mars 2008Devant l’absence de l’autorité et du courage politique requis pour trancher dans le vif, la Fed en est réduite aux expédients qui, s’ils permettent de masquer l’ampleur des pertes, retardent l’heure de vérité et compromettent le dollar. Pour sauver Wall Street, Bernanke exporte la crise et fait naître une poussée de fièvre inflationniste mondiale, au risque d’un retour de bâton dévastateur : l’abandon du dollar comme monnaie de réserve mondiale.


Contre Info, 16 mars 2008

Mathématiques élémentaires

Les titres hypothécaires en circulation totalisent une valeur de 11 000 milliards de dollars. Le prix de l’immobilier US est surévalué de 20 à 30%. Si un quart de la valeur du patrimoine des foyers US se volatilise, cela représente 2 750 milliards de dettes qui ne seront vraisemblablement pas honorées et deviennent des pertes pour le système financier.

Selon l’étude signée par Greenlaw, Hatzius, Kashyap et Shin (pdf) , la capitalisation des banques, agences gouvernementales (GSE) et caisses d’épargnes US totalise 1 681 milliards.

Leur exposition directe aux titres hypothécaires totalise 5 591 milliards soit la moitié de l’en cours. Elles sont donc potentiellement face à des dépréciations atteignant 1 375 milliards - près de la totalité de leur capital.

Ces chiffres ne prennent pas en compte les pertes éventuelles dans les autres secteurs du crédit : consommation, crédit auto, immobilier commercial.

La couverture des risques liés au crédit fait l’objet de contrats d’assurances signés de gré à gré entre les entreprises, les CDS ou Credit Defaut Swaps, portant sur une valeur totale de 45 000 milliards, plus de trois fois le PIB des USA.

Ce mécanisme de couverture, s’il est déclenché, aurait pour effet de propager une cascade de demandes de remboursements auprès de « contreparties, » c’est à dire les vendeurs de l’assurance, qui pour leur grande majorité n’ont aucune provision disponible pour y faire face.

Les fonds spéculatifs, les hedge funds, sont également concernés. Le principe de ces entreprises est de faire massivement appel au crédit - ce que l’on nomme effet de levier - pour multiplier les gains. Voici comment.

M. Smith dispose de 100 dollars et achète un titre hypothécaire qui rapporte 8 dollars par an. En empruntant 1500 dollars à 6%, pour investir 15 fois plus, il gagne au total 128 dollars, paie 90 dollars d’intérêts, ce qui lui laisse 38 dollars pour une mise initiale de 100.

Excellent rendement. Jusqu’à ce que les titres acquis perdent 20% de leur valeur. La banque prêteuse exige un remboursement. M. Smith revend ses titres, soit 1600 - 320 = 1280. Il a perdu ses 100 dollars et en doit 220 à la banque.

C’est ce mécanisme de l’effet de levier inversé qui est en train d’asphyxier le « système bancaire bis, » que sont les fonds d’investissement.

Illiquidité et insolvabilité

Les banques centrales, prêteuses de dernier recours, peuvent aider des établissements en bonne santé à faire face à une situation tendue de trésorerie, en fournissant un crédit relais. Mais la situation dans laquelle se trouve le système financier ne relève pas du manque de liquidité. Il s’agit d’une crise d’insolvabilité, en français, de faillite.

Le marché ne peut retrouver stabilité et confiance qu’à trois conditions. Que les entreprises faillies disparaissent, et avec elles le mauvais papier qu’elles détiennent, que celles qui peuvent survivre reçoivent une infusion de capital pour compenser leurs pertes, et que les cours de l’immobilier aient atteint à la baisse la vérité des prix, restaurant du même coup une valeur fiable aux titres adossés à ce patrimoine.

Cela fait beaucoup de pré requis. D’autant plus quand l’outil d’intervention, la banque centrale, n’est absolument pas adapté à la mission du jour : sauver Wall Street.

La boite à outils de Bernanke

Bernanke dispose de deux leviers : les prêts et les taux.

Il utilise ces deux outils aux deux bouts de l’équation comptable de la finance : les réserves dans le portefeuille des banques et la valeur de l’immobilier. Les prêts permettent de renforcer les fonds propres des banques, la baisse des taux, qui normalement doit relancer l’activité, devrait aussi soutenir les prix de l’immobilier en mettant un terme à la récession.

Mais ces deux axes d’interventions ont leurs limites et leurs effets pervers.

Les prêts, au fur et à mesure que la crise s’accentue, ont perdu leur caractère de relais très temporaire contre l’illiquidité pour se transformer en infusion masquée de fonds propres. L’exigence de collatéraux de qualité, les titres déposés en pensions à la banque centrale en garantie des liquidités accordées, a été assouplie à l’extrême. Au lieu de bons du trésor, la Fed accepte désormais les créances immobilières douteuses pour lesquelles il n’existe plus de marché. La durée des prêts, normalement au jour le jour, est désormais allongée à trois mois. Le volume de ces opérations devient considérable. 400 milliards, soit la moitié des réserves dont dispose la Fed seront engagés fin mars.

Cette intervention massive et fort peu conventionnelle, présente deux inconvénients majeurs.

Si elle autorise les banques à conserver des bilans présentables, en différant l’heure où les comptes seront soldés dans la douleur, elle permet de gagner du temps mais ne rétablit pas la confiance, qui ne sera restaurée que lorsque les pertes auront été reconnues. D’autre part, par son ampleur même, elle indique que la Fed perd pied. Au rythme où vont les évènements, les 400 milliards de trésor de guerre, sous forme de bons du trésor, dont elle dispose encore dans ses livres ne sont plus l’indice de sa force mais de sa faiblesse. A quels expédients en sera-t-elle réduite lorsqu’elle aussi sera au bout de ses réserves ? La planche à billets ? On voit là qu’à l’horizon c’est bien la crédibilité du dollar qui est en jeu.

Le dollar, victime collatérale

Les baisses de taux massives et répétées décidées par Bernanke - on s’attend à une nouvelle annonce demain - remettent directement en cause le statut de la devise américaine.

Comme l’a fait son prédécesseur à chaque ralentissement de l’activité, le directeur de la Fed tente de relancer la machine du crédit, donc la création monétaire, pour soutenir l’économie et les prix et casser la spirale déflationniste.

Sans grand succès. Les rouages de transmissions sont grippés et la confiance des ménages déjà surendettés et des entreprises est défaillante.

Mais ce faisant, il renforce le sentiment déjà bien ancré que le dollar - plombé par les 9 000 milliards de la dette des USA qui ne pourront pas être remboursés - est sur évalué, ce qui amplifie le dérapage de la devise américaine.

L’afflux des capitaux étrangers qui permettait depuis 20 ans, l’épisode Clinton mis à part, de combler les déficits et de maintenir le cours de la monnaie est en train de se tarir. Durant les trois derniers mois de 2007, le flux des investissements étrangers est passé de 113 milliards à 56 milliards.

Depuis peu, les bons du trésor US sont jugés moins fiables que ceux de l’Allemagne.

Cette baisse du dollar acceptée et précipitée par Bernanke pour sauver Wall Street ressemble à une fuite en avant, qui a pour effet d’exporter la crise américaine dans le reste du monde, et ce, à un coût exorbitant.

La plupart des marchés de matières premières, dont bien évidemment le pétrole, étant libellés en dollars, le dérapage de la monnaie US entraîne mécaniquement une réévaluation des cours et provoque une inflation mondiale considérable.

Ce phénomène est encore renforcé par le déplacement des capitaux qui abandonnent les actifs libellés en dollars, dont la valeur fond comme neige au soleil, et vont chercher refuge sur les marchés de matières premières.

Indécision 2008

Faute de pouvoir « penser l’impensable », c’est à dire accepter l’ampleur des pertes et prendre les mesures drastiques qui s’imposent : vérité des prix, nationalisations et faillites, les USA, en différant la purge, laissent se propager la contagion toxique imprudemment concoctée à Wall Street.

Leur succès économique en trompe l’oeil, bâti sur le moteur de la dette, l’inflation des actifs et l’afflux des capitaux permis par le statut de leur devise, menace de s’effondrer.

L’homme qui occupe le bureau ovale n’est évidemment pas à la hauteur de la situation, et la prochaine équipe ne sera aux commandes qu’en janvier prochain.

D’ici là, Bernanke fait ce qu’il peut, avec les outils qui sont les siens. Les USA prennent ainsi le chemin du Japon en 1991, mais ne disposent pas des mêmes atouts. Ils n’ont aucune épargne, et leur base industrielle a été massivement délocalisée.

Reste le dollar, symbole de la prééminence de l’empire. Mais en exportant leur crise, les USA jouent un quitte ou double. Soit les douleurs provoquées par la chute du billet vert contraignent les puissances mondiales à une action concertée, soit nous risquons d’assister à un bouleversement du système économique et financier mondial avec l’ abandon en ordre dispersé de cette icône déchue.
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeMar 18 Mar 2008 - 9:04

Marianne2 Mardi 18 mars 2008


Sarkozy face au rebond de la crise financière




Jusqu'ici tout allait bien. En tout cas c'est ce que se sont évertués à répéter les gouvernements européens. « Ceux qui pensaient que la crise se limiterait aux subprimes et aux Etats-Unis sont dans le meilleur des cas des irresponsables ! », tonne Olivier Pastré, professeur d'Economie à Paris VIII et membre du Cercle des économistes, coauteur de Dr Jekyll and M. Subprime, à paraître chez Perrin. Après les banques, le signal d'une nouvelle étape dans le séisme financier mondial fut donné la semaine dernière : l'effondrement spectaculaire de Carlyle Capital Corp. (CCC, voir notre encadré ci-dessous) annonce déjà que la crise du crédit immobilier américain ne touche plus seulement les banques mais aussi les fonds de placement. Une conséquence imprévisible ? « Faux ! », répondent en cœur les économistes. Dimanche soir 16 mars, la banque Bear Stearns a évité de justesse la faillite. Son concurrent JP Morgan l'a rachetée en solde pour seulement 236 millions de dollars. Elle en valait quinze fois plus voici quelques jours. Le lendemain, lundi 17 mars, toutes les bourses européennes plongeaient : - 3,5% à Paris, - 3,79% à Amsterdam, - 4,18% à Francfort, -2 ,23% à Londres.

Ne m'appelez plus «subprimes»…
Jusqu'ici, le monde était partagé en deux : d'un côté la saine et prometteuse économie européenne, de l'autre, une économie américaine vérolée et perverse qui mettait dans le même lit la finance, la bourse, la dette publique, etc. Cette fable se nommait « découplage ». « Une invention des marchés financiers, selon Jean-Luc Gréau, économiste, ancien expert du Medef. Si les Etats-Unis avaient des relations financières plus équilibrées avec le reste du monde, il y aurait moins de subprimes dans les fonds européens ! En misant sur une économie de la demande, les Etats-Unis font supporter la croissance aux ménages et à leur endettement. D'où la nécessité de vendre de la dette à tout bout de champ. » Ainsi, en douce, des « produits dérivés » de prêts immobiliers américains passent l'Atlantique, important avec eux les germes de la crise en Europe. Et leurs caravelles se nomment « fonds d'investissement », « hedge funds » et autres « banque d'affaires ».

La terrible déroute des coupeurs de dette
Le processus de transformation de crédits en produits financiers (la titrisation) est, selon Olivier Pastré, le fond du problème : « La question des subprimes n'est que la partie émergée de l'iceberg : la crise de confiance sur les marchés est causée par une inquiétude vis-à-vis de la titrisation en général, analyse-t-il. Mais les banques centrales ont contribué à l'entretien de ce système de mutualisation des risques qui devait éloigner les crises ultérieures. » Ainsi, la titrisation a permis de dynamiser l'économie mondiale pendant de nombreuses années.


Au cœur du système de la titrisation, les fonds d'investissements sont rois. Car, quand une dette est contractée auprès d'une banque, ce n'est plus le banquier qui la gère mais le fonds auquel il a confié cette dette. Ce « capital risque » (pour une dette, son remboursement futur) est revendu sur les marchés, injecté dans d'autres produits financiers, réduit en poudre de perlimpinpin que les petits chimistes des fonds spéculatifs dispersent aux quatre vents.

Mais alors, que se passe-t-il quand le « risque » devient réalité ? Quand les milliers de foyers américains endettés sont en rupture de paiement ? Comme le long d'une traînée de poudre, l'étincelle remonte le chemin de la titrisation : les banques se retournent vers les fonds d'investissements à qui elles ont vendusla dette qui, ne pouvant la rembourser, vont frapper à la porte de tous ceux qui l'ont rachetée. La valeur des produits financiers étant basée sur la capacité des ménages à rembourser leur crédit, celle-ci s'effondre, emportant dans sa chute les actionnaires, les fonds d'investissements et les banques. Plus personne ne veut acheter des obligations ou des actions de banques qui ne sont plus solvables. Dernière victime de la chute des maisons financière, la banque Bear Stearns a vu son titre perdre 47% de sa valeur depuis vendredi 14 mars. Même traitement pour des fonds comme KKR (un des colosses des marchés), qui paient aujourd'hui au prix fort la stratégie de titrisation des prêts immobiliers américains.


Les taux de change : le trou financier dans le « mur de l'Atlantique »
L'inquiétude qui saisit les investisseurs face à ces faillites en série remet au goût du jour les « valeurs refuges » : matières premières, monnaies fortes, etc. Un repli dangereux puisqu'il se heurte à la flambée des métaux et énergies (pétrole, or, cuivre, etc.) et à une surévaluation de l'euro doublée d'une crise du dollar. Par un effet de vases communicants, la « bulle » des subprimes se dégonfle en faisant grossir celle des matières premières et de l'euro.« Les crises financière et monétaire se renforcent l'une l'autre comme si la force de la mondialisation se retournait contre elle, analyse Eloi Laurent, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). L'excédent commercial de la France vis-à-vis des Etats-Unis se transforme en déficit. Un euro à 1,40$, c'est un problème. A 1,60$ c'est une catastrophe ! »

Les produits européens, du fait de cette monnaie devenue hors de prix, voient leur coût augmenter pour les acheteurs en dollars partout ailleurs dans le monde qui préfèrent se tourner vers des industries à monnaie faible comme… les Etats-Unis ! Les carnets de commande français et japonais commencent déjà à sentir passer la hausse : bye bye les exportations ?


La coopération internationale des « gendarmes de la bourse »
« La bataille fait rage sur le diagnostic de l'action des organismes internationaux, rapporte Eloi Laurent. Certains soulignent l'audace la Féd et l'inertie de la BCE, d'autres s'inquiètent de l'action et louent la patience de la banque européenne. En attendant, la Féd est la seule institution qui a joué son rôle dans la crise. » Même si le plan de la Réserve fédérale américaine de réinjecter 200 milliards dans les marchés n'a pas provoqué d'accalmie, de nombreux économistes saluent la réactivité de cet organisme. De l'autre côté de l'Atlantique, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, fustigeait la « volatilité du dollar », à l'instar du Premier ministre japonais, mais sans prendre de décision.

Olivier Pastré est moins sévère : « les banques centrales ont bien réagi dans l'ensemble : la Féd en baissant les taux et la BCE en ne les augmentant pas. Mais ce ne sont pas quelques milliards de dollars qui vont enrayer une crise de confiance : il faut réviser le mode de fonctionnement et d'intervention des organismes de contrôle et surtout ne pas impliquer les gouvernements. »

Trop absorbée par les élections municipales, Christine Lagarde n'a même rien déclaré sur la situation, ne donnant pas suite à nos sollicitations. Elle qui, à l'été dernier, prédisait que « le gros dans la crise » était déjà passé. Manifestement, le Ministre de l'Economie prenait ses désirs pour des réalités. Et aujourd'hui, les économistes croient de plus en plus à une récession américaine d'au moins dix-huit mois. Ce ne sera pas un nouveau nuage de Tchernobyl en France. Cette fois-ci, le gouvernement devra trouver mieux que les municipales pour ne pas parler de cet enjeu…
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Europium

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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeMer 19 Mar 2008 - 11:24

Les agences de notation sous pression

(18/03/08 - 18h01) Le gouvernement américain essaie de convaincre les agences de notation financière (Moody's, Standard and Poors, Fitch ratings...) de ne pas "norcir le tableau" de la crise économique. Parmi elles, l'agence Fitch Ratings, la troisième mondiale, contrôlée par un actionnaire français, le groupe Fimalac de Marc Ladreit de Lacharrière, n'a pas été épargnée par ces pressions, mais se serait montrée particulièrement réticente. L'argument de Washington: la tempête qui affecte aujourd'hui l'Amérique devrait être terminée dès le 15 mai. Pourquoi le 15 mai? Parce que c'est la date à laquelle les ménages américains recevront le chèque de remboursement d'impôt (600 à 1200 dollars par ménage) promis par George Bush lors de l'annonce de son plan de relance, le 18 janvier dernier. La plupart des analystes estiment pourtant que cet argent servira essentiellement à rembourser des crédits et ne sera que très partiellement affecté à la consommation.
Christine Kerdellant
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeMer 19 Mar 2008 - 11:34

Ils sont fous ces américains : la crise financière est née d'un aveuglement coupable des agences de notation, et maintenant qu'elles ont un peu repris le sens de leurs resposabilités, on leur dit : du calme, du calme ...
Ils seraient plus convaincants s'ils entamaient une révision sérieuse de leurs principes comptables, dont la "market value" est à l'origine du désastre.
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeJeu 20 Mar 2008 - 9:17

Crise américaine : dernière marche avant nationalisation des banques
Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain.


Va-t-on vers une crise « à la 1929 ? » Tous les ingrédients sont réunis pour qu'on aille vers une catastrophe, sauf un : notre connaissance précisément de la Crise de 29. Il se trouve que Ben Bernanke, patron de la Fed, est précisément un spécialiste de la Crise de 29 ! Il veut donc à tout prix éviter ce qui s'est produit en 29, une crise de la liquidité, un « credit crunch » un resserrement du crédit terrible du fait même de celles qui avaient provoqué la crise, les banques.

En 29, les banques prêtent à tire larigot pour drainer tout le monde vers la Bourse qui monte, monte. Quand celle-ci s'effondre, elles gardent toute leur liquidité, et l'économie mondiale s'effondre. Hitler, la guerre, et ça repart. Aujourd'hui Bernanke « balance de la liquidité », passez moi l'expression, à tire-larigot. Il a déjà mis sur le marché monétaire la moitié du stock de la Federal Reserve (400 milliards de dollars). Trichet n'est pas en reste. Hélas, les banques gardent tout. Elles stockent.

Pourquoi ne pas faire le cadeau que l'on fait aux banques aux ménages ? Pourquoi faut-il toujours financer les entités cupides qui ont provoqué la crise ? Vaste question. Pourquoi prête-t-on aux riches, sachant que les riches (en l'occurrence les banques, gavées de profits depuis 30 ans) sont en train de tuer l'économie mondiale par du crédit risqué ? Pour deux raisons : 1) difficile de ne pas céder au chantage des banques : si vous nous faites couler, vous coulez avec nous. Si nous faisons faillite, vous aussi. 2) On préfère a priori prêter aux riches.

Mais tout de même Bernanke fait un geste indirect envers les ménages qui ne peuvent payer : il soulage le fardeau des deux « rehausseurs » de crédit immobilier, c'est-à-dire des deux organismes qui garantissent les crédits immobiliers, Fannie Mae et Freddie Mac. Fannie Mae et Freddie Mac couvrent 40% du crédit immobilier américain. Que fait Bernanke ? Il fait exactement le contraire de ce qu'on avait fait en 29 : il les autorise à faire plus de crédit ! Il lache le collier administratif qui limite leur liquidité. Fannie et Freddie vont pouvoir réorganiser leurs portefeuilles de crédits. Si ça ne marche pas, Bernanke fera tomber le taux d'intérêt au-dessous du taux d'inflation. C'est pratiquement fait. Et si ça ne marche pas non plus, il nationalisera les Banques. C'est le recours ultime.

La phrase du jour : « L'homme d'affaires ne connaît ni père ni mère ni oncle ni tante ni femme ni enfants ni beau ni laid ni propre ni sale ni chaud ni froid ni Dieu ni Démon. » (Léon Bloy)
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeJeu 20 Mar 2008 - 10:15

agoravox 20/03



Economie


par Lafourmi

Comment a-t-on pu en arriver là ?
Comment a-t-on pu accorder une confiance aussi aveugle dans des acteurs financiers qui ont manifestement pillé outrageusement le système économique auquel nous appartenons tous ? Comment a-t-on pu aller aussi loin dans l’incongruité sans qu’aucune autorité écoutée et respectée ne siffle la fin de la récréation ? Surmenage ? Défaut d’analyse ? Défaut de formation ? Aveuglement ? Irresponsabilité ? Incompétence ?

Il était une fois le moins pire des systèmes économiques qui était censé apporter « aux moins bien lotis d’une société (capitaliste) une situation meilleure que si elle n’avait pas existé », dixit le père fondateur du libéralisme, à savoir John Locke au XVIIe siècle.
Le constat aujourd’hui est amer car il semblerait que « les moins bien lotis » le soient à terme « encore bien moins ». Je parle dans un avenir immédiat de ces Américains classés « subprimes » et dans un avenir proche à nous-mêmes. Car, ne nous faisons aucune illusion, le nuage de la crise de défiance économique, financière et bancaire américaine ne s’arrêtera pas à nos jolies petites frontières françaises.

Deux faits ce week-end sont édifiants pour ceux qui veulent bien se donner la peine...

Un fait : « A court de liquidités et proche de la banqueroute, la banque d’affaires Bear Stearns, cinquième banque d’investissement des Etats-Unis, a été rachetée, dimanche 16 mars 2008, par sa concurrente JP Morgan Chase pour un montant de 236 millions de dollars, une somme jugée dérisoire et en dessous du prix du marché par les analystes. En effet, selon les conditions de l’offre, JP Morgan échangera 0,005473 action contre une action Bear Stearns, ce qui évalue cette dernière à 2 dollars seulement, contre un cours de clôture, vendredi soir à Wall Street, de 30,85 dollars. »

Un autre fait : « Le 17 mars 2008, après un conseil d’administration fleuve de quinze heures achevé dans la nuit de samedi à dimanche, Alitalia, détenue à 49,9 % par l’Etat italien, a accepté à l’unanimité l’offre d’Air France-KLM. Menacée de faillite dès la mi-2008, la compagnie n’avait pas d’alternative. Elle a dû approuver une offre financière plus basse que prévu, de moins de 10 centimes d’euros par action, contre un dernier cours de 0,53 euro vendredi. Air France-KLM propose une de ses actions en échange de 160 actions Alitalia, ce qui valorise la compagnie italienne à moins de 140 millions d’euros. »

Et personne n’élève la voix en dénonçant le rôle dévolu à un marché financier dans la valorisation d’un actif par la confrontation de l’offre et de la demande (du moins, le concept nous avait été vendu comme tel.) Car voyez-vous, alors que les informations négatives concernant les sociétés citées étaient connues de tous le vendredi, la valorisation de ces entreprises s’est écroulée de 93,5 % pour la première et de 81,1 % pour la seconde comme par enchantement au cours du week-end.

Il n’est pas question de critiquer ces offres car un actif ne vaut que par ce que l’on veut bien le payer. Qu’il y ait une prime de « grossiste de 15 à 20 % » pour quelqu’un qui achète l’ensemble, pourquoi pas ? Mais que cette prime soit aussi importante signe l’inefficacité de notre système financier et boursier pour évaluer « en toute transparence » ce que vaut vraiment un actif ! Et je n’évoque pas les spoliations que de telles offres feront subir aux actionnaires directs et indirects (possesseurs d’OPCVM investis dans ces titres) ! Car même dans un climat de défiance totale, les autorités de tutelles ne peuvent prôner l’instauration de la confiance et se défendre de toute action.

Comment est-ce possible qu’aucun journaliste spécialisé ou économiste ou financier ou banquier ou expert de renom qui possède un peu de jugeote ne s’en soit pas offusqué haut et fort ? Parce que voyez-vous si JP Morgan pense que Bear Stearns vaut 2 dollars par bout et si Air France pense qu’Alitalia vaut 10 cents d’euro par bout, alors c’en est fini de notre système capitaliste et du rôle de la bourse dans la juste évaluation de nos actifs financiers. Et l’on peut raisonnablement se demander si l’ensemble de la cote mondiale ne serait pas soumis à la même enseigne. Et cela est très grave pour tout le monde ! Pour les joueurs de Monopoly comme pour la fourmi que je suis ! Car il n’y a plus de repères, donc plus de confiance, donc... plus rien ne vaut ce que l’on veut bien en dire. Et il ne s’agit pas là de simple déflation : il s’agit purement et simplement de l’écroulement de nos outils d’évaluation et de contrôle ; que ce soit au travers de la bourse, des modèles de gestion du risque, des agences de notations ou du rôle de nos autorités de tutelle et de régulation.

Et là, me reviennent les lignes suivantes rédigées au début du XIXe siècle par cet étonnant économiste nommé Thorstein Veblen : « Les financiers en trafiquant des titres de propriété, par le recours au crédit et par l’émission de valeurs mobilières, échafaudent des édifices de papier, voués quelque jour à l’écroulement puisqu’ils reposent sur des fictions. »

N’aurait-il pas raison ? L’humaniste-libéral, que je suis, n’aurait-il pas fait un peu trop confiance à des acteurs qui manifestement se sont servis à outrance d’un système et qui sont aujourd’hui totalement dans le potage. N’ai-je pas un peu trop « accordé crédit » à un système qui sur le papier et en théorie était séduisant à bien des égards, mais qui en pratique a été dévoyé par des décideurs sans éthique ni scrupule. A ce propos, Martin Wolf, éditorialiste au Financial Times, donne une excellente définition de notre système financier : « La finance moderne se résume à ôter les risques des épaules de ceux qui sont capables de les porter (les banques), pour les mettre sur les épaules de ceux qui sont incapables de les comprendre. »

Comment est-ce possible que les autorités de tutelles aient accepté que Carlyle Capital Corp ait investi 670 millions de dollars dans 21,7 milliards de dollars de créances hypothécaires primes émises par Freddie Mac et Fannie Mae avec un effet de levier de 32x (je rappelle ici que si vous investissez avec un effet de levier de 32, pour chaque dollar mis sur la table, si le marché ne va pas dans le sens voulu, vous perdez 32 dollars. Faites l’affolant calcul si vous en pariez 200 millions).

Ne s’agit-il pas purement et simplement de dévoiement ? Comment a-t-on pu accepter cet état de fait ? Comment peut-on accepter une réalité qui n’aurait jamais dû être ? Mais qu’a fait la police ? Bâle II n’a de sens que si les mesures sont appliquées à la planète finance car la situation actuelle signe son inefficacité. Attention aux doctrines à venir qui voudront réformer la situation actuelle. Pour ce faire, rappelons-nous des dires de Ludwig Von Mises : « Les masses, ces millions de votants qui sont souverains dans une démocratie, doivent apprendre qu’ils sont manipulés par de fausses doctrines et que seule une société fondée sur le marché et la libre-entreprise peut leur apporter ce qu’ils désirent : la prospérité. Mais pour convaincre la foule, il faut d’abord convaincre les élites, les intellectuels et les hommes d’affaires eux-mêmes. » N’oublions jamais que le cœur de notre système financier est composé d’hommes et de femmes dotés de comportements tantôt rationnels, tantôt irrationnels.

A risque de contrepartie, je réponds par auto-responsabilisation des opérateurs et interdiction d’engager des investissements dépassant l’encours géré. L’effet de levier est purement et simplement banni.

Aux exigences de fonds propres comme au risque de crédit, je réponds que toute cession de dérivés de crédit ne dédouane aucunement son vendeur de ses obligations finales. Autrement dit, cela ne change rien pour son bilan et il a l’obligation d’en tenir compte.

A toute OPA avec prime négative, les autorités de tutelles doivent exercer leur mission principale, à savoir protéger l’épargnant-actionnaire de toute spoliation.

Car il faut aller vers plus de responsabilité, plus d’attention, plus de cohérence avec soi-même et les autres, plus de respect dans l’essence et de la lettre du système auquel nous appartenons.

Au-delà, aussi difficile que cela soit à admettre, seule la flexibilité des marchés et la libre-concurrence seront les seuls garde-fous et les plus fiables que nous ne pourrons jamais inventer.

Nous avons pris conscience du devenir de notre planète, de l’importance du développement durable, de notre responsabilité écologique et environnementale. Faisons le même chemin pour développer la finance respectueuse de son lendemain.
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Alain BERTIER




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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeJeu 20 Mar 2008 - 12:03

Bannir l’effet de levier, sans doute, puisque in fine les pertes qu’il cause, et qui devraient être à la charge exclusive du spéculateur qui le demande et du banquier qui accepte de le financer, doivent être supportées par la collectivité.

Ne pas dédouaner de ses obligations finales le vendeur de dérivés de crédit, certainement puisqu’il fabrique un risque.

Mais la question des OPA à prime négative est moins claire. En effet dans les deux cas cités, faire obstacle à l’offre apparemment désavantageuse conduit à la faillite que les autorités de tutelle jugent entraîner des conséquences insupportables par la collectivité. En vérité, il ne s’agit pas d’OPA qui sont des transactions dans lesquelles les actionnaires ont un pouvoir réel de défendre leur intérêt, mais plutôt d’intervention de sauvetage où le sauveteur dicte ses conditions. On ne dit pas au pompier « ne mettez pas votre échelle sur mon gazon, ça va l’abîmer ».

D’autre part, dans le cas des banques, il ne faut pas retirer toute responsabilité aux actionnaires, qui on bénéficié des extraordinaires profits déclarés par les banques au cours des six dernières années, profits basés pour l’essentiel sur les opérations qui se sont subitement effondrées.

Enfin je répète qu’une des causes structurelles de ces dérèglements réside dans certaines règles comptables (typiquement US et qui viennent d’être imposées au reste du monde au motif d’uniformité des normes) telle que la « market value ».
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Boris

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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitimeJeu 20 Mar 2008 - 19:51

Mes connaissances en finances sontn assez limitées, mais je me souviens avoir lu un article selon lequel les produits financiers français seraient très pointus et que la banque française serait à la pointe des montages complexes hypermathématiques. Enfin, ce que j'en dis... Neutral
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MessageSujet: Re: Selon le FMI, il faut se préparer au pire   Selon le FMI, il faut se préparer au pire Icon_minitime

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