crise financière et économique( mise à jour permanente)

Plan de relance : les réactions politiques



[ 04/12/08 - 17H23 - actualisé à 17:49:00 ]


De l'audace et de l'ambition, pour la droite. Un oubli majeur pour la gauche : celui du pouvoir d'achat.


Le plan de relance de 26 milliards d'euros annoncé jeudi par Nicolas Sarkozy pour contrer la crise a été accueilli par une salve d'applaudissements à droite qui salue une grande "ambition" et de critiques à gauche et parmi les syndicats, où est dénoncé "l'oubli du pouvoir d'achat".

Bernard Accoyer, président UMP de l'Assemblée nationale salue un plan "ambitieux et audacieux", assuré que "cette réponse en direction de l'investissement va soutenir l'activité". Le numéro un de l'UMP, Patrick Devedjian, espère que ce plan "très ambitieux" aura "un effet d'entraînement au plan intérieur, en redonnant confiance aux acteurs économiques" et "d'entraînement et d'imitation" en Europe.

Patrick Ollier, président UMP de la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée, salue un Etat qui s'affirme "investisseur, donneur d'ordres et bon payeur". Le plan est "équilibré" puisqu'il comporte aussi "l'aide aux foyers les plus modestes", relève le député.

Jean Arthuis, président centriste de la commission des Finances du Sénat salue un plan "de nature à oxygéner les entreprises", mais attend une "réforme lourde du financement de la protection sociale". Le député UMP Jacques Myard (souverainiste) approuve "sans réserve" un plan qui "va directement à l'encontre des certitudes idéologiques de la Commission" de Bruxelles, tandis que son collègue Nicolas Dupont-Aignan (Debout La République) veut en "accroître tout de suite le montant".

Au MoDem, Marielle de Sarnez, vice-présidente du mouvement s'est déclaré "interrogative sur la portée" du plan de relance annoncé jeudi à Douai (Nord) par Nicolas Sarkozy et "sur son impact réel sur l'économie française". "En effet, en dehors du versement anticipé des sommes dues par l'Etat aux entreprises (TVA, factures non réglées...) pour un montant annoncé de 11 milliards d'euros, le montant réellement consacré par l'Etat à l'investissement dépasse à peine 5 milliards", a expliqué la députée européenne à l'AFP. "Par ailleurs, tout en saluant la politique de la Banque centrale européenne et sa détermination à baisser les taux d'intérêt, je regrette l'absence d'un vrai plan de relance européen", a-t-elle ajouté. "Une fois de plus, les Etats agissent en ordre dispersé. Ceci n'est pas de nature à favoriser le retour de la croissance en Europe", juge le bras droit de François Bayrou.

La gauche reste sur sa faim : rencontrant en Moselle des syndicats de la sidérurgie, Ségolène Royal (PS) a déploré des "mesurettes qui ne sont pas à la hauteur du problème". "Le pouvoir d'achat est le grands oublié de ce plan" limité au "recyclage de crédits", dénonce le président PS de la commission des Finances de l'Assemblée, Didier Migaud. Or il faudrait soutenir "massivement la demande" avec une "baisse de la TVA, une hausse des allocations comme l'allocation logement".

"Les Français sont les grands oubliés de ce plan", "trop tardif et fragmentaire pour endiguer l'ampleur de la crise", renchérit le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault. "La priorité donnée à l'investissement illustre ce manque de cohérence".

Pour le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis, le plan est "clivé" : "on ne privilégie que l'investissement au détriment de la consommation". Il est "faible", car "son impact de l'aveu même de l'Elysée n'est que de 0,8% de croissance".

Pour le PCF, "une véritable politique de relance s'appuie sur l'augmentation des salaires", mais "quand Sarkozy relance, les salaires restent au point mort".

La LCR d'Olivier Besancenot dénonce un plan "pour le patronat". "Les salariés ne verront guère la couleur des 26 milliards d'euros !". "Hormis la prime de 200 euros pour les bénéficiaires éventuels du RSA, rien n'est prévu pour venir en aide aux victimes de la crise".

Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche) dénonce un "plan Medef" qui prévoit "surtout de nouveaux cadeaux aux entreprises, sans moyen véritable pour soulager les travailleurs eux-mêmes et les ménages".

Pour la CGT, "les employeurs viennent une nouvelle fois de passer au guichet", notamment en bénéficiant de "nouveaux allègements de cotisations". FO "déplore l'absence totale de mesures sur le pouvoir d'achat et le déséquilibre patent entre soutien de l'offre et relance de la demande". La FSU pointe des "mesures ponctuelles et très limitées envers les plus défavorisés", et une omission "des instruments qui permettraient une politique salariale". (Source AFP)

Comme évoqué sur un autre topic ce plan de relance est grandement inspiré du programme économique de Bayrou

il faudrait qu'il le signale d'ailleurs !!

j'attend de voir... d'abord , miser sur la relance de la consommation en période d'incertitude sur le plan du chomage, et du pouvoir d'achat, c'est pas forcément judicieux... qui va acheter et oser s'endetter pour une bagnole ou un appart?
pour les suppressions de charge en cas d'embauche pour les TPE ( programme Bayrou), encore faut il que les TPE aient du travail et des commandes.. et comme je sais pertinament que d'ici que le plan soit appliqué, un grand nombre va licencier, je doute qu'ils embauchent dans la foulée...en tout cas, pas en CDI, ça, il a pas précisé, si ça marche avec les CDD.. .
pour les marchés publics, remonter le plafond pour les appels d'offres à 5,5 millions d'euros, ce sont les grands groupes qui vont pouvoir magouiller tranquille avec les décideurs, bonjour, la corruption...et rien pour les petits , sois en sur!

enfin bref, on verra bien, mais je prédis que ça ne changera rien,

Comme quoi, Sarkozy est suffisamment intelligent pour prendre des idées sans se soucier de son auteur.

Un pragmatique, quoi.

juju41 a écrit:

enfin bref, on verra bien, mais je prédis que ça ne changera rien,

T'en sais rien, ça peut changer... en pire !

Le problème c'est que si ça marche, on imagine toute la gloire dont il se couvrira mais même si ça marche pas il pourra dire "justement, vous imaginez si on avait rien fait ?".

Ma foi.....

Y a peut être bien un effet psychologique dans ce plan de relance : Personnellement, je sens déjà une étrange fatigue m'envahir, et une brusque envie de prendre des antidépresseurs . J'allais pourtant bien ce matin......

Viens donc au fil négatif, mon ami.....

Y a un fil pour les dépressifs ! On est pourtant pas au PS.

On est bon pour 15 ans de déflation à la Japonaise. Mois je vous le dis.....
Ca va vraiment pas bien ce soir. C'est l'effet du plan Sarkozy.

Le fil Négatif n'est pas seulement pour les dépressifs.
Il peut convenir pour un simple vague à l'âme, comme nous en avons tous.

juste pour ceux qui lisent l'anglais et qui veulent comprendre un peu mieux les enjeux du moment :


December 1, 2008
Op-Ed Columnist

Deficits and the Future

By PAUL KRUGMAN

Right now there’s intense debate about how aggressive the United States government should be in its attempts to turn the economy around. Many economists, myself included, are calling for a very large fiscal expansion to keep the economy from going into free fall. Others, however, worry about the burden that large budget deficits will place on future generations.
But the deficit worriers have it all wrong. Under current conditions, there’s no trade-off between what’s good in the short run and what’s good for the long run; strong fiscal expansion would actually enhance the economy’s long-run prospects.
The claim that budget deficits make the economy poorer in the long run is based on the belief that government borrowing “crowds out” private investment — that the government, by issuing lots of debt, drives up interest rates, which makes businesses unwilling to spend on new plant and equipment, and that this in turn reduces the economy’s long-run rate of growth. Under normal circumstances there’s a lot to this argument.
But circumstances right now are anything but normal. Consider what would happen next year if the Obama administration gave in to the deficit hawks and scaled back its fiscal plans.
Would this lead to lower interest rates? It certainly wouldn’t lead to a reduction in short-term interest rates, which are more or less controlled by the Federal Reserve. The Fed is already keeping those rates as low as it can — virtually at zero — and won’t change that policy unless it sees signs that the economy is threatening to overheat. And that doesn’t seem like a realistic prospect any time soon.
What about longer-term rates? These rates, which are already at a half-century low, mainly reflect expected future short-term rates. Fiscal austerity could push them even lower — but only by creating expectations that the economy would remain deeply depressed for a long time, which would reduce, not increase, private investment.
The idea that tight fiscal policy when the economy is depressed actually reduces private investment isn’t just a hypothetical argument: it’s exactly what happened in two important episodes in history.
The first took place in 1937, when Franklin Roosevelt mistakenly heeded the advice of his own era’s deficit worriers. He sharply reduced government spending, among other things cutting the Works Progress Administration in half, and also raised taxes. The result was a severe recession, and a steep fall in private investment.
The second episode took place 60 years later, in Japan. In 1996-97 the Japanese government tried to balance its budget, cutting spending and raising taxes. And again the recession that followed led to a steep fall in private investment.
Just to be clear, I’m not arguing that trying to reduce the budget deficit is always bad for private investment. You can make a reasonable case that Bill Clinton’s fiscal restraint in the 1990s helped fuel the great U.S. investment boom of that decade, which in turn helped cause a resurgence in productivity growth.
What made fiscal austerity such a bad idea both in Roosevelt’s America and in 1990s Japan were special circumstances: in both cases the government pulled back in the face of a liquidity trap, a situation in which the monetary authority had cut interest rates as far as it could, yet the economy was still operating far below capacity.
And we’re in the same kind of trap today — which is why deficit worries are misplaced.
One more thing: Fiscal expansion will be even better for America’s future if a large part of the expansion takes the form of public investment — of building roads, repairing bridges and developing new technologies, all of which make the nation richer in the long run.
Should the government have a permanent policy of running large budget deficits? Of course not. Although public debt isn’t as bad a thing as many people believe — it’s basically money we owe to ourselves — in the long run the government, like private individuals, has to match its spending to its income.
But right now we have a fundamental shortfall in private spending: consumers are rediscovering the virtues of saving at the same moment that businesses, burned by past excesses and hamstrung by the troubles of the financial system, are cutting back on investment. That gap will eventually close, but until it does, government spending must take up the slack. Otherwise, private investment, and the economy as a whole, will plunge even more.
The bottom line, then, is that people who think that fiscal expansion today is bad for future generations have got it exactly wrong. The best course of action, both for today’s workers and for their children, is to do whatever it takes to get this economy on the road to recovery.

Article très bien fait sur le plan de Sarkozy.
Je félicite son auteur

http://www.lepost.fr/article/2008/12/04/1346682_crise-economique-sarkozy-change-de-cap-et-imite-bayrou.html

C'est clair que Sarkozy a bien écouté Bayrou et Peyrelevade.

yann 35 a écrit:

C'est clair que Sarkozy a bien écouté Bayrou et Peyrelevade.

Info à diffuser largement.

Très largement oui

Comme ça ceux qui diront "ananananana Bayrou il est nul en économie" fermeront leur [...] de g...

Je ne sais pas si Bayrou est nul en économie mais Peyrelevade était très convainquant à Rennes lundi dernier, apparemment le petit Nicolas s'est inspiré du bouquin de Monsieur Jean. Faut dire que le titre l'appelait à la lecture : "Sarkozy, l'erreur historique".

Maintenant faut pas suivre Peyrelevade comme un gogo puisque notre économiste reconnaît lui-même qu'il n'a pas la solution aux problèmes inédits, gravissimes et proches de l'écosystème.

La prochaine étape c'est quoi, Sarko localiste ?

Ce qui me rend vert c'est que si ça marche tout le monde dira que c'est grâce à Sarko alors que les idées viennent du MoDem

Bon, si le plan est inspiré du duo Bayrou/peyrlevade, c'est que c'est plutôt bon.

Ne nous trompons pas : Le plan de Sarkozy est voué à l'échec car il est insuffisant dans son ampleur pour répondre à la situation.
François Bayrou fait aussi une erreur en pensant que la consommation n'a pas de rôle à jouer. S'il est dans le contexte de crise de liquidité actuel impossible de demander aux entreprises d'augmenter les salaires ou de faire des plans de relance ponctuels axés sur la consommation, il n'en demeure pas moins qu'offre et demande sur LT sont les deux faces d'une même pièce de monnaie, pour ne pas dire qu'ils sont inextricablement liés d'un point de vue macroéconomique.
L'épouvantail de globalisation est un argument bien pratique pour restaurer les marges des entreprises au détriment de la consommation. Or une croissance sur LT équilibrée nécessite que les salaires suivent les gains de productivité, ce qui ne semble plus être le cas depuis des années alors que cette condition est probablement la règle la mieux vérifiée en Economie depuis que l'on sait mesurer l'évolution des salaires. Ce problème structurel est une des raisons majeures qui explique la croissance molle en Europe ces dernières années, avec les politiques désinflationnistes restrictives, car il révèle une croissance déséquilibrée. Ce problème est aussi probablement à l'origine de la crise acteulle avec la mise en place d'une économie axée sur le crédit bon marché comme substitut à une croissance saine axée sur les salaires et la consommation.
En la circonstance, toute politique économique de relance doit avoir deux volets. Le premier volet consistant, dans l'urgence, à une relance massive de l'investissement public quitte à compromettre la soutenabilité des finances publics si cela est nécessaire. Le second volet, sur le moyen terme, visant à ce que la progression des salaires retrouve le même rythme que les gains de productivité afin de nous repositionner sur un trend de croissance potentiel supérieur.

pour les TPE, les emplois sans charges, déjà ça commence assez mal... d'abord on ne sait toujours pas si c'est uniquement CDI ou CDD... ensuite il parait que ça fait 180 euros seulement de moins de charges patronales pour un smic, ensuite c'est dégressif jusqu'à 1,6 smic; autant dire un gros que dalle, ce qui évidement poussera à l'embauche au smic plutôt qu'à 1,6 smic.. encore plus de salariés pauvres quoi...
tut ça c'est encore du vent, rien que du vent.. d'ailleurs ce matin j'entendais un patron de TPE qui disait que lui, c'était plutôt la préservation des emplois qui l'interessait plutôt que l'embauche, vu qu'il n'y a pas de commandes...
ensuite combien de temps pour mettre en place son usine à gaz? pour les programmations de chantiers publics, le provisionnement, etc.. moi je pense minimum 6 mois.. et dans 6 mois ce sera trop tard...

et ca confirme ce que je disais, que sur le plan économique sarko / modem c'est pas très différent

toujours la même solution depuis 20 ans ...

"il faut réduire les charges il faut réduire les charges il faut réduire les charges"

solution toujours inefficace pourtant

le résultat a toujours été une augmentation de la dette et des déficits sans obtenir un très gros retour économique derrière ...

mais politique de classe oblige ça continue ...

sandy a écrit:

et ca confirme ce que je disais, que sur le plan économique sarko / modem c'est pas très différent

toujours la même solution depuis 20 ans ...

"il faut réduire les charges il faut réduire les charges il faut réduire les charges"

solution toujours inefficace pourtant

le résultat a toujours été une augmentation de la dette et des déficits sans obtenir un très gros retour économique derrière ...

mais politique de classe oblige ça continue ...

ça c'est un message constructif !

si tu es envoyée par le parti socialiste pour décourager tous les éventuels sympathisants, continue comme ça, ils ont fait le bon choix ...

mais il me vient une idée tu passes tes journées sur le forum MoDem. Ils ne t'auraient pas virée les socialistes ?

Ma foi, je dois dire que pour quelqu'un qui dit s'impliquer autant, je trouvais également que Sandy avait des heures de présence sur ce forum, un peu au détriment du "terrain"!
Le dénigrement constant, j'avoue que c'est fatiguant.

signora a écrit:

sandy a écrit:

et ca confirme ce que je disais, que sur le plan économique sarko / modem c'est pas très différent

toujours la même solution depuis 20 ans ...

"il faut réduire les charges il faut réduire les charges il faut réduire les charges"

solution toujours inefficace pourtant

le résultat a toujours été une augmentation de la dette et des déficits sans obtenir un très gros retour économique derrière ...

mais politique de classe oblige ça continue ...

ça c'est un message constructif !

si tu es envoyée par le parti socialiste pour décourager tous les éventuels sympathisants, continue comme ça, ils ont fait le bon choix ...

mais il me vient une idée tu passes tes journées sur le forum MoDem. Ils ne t'auraient pas virée les socialistes ?

je te retourne le compliment très constructif ton message visiblement tu as décidé de me prendre à partie c'est devenue la mode !

fais moi plaisir laches moi !

Je n'ai pas décidé de te lacher ...
De t'ignorer, peut être bien !