la crise et l'Europe

Excellent article en effet.

Miaou a écrit:

L'Europe est condamnée si elle ne se réforme pas

Je signe des 2 mains le constat sur la situation actuelle, mais pas la conclusion et les solutions qu'elle propose:

Citation :

Un programme d'investissement public-privé permettrait en même temps de relancer la croissance et l'emploi, conformément à ce que certains des plus sages dirigeants européens ont proposé, il y a quelques jours, dans un manifeste. Dans la foulée, il faudrait en passer par des réformes constitutionnelles, qui permettraient d'adapter l'Europe, et ses politiques, aux réalités de l'après-crise.

Un programme de relance européen n'aurait probablement pas plus de succes que celui des Etats-Unis si on reste en regime de libre-echange.
Et ensuite, des réformes constitutionnelles pour l'Europe des 27 en ce moment, c'est difficile a imaginer.

Mais bon, c'est toujours agréable - et tellement rare - de lire des "fédéralistes dissidents", critiques de l'Europe néolibérale.

democ-soc a écrit:

Miaou a écrit:

L'Europe est condamnée si elle ne se réforme pas

Je signe des 2 mains le constat sur la situation actuelle, mais pas la conclusion et les solutions qu'elle propose:

Citation :

Un programme d'investissement public-privé permettrait en même temps de relancer la croissance et l'emploi, conformément à ce que certains des plus sages dirigeants européens ont proposé, il y a quelques jours, dans un manifeste. Dans la foulée, il faudrait en passer par des réformes constitutionnelles, qui permettraient d'adapter l'Europe, et ses politiques, aux réalités de l'après-crise.

Un programme de relance européen n'aurait probablement pas plus de succes que celui des Etats-Unis si on reste en regime de libre-echange.
Et ensuite, des réformes constitutionnelles pour l'Europe des 27 en ce moment, c'est difficile a imaginer.

Mais bon, c'est toujours agréable - et tellement rare - de lire des "fédéralistes dissidents", critiques de l'Europe néolibérale.

je préfère l'article de Vedrine et son Europe post démocratique qu'on nous prépare (la règle d'or est un bon exemple de cette tendance). Je note au passage que Galbraith parle de confédéralisme pour remplacer le fédéralisme. Il est clair que la solution est dans un équilibre entre les Etats-Nations et le marché. Ça cadre mieux avec notre histoire dans la perspective d'un modèle Européen original qui ne serait pas la pâle copie du modèle Américain.

Comment le miracle a tourné au cauchemar
1 août 2011 El País Madrid

extrait

Si auparavant, le petit monde des experts anglo-saxons (analystes, spéculateurs, presse spécialisée) qui fait la pluie et le beau temps sur les marchés avait vanté le "miracle économique espagnol", il s'est ensuite empressé d'installer l'Espagne dans la porcherie des PIGS.


commentaire: experts.. faut le dire vite, vu les cagades qu'ils ont engendré, en applaudissant des 2 mains!

L'étau, mais pas les taux…

Gribouille a écrit:

je préfère l'article de Vedrine et son Europe post démocratique qu'on nous prépare (la règle d'or est un bon exemple de cette tendance). Je note au passage que Galbraith parle de confédéralisme pour remplacer le fédéralisme. Il est clair que la solution est dans un équilibre entre les Etats-Nations et le marché. Ça cadre mieux avec notre histoire dans la perspective d'un modèle Européen original qui ne serait pas la pâle copie du modèle Américain.

Je suis d'accord, mais je préfère avoir affaire à des fédéralistes demandant une autre Europe que ceux voulant plus d'Europe actuelle!
les 1ers me feraient presque rever quand les 2e m'effraient.
Les utopistes sont toujours plus sympathiques que les cyniques...

Zone euro: pas de plan de sauvetage pour l'Espagne, l'Italie et Chypre

y'a pas assez de chaloupes dans le Titanic...

juju41 a écrit:

Zone euro: pas de plan de sauvetage pour l'Espagne, l'Italie et Chypre

y'a pas assez de chaloupes dans le Titanic...

En plus l'orchestre est mauvais!

c'est vrai!
avec des bourriques, des PIIGS, et quelques chèvres, c'est pas terrible!

on continue à coller des rustines sur de plus en plus de budgets..ça craint..

2,9 milliards d’euros pour alléger la rigueur dans 6 pays de l’Union européenne

De la rigueur pour réduire les déficits, puis du déficit pour réduire la rigueur

Conjoncture : l'horizon européen s'assombrit

La stagnation industrielle s'affirme peu à peu dans la zone euro. Le
marché du travail demeure sinistré. Seul espoir, les achats des
ménages.


elle est bien bonne celle là!

eh! les cadors de Bruxelles! une fois tondus, les moutons n'ont plus de laine.. avec votre logique de rigueur, qui écrabouille le pouvoir d'achat des gens, on voit mal comment ils vont "sauver l'Europe"..merde alors!ça commence à devenir insupportable ces raisonnements débiles!

“Face aux excès de la finance, il faut construire un véritable espace politique européen”

A nous de le (re)définir

Crise de l'euro: l'Espagne et l'Italie dans la ligne de mire


extrait



L'Espagne et l'Italie trop grandes pour être sauvées

Mais une nouvelle fois, l'Europe est pris de court. Car ce n'est ni l'état de l'Espagne, qui a appliqué à la lettre toutes les exigences de marchés et coupé à la hache dans ses dépenses publiques, ni même la situation de l'Italie, endettée à hauteur de 1.840 milliards d'euros (120% de son PIB), qui sont réellement en cause. L'enjeu principal est le fonds européen de stabilité financière. «La préoccupation de savoir si ce nouveau fonds sera capable d'arrêter la contagion n'a pas disparu», expliquait un spécialiste obligataire de la Rabobank au Financial Times.

En autorisant ce fonds à acheter des titres sur le marché afin de soutenir les cours attaqués, les pays de la zone euro ont mis en marche une machine infernale, qu'il sera difficile de désamorcer. Dès son annonce, le système financier a bien compris l'avantage qu'il pourrait tirer de ce mécanisme: transférer à loisir tous ses risques vers le public. L'ennui, à ses yeux, est que les montants accordés au fonds par les pays de la zone euro n'ont pas été augmentés: ils ont été établis à 400 milliards d'euros l'an dernier. Et les deux tiers sont déjà mobilisés pour le sauvetage des trois premiers pays européens en crise.

N'étant pas à une contradiction près, tout en se récriant sur toutes les dépenses publiques, tout en jugeant insupportables les dépenses de retraite, de santé, d'éducation..., les acteurs de la sphère financière estiment que le fonds n'est pas suffisamment doté. «Le système financier européen ne peut pas supporter un défaut sur la dette italienne. En cas de défiance des investisseurs envers l'Italie, le mécanisme européen d'aide financière sera remis en cause. La taille du fonds est insuffisante pour financer les besoins du pays», estime dans une note la maison de bourse Aurel BGC. Compte tenu des risques repérés, ils jugent qu'il faudrait le porter au moins à 2.000 milliards d'euros. Aux frais des contribuables européens, naturellement.

La pression exercée sur les taux obligataires espagnols et italiens participe de cette intimidation. La sphère financière exige une réponse et vite. Le plan européen lui paraît bien insuffisant, et son adoption par les différents parlements en septembre beaucoup trop éloignée.
Evoluant sans sens ni raison, la spéculation est en train de scier la branche qu'elle voudrait voir renforcée. Car même unis, les pays européens ne sont pas capables de sauver l'Espagne ou l'Italie, troisième et quatrième économies européennes.


Si le péril s'accroît, cela risque même de mettre en cause tout le mécanisme de financement. Car l'Italie et l'Espagne figurent, après l'Allemagne et la France, comme les plus gros contributeurs du fonds de stabilité financière. Si toute levée d'argent sur les marchés devient prohibitif, ils ne pourront pas participer au financement du fonds. Et même si le niveau revient en deçà du seuil critique des 6%, le problème restera pendant. Quel gouvernement, infligeant une austérité massive à sa population, pourra accepter de reprêter entre 3,5% et 4% – comme cela est prévu dans l'accord européen – à la Grèce, à l'Irlande et au Portugal, ce qu'il emprunte à plus de 5%? Qui paiera la différence? La mutualisation des taux de la zone euro risque de ne pas suffire.

A ce jeu, le nombre des pays de la zone euro susceptibles de contribuer au sauvetage des autres risque de se réduire comme peau de chagrin. Et les oppositions politiques, accusant le sauvetage de la zone euro tel qu'il a été conçu d'emmener tout le monde par le fond, ne vont pas manquer de se soulever.

L'Europe paie le fait d'avoir confié sa destinée aux mains des marchés financiers. Et de n'avoir rien entrepris pour les mettre sous contrôle, au début de la crise financière de 2008. Les mauvais génies sont désormais totalement lâchés. «Chaque jour devient un peu plus horrible que le précédent», reconnaît un trader. «On peut aller n'importe où.»

L’actualité de la crise : UN FILM DÉJÀ VU ET REVU, par François Leclerc

Et la Bourse démarre sur les chapeaux de roues… en cédant plus de 1% dès l'ouverture !
8e jour de baisse consécutive…

Je me marre…

Miaou a écrit:

“Face aux excès de la finance, il faut construire un véritable espace politique européen”

A nous de le (re)définir

Les paralelles avec certains moments de l'histoire comme la feodalité ou les republiques marchandes italiennes sont interessants, mais je ne sais pas si ce sont les paralelles les plus pertinents.
D'abord, ca s'inscrit dans quelque chose de plus général qui est qu'un Etat central a besoin d'une classe moyenne intéressée à son maintien, et pas d'une "aristocratie" interessée à son affaiblissement, à sa vampirisation, ou à sa disparition!

Et là il y a d'autres exemples historiques qui parlent. Comme par exemple l'Empire byzantin du Xe-XIe siecle qui entre en décadence avec la montée des oligarchies militaro-foncieres et la disparition de sa classe moyenne de petits paysans proprietaires, ancienne base de son assiette fiscale et de son recrutement militaire.
En fait, comme Marx l'avait pressenti, l'Histoire des Etats centraux est une longue lutte - gagnée ou perdue selon l'epoque et le pays - contre la concentration des pouvoirs economiques, fonciers, financiers, voir politiques, entre les mains d'une minorité.
Si l'ascension de cette minorité n'est pas stoppée, c'est l'Etat lui meme qui est en danger, et on en est la aujourd'hui, en réalité.
Or, le moins que l'on puisse dire, c'est que le pouvoir et l'embryon d'Etat européen semblent avoir une resistance des plus elastique face aux lobbies et aux oligarchies financières modernes!
Effet probable du deficit démocratique et de la taille de la superstructure européenne, a mon humble avis...

Enfin, je suis pas du tout d'accord avec cette analyse:

Citation :

« Dans un système démocratique, il est peu réaliste de penser qu'une région, parce qu'elle est plus riche que les autres, va durablement payer plus que sa part des dépenses communes. Ne nous étonnons pas de voir les Allemands dire : « On n'est pas des vaches à lait ! »

La démocratie n'a rien a voir la dedans! Dans un Etat-Nation, personne ne s'inquiete des transferts budgetaires des regions riches (IDF ou Rhones-Alpes/ex-RFA) vers les regions pauvres (Nord, Lorraine/ex-RDA)!
Ca s'appelle la solidarité, et dans des Nations anciennes et véritables (France, Allemagne...) c'est totalement accepté!
Dans des constructions jeunes ou/et artificielles comme Belgique, Italie ou Europe, ca peut poser soucis effectivement.
J'en reviens encore a ca: les federalistes actuels veulent accelerer le temps.
Construire un Etat unifié en 2 générations, quand les Nations d'Europe ont mis des siecles a s'etablir.
Et on s'etonne que ca coince, en parlant d'"egoisme national"... C'est passer totalement à coté du sujet et du fonctionnement des sociétés!

La crise de la dette contamine les banques portugaises

oups, les stress tests ont été vachement efficaces..!