«Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence.» - Arthur Schopenhauer, philosopheCONSTAT SITUATION ACTUELLE - LA TOUR DE BABEL
Le choix des langues de travail de l'UE est un enjeu de pouvoir favorisant les anciennes grandes puissances coloniales par rapport aux pays plus petits. Pire, contrairement à ce qu'on entend parfois, nous n'allons pas vers un trilinguisme, mais vers un bilinguisme (langue maternelle + anglais). Ceci parce qu'il faut des milliers d'heures d'apprentissage et de pratique pour pouvoir converser dans une langue étrangère : le trilinguisme est à ce stade une utopie.
Actuellement, l’engouement pour l’anglais que les parents d’élèves mettent presque systématiquement en première langue n’est pas le signe d’une particulière affinité pour la culture anglaise. Ces parents imaginent une société où la langue anglaise sera partout pratiquée et veulent donc donner cet outil à leurs enfants. Mais ce faisant, ils contribuent à rendre réelle cette prédominance de l'anglais par le simple fait qu’ils y croient
Or les Européens ne sont pas égaux face à l'anglais. Les Germains (allemands, néerlandais, scandinaves...) sont avantagés par rapport aux Latins : ils retrouvent dans la langue anglaise beaucoup de similarités. Les Latins pour leur part y retrouvent la moitié de leur vocabulaire et sont donc avantagés par rapport aux Slaves et aux Baltes. L’adoption de l’anglais comme moyen de communication internationale crée une hiérarchie entre les peuples : elle n’est pas démocratique.
Les pays anglophones en retirent d'ailleurs un bien plus important rayonnement culturel, une préférence à l'embauche pour leurs ressortissants dans les organisations européennes et internationales et surtout des avantages économiques très importants. Ils profitent de l'immense marché de la formation, ceci aux frais des les pays non anglophones qui acceptent de faire de l'anglais «la langue internationale».
A ceux là, il en coûte des milliards pour apprendre l'anglais à leurs jeunes. Mais quand ces derniers ont atteint l’âge adulte, cet investissement s’avère si peu efficace que les Etats doivent engloutir de nouveaux milliards en coût de formation pour adultes, de traduction, d'interprétariat.
A ceci s'ajoute l'investissement gigantesque en temps d'étude. Si vous avez un niveau correct en anglais, vous avez consacré plusieurs milliers d'heures à son étude, des milliers d'heures que les natifs ont pu utiliser soit pour l’étude du chinois ou de l’arabe, soit pour approfondir leur discipline d'origine. Un spécialiste japonais disait qu’avec le temps qu’il avait consacré à l’anglais, il aurait pu passer un doctorat supplémentaire !
PRESENTATION DE L'ESPERANTO
l'Esperanto est une langue construite mise au point par le Dr Zammenhof à la fin du XiX siècle afin de faciliter la communication entre les peuples.
Cette langue est bien plus simple et bien plus rapide à apprendre que n'importe quelle langue nationale (4 à 8 fois plus selon diverses sources). La grande différence entre l’espéranto et une langue natinale est le fait qu'elle n'est pas l'aboutissement d'une évolution hasardeuse au cours des siècles, mais qu'elle a été pensée dès le départ avec le seul objectif de permettre la communication entre les individus et entre les peuples avec le minimum d’effort.
Sa grammaire se base sur 16 règles sans exception. La terminaison d’un mot indique sa nature (o pour les noms, a pour les adjectifs, e pour les adverbes, i pour l’infinitif des verbes, etc.) Une série limitée de préfixes et de suffixes permet de moduler le sens des mots à partir d’une racine slave, germanique ou latine. Ceci facilite l'acquisition du vocabulaire.
L'esperanto n'est pas pauvre, il peut éviter bien des périphrases. Son vocabulaire peut rentrer dans un tableau à double entrée.
(Hum... faites CRTL et jouer avec la molette de la souris pour lire... )
| PAROL | HELP | FOT | LEG | KIS |
I | paroli Parler | helpi aider | foti photographier | legi lire | kisi embrasser |
O | parolo Parole | helpo aide | foto photographie | lego lecture | kiso baiser |
A | parola Oral | helpa qui aide, de renfort, de secours, auxiliaire | fota photographique | lega relatif à la lecture | kisa qui concerne le baiser |
E | parole Oralement | helpe de manière secourable | fote photographiquement | lege à la lecture | kise avec un baiser |
EMA | parolema Bavard | helpema serviable | fotema enclin à photographier | legema grand amateur de lecture | kisema qui embrasse pour un oui ou pour un non |
ANTO | parolanto Orateur | helpanto aide | fotanto photographe (amateur) | leganto lecteur | kisanto embrasseur |
ISTO | parolisto Speaker | helpisto (un) auxiliaire | fotisto photographe professionnel | legisto lecteur professionnel (par ex. chez un éditeur) | kisisto embrasseur professionnel (si cela existait, ou par ironie) |
INDA | parolinda qui mérite d’être parlée (langue) priparolinda dont il vaut la peine de parler ( pri = au sujet de) | helpinda qui mérite d’être aidé | fotinda qui ferait l’objet d’une belle photo | leginda à lire | kisinda qu’on a envie d’embrasser, qui vaut la peine d’être embrassé |
REPROCHES FAITS A L'ESPERANTO
On reproche parfois à l'Esperanto son manque de "bagage culturel". En fait, on dit souvent que l'Esperanto est neutre culturellement puisqu'il n'appartient à aucun pays ou ethnie (c'est d'ailleur cela qui fait sa force en tant que langue internationale). Ceci dit, son créateur l'a mise au point en suivant ses valeurs pacifistes et humanistes. L'Esperanto se crée petit à petit sa propre histoire, c'est celle portée par ses locuteurs qui forment une sorte de "diaspora" (3 millions selon wikipédia)
On reproche également parfois à l'Esperanto d'être "trop européen" pour être considéré comme une langue internationale.
Or, les découvertes de Lejzer ZAMENHOF sont le fruit de la comparaison systématique des langues qu'il pratiquait. Dès sa petite enfance, Lejzer, qui vivait dans un milieu polyglotte, comprit qu'une langue n'est pas à confondre avec son vocabulaire. Une langue est une manière de manipuler le vocabulaire, un système grammatical. Pour chaque structure grammaticale, Lejzer ZAMENHOF a fait l'inventaire des formules possibles, les intégrant toutes dans son projet de langue internationale.
Lejzer ZAMENHOF analysa le fonctionnement des langues agglutinantes telles que le finnois, l'estonien, le hongrois et le turc, et des langues isolantes telles que le mongol et le chinois. On sait qu'il effectua ses observations de linguistique comparée lors de ses études de médecine à Moscou, ceci grâce aux contacts directs qu'il avait avec des étudiants venus de toutes les régions linguistiques du vaste empire russe.
La mise au point du système grammatical de l'espéranto s'est déroulée de manière inverse à celle de la recherche lexicale. C'est pour cette raison que grammaticalement et sémantiquement l'espéranto est une langue plus asiatique qu'occidentale, plus sémitique que slave, plus slave que germanique, et finalement plus germanique que latine, tandis que lexicalement elle est plus latine que germanique, plus germanique que slave, plus slave que sémitique, et plus occidentale qu'asiatique.
Ceux qui viennent à l'Esperanto se sentent rapidement à l'aise dans leur langue d'élection, car ils trouvent toujours en elle un terrain favorable consistant en un minimum suffisant de ressemblances avec leur propre idiome.
Les Latins chérissent les parentés lexicales, les Germains sont à l'aise dans la manipulation des affixes qui précisent le sens des mots, les Slaves trouvent l'essentiel de leur sémantique et de leurs attitudes stylistiques, les Sémites jouissent des similitudes du système verbal et du groupement du lexique en famille de mots. Ceux qui parlent une langue agglutinante telle que le turc ou le japonais, ou isolante telle que le chinois ou le vietnamien, apprécient les analogies dans le mécanisme de la formation des mots.
L'ESPERANTO : UN DEFI POUR L AVENIR
Si l’Esperanto devenait une des langues officielles de l'Union européenne, il ferait concurrence à l’anglais et aux autres langues européennes en quelques décennies. (l'effet domino pourrait se poursuivre sur les autres continents)
Si l’Esperanto devenait la première langue étrangère dans toutes les écoles de tous les pays de l'Union européenne, les enfants européens, pourraient, indépendamment de leur langue maternelle, parler, correspondre et se comprendre après un ou deux ans. Ils disposeraient ensuite pour apprendre la troisième langue, de toutes les heures actuellement consacrées la deuxième.
Si l’Espéranto devenait une langue intermédiaire (langue de relais) pour les interprétations et traductions, le travail au sein de l'Union européenne serait considérablement simplifié et des économies seraient faites. Il n’y aurait plus besoin d’interprètes pour chaque couple de langues. Les interprètes traduisant entre l’espéranto et leur propre langue devraient suffire.
L'Esperanto serait une solution plus démocratique car, à ce jour, de nombreux représentants ne maîtrisent pas assez bien l’anglais pour pouvoir ou oser débattre avec celui dont l’anglais est la langue maternelle. Ils préfèrent se taire. Plus démocratique également, car l’homme de la rue pourrait suivre ce qui se passe dans l’administration de l'Union européenne et de ce fait le sentiment d’aliénation que beaucoup ressentent aujourd’hui se réduirait.
Devons-nous pour autant nous isoler du monde anglophone? Certainement pas. Les anglophones finiront par accepter que l’anglais ne soit plus une langue internationale, tout comme nous avons accepté que notre propre langue n’était pas une langue internationale.
Sans doute peut-on penser que, dans 20 ans, la Chine aura remplacé les Etats-Unis d’Amérique en tant nation dominante. Ce n’est en tout cas pas exclu. Elles sera bientôt la langue la plus rencontrée sur Internet. Trois fois plus de personnes ont le chinois pour langue maternelle que de personnes l’anglais. Est-il pensable que la Chine publiera le résultat de ses recherches en anglais? Non, nous finirons par apprendre le chinois si nous ne nous investissons pas dans l’Esperanto.
Voulez-vous que la plupart des langues soient considérées comme des langues de seconde classe dans un monde où l’élite parlera anglais ou chinois? Voulez-vous que les futures générations passent le plus clair de leur vie scolaire à apprendre la langue de l’élite sans y réussir parfaitement?
Si vous choisissez de soutenir un monde multilinguistique et multiculturel, vous choisirez forcément de soutenir l’Esperanto. Il n’y a pas d’autre option. Choissez une langue. Demain, il sera trop tard.
Le jour où nous nous rencontrerons grâce à une langue commune verra s’accroître radicalement les chances de se voir les uns les autres comme des semblables et de se comprendre