Tout sur la croissance en France

Jean-Luc a écrit:

libre a écrit:

Quoiqu'il en soit, le point de croissance que Sarko devait aller chercher avec les dents s'éloigne de plus en plus. Il peut toujours courir Naboléon. En plus il aime ça, courir.

Surtout quand il y a des caméras sur le trajet et/ou à l'arrivée.

Tout à fait.

20 septembre 2008
Le PDG d’Air France prédit une récession.



Depuis une semaine, les dirigeants des établissements financiers cherchent à rassurer leurs clients, les autres se taisent. Jean-Cyril Spinetta, PDG d’Air France-KLM, lui, a décidé de parler. Devant les membres de l’association Lasaire (destinée à promouvoir l’Europe sociale), une instance qu’il préside, il s’est livré, vendredi 19 septembre, à une analyse sans complaisance.
“Depuis la faillite de Lehman, le message des banques est clair: elles ne financent plus les entreprises. Du coup, mardi matin, toutes les entreprises se sont réunies et ont décidé de geler leurs investissements, de réétudier ceux qu’elles avaient déjà décidé de réaliser et de réduire les frais généraux.
Les entreprises ont une responsabilité principale vis à vis de leurs actionnaires et de leurs salariés: tout faire pour éviter de se trouver en rupture de trésorerie. Nous allons donc être extrêmement prudent.” D’où, sans doute et même s’il ne l’a pas dit explicitement, sa décision de ne pas rouvrir le dossier Alitalia.
Même si les marchés ont applaudi la dernière initiative de Washington, nationaliser les actifs pourris, M.Spinetta se montre sceptique: “je nevois pas comment la banque centrale qui gère la monnaie de réserve mondiale va pouvoir continuer à inspirer confiance en dégradant son bilan de cette sorte”.
Bref, M.Spinetta, contrairement au gouvernement français, ne cache pas son pessimisme. “On va vers une récession violente. Je ne sais pas combien de temps elle va durer mais on n’y échappera pas”.

http://lemaitre.blog.lemonde.fr/2008/09/20/le-pdg-dair-france-predit-une-recession/

juju41 a écrit:

Bercy prévoit une croissance "autour de 1 %" en 2009

À ±1,5% ?

Jean-Luc a écrit:

juju41 a écrit:

Bercy prévoit une croissance "autour de 1 %" en 2009

À ±1,5% ?

Autour, ça peut être large. Elle ne se mouille pas trop la gourdasse.

Citation :

Quand on marche au ralenti et qu'on recommence à prendre de la
vitesse, eh bien, on a un élan à prendre, donc forcément le début de
l'année sera faible

On avance, on recule,...

le pb c'est que son sport favori , qu'elle pratique vraiment, c'est la natation synchronisée... vous aurez remarqué que cette discipline, non contente de faire du sur-place, oblige aussi à nager la tête en bas,, les pieds hors de l'eau... à mon avis, elle a trop pratiqué....

Dans ce cas, difficile de prétendre qu'elle ne se mouille pas.

Jean-Luc a écrit:

Dans ce cas, difficile de prétendre qu'elle ne se mouille pas.

Mais c'est la croissance qui coule. Et elle reste sur le pont à nous jouer du violon.

elle peut pas la voir couler, vu qu'elle est sous l'eau en permanence...c'est une seconde nature chez elle...

juju41 a écrit:

elle peut pas la voir couler, vu qu'elle est sous l'eau en permanence...c'est une seconde nature chez elle...

La grande bleue ?

Citation :

«Quand on marche au ralenti et qu'on recommence à prendre de la vitesse, on a un élan à prendre, donc forcément le début de l'année sera faible»

C'est dire comme la France va mal ! Après nous avoir conseillé le vélo, madame la Ministre nous avoue qu'on en est à la marche ralentie. Ça sent le sapin d'ici peu !

j'ai peur!!! parce que si on prend de la vitesse, ça va nous faire super mal, quand on heurtera le Mur !!!!!!

Les signes de dégradation de la conjoncture se multiplient
[ 25/09/08 ]



Le moral des industriels a à son tour plongé cet été, indique l'Insee. Avec un marché de l'emploi qui se retourne et des finances publiques dans le rouge, la voie est étroite pour Nicolas Sarkozy.

juju41 a écrit:

Les signes de dégradation de la conjoncture se multiplient
[ 25/09/08 ]



Le moral des industriels a à son tour plongé cet été, indique l'Insee. Avec un marché de l'emploi qui se retourne et des finances publiques dans le rouge, la voie est étroite pour Nicolas Sarkozy.

On n'a pas fini de le payer ce "paquet fiscal".

La Tribune.fr - 25/09/08 à 9:03 - 1143 mots

aNALYSE
Sarkozy, objectif 2012 ou bien 2025 ?
Par Philippe Mabille, éditorialiste à "La Tribune".
A voir les derniers indices du moral des industriels, le mois de septembre marquera l'entrée de la France, comme d'ailleurs du reste de l'Europe, dans la récession. C'est donc par cette réalité nouvelle que Nicolas Sarkozy devrait commencer, ce soir, son discours de Toulon, pour sa première prise de parole sur les questions intérieures depuis l'annonce du financement du revenu de solidarité active par une taxe nouvelle sur les revenus du capital, à la fin du mois d'août.

Alors que plus d'un Français sur six juge mauvaise la politique économique du gouvernement, selon un sondage BVA, ce discours de Toulon devrait marquer un tournant dans la rupture telle qu'elle a été appliquée, avec plus ou moins de bonheur, depuis l'élection présidentielle. Force est en effet de constater que même si elle n'est pas seule à être affectée par la contagion de la crise financière américaine, la France n'a pas connu le "choc de confiance" annoncé il y a un peu plus d'un an par François Fillon. Sa croissance est en berne, ses comptes publics se creusent, la dette s'envole, bref, la France devient, avec l'Italie, le plus mauvais élève de la zone euro, alors même qu'elle préside l'Union européenne jusqu'en décembre.

Certes, cet échec est principalement imputable à des chocs extérieurs ; dans l'ordre d'importance, la flambée des prix du pétrole et des matières premières, le ralentissement de l'économie américaine et l'arrêt du marché immobilier. Mais la crise a bon dos : aucun de ces chocs n'était imprévisible au moment où la France a décidé, de façon solitaire, de procéder à une relance de son économie, en épuisant toutes ses marges de manoeuvre budgétaires. Le ver était dans les promesses électorales: Nicolas Sarkozy a pris le risque, considérable, de mettre en oeuvre d'un seul coup tous ses engagements de campagne, de la défiscalisation des heures supplémentaires à la réduction d'impôt pour intérêts d'emprunts immobilier, en passant par la forte réduction des droits de succession...

Or, aucun de ces instruments fiscaux n'a fait la preuve de son efficacité pour affronter la crise actuelle. Et, à constater que la France aura cette année, et probablement l'an prochain, une croissance d'à peine 1%, inférieure à la moyenne de la zone euro, on se prend à douter de l'utilité de ces 10 milliards d'euros ainsi injectés en pure perte dans l'économie.

Cet échec donne raison a posteriori à tous ceux qui, l'an dernier, avaient prédit que cette politique de soutien de la demande serait inefficace. Et qu'il aurait mieux valu commencer par actionner le levier de l'offre, en continuant de réduire les déficits et en soutenant la compétitivité de l'appareil productif.

suite ici
http://www.latribune.fr/info/Sarkozy--objectif-2012-ou-bien-2025---~-ID4F5B3DCC2955A0A6C12574CE0059EB0E-$RSS=1

Plus d'un Français sur six juge mauvaise la politique économique du gouvernement ? Alors que Sarkozy a été élu avec 53 % des voix ? Un sur six, c'est bien peu.

Surtout, prise une à une, les différentes mesures prises par le gouvernement depuis son entrée en fonction sont approuvées chacune par une majorité de Français.

Je pencherai pour une coquille : « cinq Français sur six » est plus proche de la vérité.

Déjà que les sondages peuvent souvent être interprétés de manière différentes, si en plus on leur fait dire des choses qu'ils ne disent absolument pas mais qu'on aimerait qu'ils disent, cela devient du grand n'importe quoi.

non le vrai chiffre est 62%... 6 français sur 10!!!

http://www.bva.fr/data/sondage/sondage_sondage/707/sondage_fichier/fichier/baromatrepolitiqueaconomiquevague4_8e312.pdf

Il eût donc fallu écrire « deux Français sur trois » (valeur approchée).
Tiens, ça me dit quelque chose, ça...

La gourdasse ne va pas plus pouvoir nous vendre son conte de fées.

Et tout ça donne raison à tous ceux qui ont critiqué le "paquet fiscal".

JEAN-MARC VITTORI

Pourquoi les Français sont les champions de l'épargne

....Ne reste alors plus que le consommateur pour sauver la croissance.
Mais il fait la gueule. Sur la première moitié de l'année, il n'a pas
augmenté ses achats. En août, il a acheté moins de produits industriels
qu'un an plus tôt. Il manque d'argent. Le pouvoir d'achat ne progresse
presque plus - ce qui signifie qu'il baisse pour des millions de
foyers. Et pourtant... Il y a un gigantesque réservoir qui reste
inexploité, un réservoir de 200 milliards d'euros. Cette année encore,
les Français vont épargner plus de 15 % de leurs revenus. Record absolu
de tous les pays de l'OCDE ! En mettant simplement un peu moins
d'argent de côté, sans même casser leurs Sicav chéries, ils pourraient
consommer bien davantage. Une baisse de 2 points du taux d'épargne
ramènerait 25 milliards dans les circuits économiques.

Pour Nicolas Sarkozy, il y a là un trésor qu'il faut absolument mobiliser.
L'Etat doit dépenser moins, le particulier davantage. C'est même une
obsession chez le président. En 1994, quand il était secrétaire d'Etat
au budget d'Edouard Balladur, il avait décidé un déblocage anticipé des
fonds de participation pour soutenir la consommation. En 2004, devenu
ministre de l'Economie, il a repris la même mesure. A l'Elysée, il a
impulsé à nouveau un déblocage de l'intéressement et de la
participation, actuellement en cours d'examen au Parlement. Le message
est clair : Françaises, Français, cassez votre tirelire !

Mais le consommateur résiste. Il aspire au contraire à remplir son petit
cochon. D'abord pour deux raisons conjoncturelles. Il s'inquiète du
chômage, qui risque d'amorcer une remontée après six mois de stabilité
et trois mois de recul. Il s'inquiète aussi de la hausse des prix, qui
ronge la valeur de son épargne (à l'inverse, la grande baisse du taux
d'épargne des Français, passée de 21 % en 1980 à 11 % en 1988, avait
été parallèle au ralentissement spectaculaire de l'inflation). Les
économistes parlent d'« effet d'encaisses réelles ».
Les Françaisont deux raisons plus profondes de rester assis sur leur tas d'or.
D'une part, le déficit public. Ils sentent bien que le déficit
d'aujourd'hui fera la dette de demain et les remboursements
d'après-demain. Autrement dit, ils finiront par passer à la casserole.
Les experts parlent ici d'« équivalence ricardienne », du nom de
l'économiste anglais du XIXe siècle David Ricardo, entre l'augmentation
présente de la dette publique et l'augmentation future des impôts. Ceux
de la banque HSBC France ont montré dans des travaux récents qu'une
hausse du déficit budgétaire de 1 point de PIB amputerait la croissance
de la consommation de plus de 1 point. Autrement dit, les Français ne
sont pas naïfs. Ils savent que la baisse des impôts sans baisse de la
dépense publique, pratiquée par des gouvernants de droite comme de
gauche depuis plus de vingt ans, n'est qu'illusion. La volée de taxes
nouvelles inventées ces derniers mois, après les mesures généreuses du
paquet fiscal de 2007, ne risque guère de les faire changer d'avis.
D'autre part, les Français n'ont toujours pas confiance dans l'avenir des
retraites. Certes, il y a eu la réforme Balladur de 1993, la réforme
Fillon de 2003, l'ajustement de 2008. Il y a aussi eu les travaux du
COR. Ce Conseil d'orientation des retraites a réalisé un travail
remarquable, rarissime en France, pour forger un large consensus sur la
question. Il montre qu'il est possible de préserver des pensions
raisonnables à condition d'agir régulièrement et fermement. Mais les
Français doutent toujours. Ils voient grossir les générations de
baby-boomers partant à la retraite (800.000 par an, contre 500.000 il y
a quelques années). Ils refusent l'idée de travailler après 60 ans. Ils
se doutent bien de l'énormité des montants en jeu. Il y a deux ans,
l'Insee avait publié un travail (1) évaluant les « engagements
implicites » des régimes de retraite, ceux qui n'apparaissent pas dans
les comptes officiels. Selon le mode de calcul retenu, cette dette
cachée va de 139 % du PIB (deux fois la dette publique « explicite »)
à... 470 % du PIB. Il semble qu'elle est plus élevée en France que dans
la plupart des autres pays développés.

Constatant l'incapacité des pouvoirs publics à maîtriser le déficit,
butant sur l'opacité persistante des retraites, le consommateur en
tire une conclusion simple et finalement logique : mieux vaut avoir de
l'argent de côté. Il réduira son épargne quand il estimera que l'Etat
maîtrise enfin ses finances et que l'avenir des retraites est assuré.
Alors, la rigueur dans la consommation pourra céder le pas à la vigueur.

C'est tout simple. Mais pas tout facile.


Conclusion: les Français n'ont pas confiance. La confiance, cela se mérite (ou se construit, selon Larcher)

Et, chat échaudé craignant l'eau froide, les discours de Sarko ne vont pas aider. Surtout qu'une des causes majeures de la crise est le surendettement des Américains. D'où effet "je remplis mon petit cochon rose" (qui finance la dette américaine?).

Voilà un très bon texte.

Mais je rajouterais quand même que ce ne sont pas les trentenaires qui se sont endettés sur 25 ans pour acheter un petite bicoque qui vont pouvoir casser la tirelire et relancer la croissance. Il vaudrait mieux regarder du côté des matelas de certains septuagénaires s'il n'y a pas quelques napoléons qui trainent...

Par Sophie Louet
Nicolas Sarkozy au défi du paradoxe économique


PARIS (Reuters) - Un nouvel acte du quinquennat de Nicolas Sarkozy s'ouvre. Sous la contrainte.
Pris en tenaille entre une crise internationale aux funestes augures et des engagements électoraux virtuellement lettre morte, le président français entreprend sa cure d'austérité idéologique, entre réalisme paternaliste et néo-colbertisme

Il y a un an, le chef de l'Etat assurait conquérir la croissance "avec les dents". Il annonce aujourd'hui de la sueur et des larmes, au nom de la "vérité" due à ses concitoyens.
L'optimisme et le volontarisme à toute épreuve dont il a fait son étendard se nuancent, c'est nouveau, d'un fatalisme de circonstance. Jeudi soir, à Toulon (Var), le "président du pouvoir d'achat" a prononcé le mot tabou de "récession".
"Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que la crise actuelle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d'achat", a-t-il dit.
Posture opportune, estime l'opposition, qui dénonce une "manoeuvre" du président pour imputer à la seule conjoncture les maux de l'économie française, guettée par une hausse brutale du chômage, curseur symbolique pour les Français.
"Les caisses sont vides et il est urgent d'attendre. Le bon docteur Queuille, dans les années 50, avait fait de cette habileté une politique", ironise François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste.

Nicolas Sarkozy n'a pas le cynisme de l'homme qui affirmait qu'"il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout", mais il se heurte à un écueil qu'illustre le projet de budget 2009 présenté vendredi.
Grevés en partie par le "paquet fiscal" de l'été 2007, les moyens d'intervention d'un Etat qu'il souhaite plus interventionniste et empathique, sans crainte de hérisser l'aile libérale de la majorité, sont quasi nuls.
Le "PLF" prévoit une dégradation des comptes publics de la France l'an prochain, à 2,7% de déficit (52,1 milliards d'euros), avec une dette publique à 66% du PIB fin 2009 et des rentrées fiscales en baisse.

ÉCARTS EUROPÉENS
Les priorités gouvernementales - enseignement supérieur et recherche, justice, Défense... - seront financées par redéploiement de ressources et le revenu de solidarité active (RSA) ne doit sa généralisation qu'à une taxe sur les revenus du capital et du patrimoine, alors que le candidat Sarkozy s'était engagé à ne pas instaurer de nouveaux prélèvements obligatoires.
Le maître-étalon macroéconomique du quinquennat, "l'objectif absolu", pour reprendre les termes encore récents de François Fillon, est balayé : la France ne renouera pas avec l'équilibre budgétaire en 2012.
Un Etat qui menace de s'affranchir de la discipline maastrichtienne peut-il appeler l'Union européenne à "bousculer ses dogmes" ?
"Il est indispensable d'arriver à un déficit public de 0,5% en 2012, sinon ce serait la honte et la faillite de la France", estime l'ancien ministre du Budget Alain Lambert (UMP).
"D'une manière générale, la France va à nouveau apparaître comme ne tenant pas ses objectifs", souligne Philippe Waechter, économiste à Natixis Asset Management.
Au risque du paradoxe, Nicolas Sarkozy, "l'aiguillon" européen, a formulé jeudi des promesses qui portent en germes de nouveaux conflits avec Bruxelles.
Car signifier le retour de l'Etat dans l'économie, dans une inflexion inspirée du souverainiste Henri Guaino, au moment où "les caisses sont vides" (aveu présidentiel du 8 janvier), c'est prendre le risque d'une nouvelle dérive des finances publiques.
"Je n'accepterai pas qu'un seul déposant perde un seul euro parce qu'un établissement financier se révélerait dans l'incapacité de faire face à ses engagements", a lancé le président de la République. Et "si l'activité venait à reculer fortement et durablement, je n'hésiterais pas à prendre les mesures nécessaires", a-t-il ajouté.
Un Etat-providence, un plan de relance, mais avec quels financements ? Le budget français, "c'est un mélange de conte de fées et de réalité", avance un analyste britannique. A Nicolas Sarkozy de résoudre lacontradiction.

Avec le Service France, édité par Gilles Trequesser