Sarkozy lance une nouvelle réforme de la sécu

le JDD 3/02
Dimanche 03 Février 2008

Sarkozy lance une nouvelle réforme de la sécu
Par Yann PHILIPPIN et Nicolas PRISSETTE
Le Journal du Dimanche

Après le contrat de travail, place à la réforme de la Sécu. Nicolas Sarkozy réunit mercredi les partenaires sociaux pour une "Conférence protection sociale" consacrée au financement des retraites, de l'assurance-maladie et de la dépendance. But de l'exercice: fixer le calendrier et la méthode pour redresser les comptes. Après une embellie en 2006, le déficit a replongé à 11,7 milliards d'euros en 2007. Si les grandes orientations du chef de l'Etat sont connues, aucune décision sensible ne devrait être annoncée avant les municipales.




Chantiers à risque pour l'assurance-maladie. Grâce à des mesures d'urgence adoptées l'été dernier, le déficit de l'assurance-maladie devrait rester stable à environ 6 milliards d'euros. Mais la situation devrait à nouveau s'aggraver l'an prochain. Pour redresser la barre, Nicolas Sarkozy a lancé des réflexions tous azimuts, sur la réforme de l'hôpital, le pilotage du système de santé ou encore l'organisation des soins d'urgence. Une loi est prévue pour l'été. Le chef de l'Etat veut aussi faire bouger la frontière "entre solidarité et assurance". En clair, transférer certains remboursements de la Sécu aux mutuelles.

Autant de réformes potentiellement risquées. Après l'instauration des franchises médicales, il sera difficile de faire avaler aux Français une hausse des tarifs des complémentaires santé. Pas évident non plus de convaincre les médecins d'assurer davantage de gardes afin de soulager les urgentistes, toujours en grève symbolique. Ce mouvement a mis en lumière les problèmes des hôpitaux, toujours déficitaires. Les syndicats s'opposent à toute réforme brutale, alors que la tarification à l'activité renforce la concurrence entre le public et les cliniques privées.

Retraites: vers 41,5 ans de cotisations. Les comptes du système de retraite plongent dans le rouge. Il manquerait 5,1 milliards d'euros cette année. François Fillon, auteur de la précédente réforme quand il était ministre des Affaires sociales, a déjà prévu une hausse de la durée de cotisation requise pour toucher une retraite à taux plein. Elle passerait à 41 ans en 2012, au lieu de 40 ans. L'hypothèse de 41 ans et demi est même envisagée pour 2020.

Les syndicats sont soit franchement hostiles, soit très dubitatifs. Ils déplorent que le gouvernement n'évoque pas les autres paramètres du régime, comme le montant des cotisations. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, souhaite que toutes les centrales appellent à manifester "un samedi fin mars, début avril" pour défendre les retraites.

Les discussions avec Xavier Bertrand, ministre des Relations sociales, démarreront après les municipales. Pour l'heure, le gouvernement devrait se contenter d'annoncer une mesure populaire: la hausse du minimum vieillesse (7537 euros par an actuellement). L'application de cette promesse du candidat Sarkozy tombe à pic au moment où les sondages montrent une désaffection des personnes âgées à l'égard du chef de l'Etat.

Une nouvelle branche pour la dépendance. Le gouvernement va ajouter une "cinquième branche" à la Sécu, après la maladie, les retraites, la famille et les accidents du travail. Elle devra financer les soins et l'accompagnement des personnes âgées en situation de dépendance. Les besoins ne cessent de grimper. Le nombre de bénéficiaires de l'Allocation personnalisée d'autonomie dépasse le million de personnes, en hausse de 7 % sur un an.

La "cinquième branche" succédera à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, créée pour gérer l'argent du lundi de Pentecôte travaillé (dans les faits, un impôt de 0,3 % sur les salariés et les épargnants, exonérant les professions libérales). Mais il n'est pas sûr que cet organisme touche de nouveaux fonds publics. Nicolas Sarkozy s'est montré favorable à la création de produits d'épargne spécifiques, laissés au choix des familles. Quant au lundi de Pentecôte, il sera à nouveau férié, l'impôt étant maintenu. Les entreprises devront fonctionner sept heures de plus dans l'année. Des négociations entre employeurs et salariés en détermineront les modalités.

Citation :

Le chef de l'Etat veut aussi faire bouger la frontière "entre solidarité et assurance". En clair, transférer certains remboursements de la Sécu aux mutuelles.

...en oubliant¹ comme toujours que non seulement tout le monde n'a pas de mutuelle, mais que ceux qui n'en ont pas sont essentiellement les revenus les plus faibles, qui se soignent déjà à l'économie. Ceux-là vont comme toujours avec le démago se prendre les mesures négatives plein pot.

¹Et je suis gentil. À mon avis, il ne l'a jamais su parce que c'est hors de sa conception de l'univers. Pour lui, être pauvre c'est être hors de l'humanité telle qu'il la conçoit.

ça sera comme aux USA, il y aura la CMU en guise de Médicare, et les autres se démerdent, ils devront faire un choix bouffer ou se soigner..., et encore, les mutuelles pourront finir par refuser certains remboursements estimés trop couteux, les USA sot cléssés 19 èmes et deniers questions santé sur les 19 pays le plus avancés, on a encore une "chance " de faire pire...

Ce qui fera regagner une place aux USA.

Le gouvernement souhaite renforcer la place des complémentaires santé
les échos [ 06/02/08 ]

Le chef de l'Etat entend revoir le partage entre ce qui relève de l'assurance-maladie et ce qui relève des mutuelles. Au-delà de simples transferts, il s'agit de les impliquer dans la régulation de la dépense.


« Qu'est-ce qui doit être financé par la solidarité nationale, qu'est-ce qui doit relever de la responsabilité individuelle à travers une couverture complémentaire ? » Le 18 septembre, Nicolas Sarkozy avait relancé un débat sur lequel son prédécesseur avait fait l'impasse en 2004. Le président de la République entend renforcer la place des complémentaires santé (assurances, mutuelles, instituts de prévoyance), aussi bien en termes quantitatif que qualitatif. Le débat autour de la redéfinition du « panier de soins » pris en charge par le régime obligatoire va d'abord porter sur les prestations en espèces (arrêts maladie) et les soins mal couverts par l'assurance-maladie (optique, dentaire, médicaments remboursés à 35 %, etc.).

Craintes des syndicats
Les indemnités journalières représentent une dépense de 5,2 milliards d'euros pour l'assurance-maladie, dont quelque 1 milliard pour les arrêts de moins d'un mois. La prise en charge par la Sécurité sociale intervient tôt, à partir du quatrième jour, alors que dans la plupart des pays européens, l'employeur doit assurer le maintien du salaire pendant une durée liminaire de plusieurs semaines. Au niveau des frais dentaires, les remboursements du régime général représentent 2 milliards d'euros pour les soins conservateurs (caries, etc.) et 1 milliard pour les prothèses. C'est à propos de ces dernières qu'un transfert complet vers les mutuelles est souvent évoqué. De même que pour les audioprothèses (100 millions) ou l'optique (lunettes et verres), qui ne pèse guère que 200 millions d'euros dans les comptes de la Sécurité sociale. Mais les syndicats, qui craignent que l'on ouvre une brèche sans fin, refusent que les complémentaires interviennent « au premier euro ».

Ne pas creuser les inégalités
Parmi les autres transferts potentiels figurent les médicaments pris en charge à 35 % (de 700 millions à 2 milliards selon les modalités), l'homéopathie (100 millions), les cures thermales (200 millions de « prestations », 150 millions de frais d'hébergement et de transport), voire la kinésithérapie. Et bien sûr, le régime des affections de longue durée (ALD), qui prend en charge à 100 % les soins liés aux pathologies lourdes (diabète, cancer, etc.), soit plus de 50 milliards d'euros, et pour lequel la création d'un ticket modérateur est expertisée. Autant de transferts qui soulageraient le régime obligatoire mais conduiraient à des hausses de tarif des contrats complémentaires, au risque de peser sur le pouvoir d'achat et d'accroître les inégalités. Voilà pourquoi l'exécutif réfléchit aussi et surtout aux moyens d'impliquer davantage les complémentaires dans la régulation des dépenses, ce qu'elles ne font que marginalement, faute de moyens (accès aux données de santé) ou d'ambition. Certains préconisent un durcissement de leur cahier des charges s'agissant des soins considérés comme indispensables, et le développement d'un troisième étage non aidé fiscalement.

juju41 a écrit:

Et bien sûr, le régime des affections de longue durée (ALD), qui prend en charge à 100 % les soins liés aux pathologies lourdes (diabète, cancer, etc.), soit plus de 50 milliards d'euros, et pour lequel la création d'un


ticket modérateur est expertisée.

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Ticket modérateur , je me demande la signification , une autre franchise médicale ?

marco11 a écrit:

Ticket modérateur , je me demande la signification , une autre franchise médicale ?

Quoi d'autre ?

Et ça continue la valse des nouvelles de ce genre !

C'est clair : il continue d'enfumer tout le monde avec ses "réformes" à tout va qui ne sont que des moyens de culpabiliser les gens et noyer les problèmes auxquels personne ne comprend plus rien.