Défense

Coucou alors en tant que personne faisant partie des premières générations sans passer sous les drapeaux, je me suis un peu intéressé à ce sujet et j'ai pas mal lu, j'ai aussi regardé certains débats sur LCP et Public Sénat (pour moi c'est la même chaine mais bon)

Je vais vous dire ce que j'en ai compris et vous me direz si je tiens le bon bout où si je suis à l'Ouest, merci d'avance.

On parle de réduction d'effectifs et c'est un fait, cependant j'ai cru comprendre que notre armée et/ou les politiques mentaient sur ses capacités; un exemple les 50000 hommes déployables en 1 an, en réalité, ce serait plutôt 25000 hommes et avec un matériel pas au top. Ma première reflexion est de me dire autant faire en sorte que les 25000 hommes soient au moins bien équipés. Y a d'autres exemples, comme pour les avions, les blindés, etc. A quoi ça sert d'avoir 150000 hommes, si à peine 50000 sont pleinement opérationnels?

On parle impact sur les communes qui abritent des casernes. Je vais passer pour un sarkosiste mais c'est pas le rôle de la Défense de faire de l'aménagement du territoire, à la rigueur c'est l'occasion à ces villes (et encore seules celles où l'armée représente le coeur de la ville) de se remettre en question, de trouver de nouvelles impulsions, elles pourraient récupérer les terrains pour en faire autre chose, je suis qu'au cas par cas, on pourrait trouver des solutions dans la grande majorité des cas. (Là, où on pourrait pas, peut-être alors laisser le régiment mais vraiment en cas exceptionnel)

Les finances, je ne sais plus où je l'ai lu mais il parait que si le rafale avait été payé et acheté en heure et en quantité tel que prévu dans le contrat, on aurait deux fois plus de rafale qu'à l'heure actuelle pour le même prix que l'on paye en ce moment! (responsabilité: tous les gouvernements depuis la fin des années 90) Faire des plans d'équipements sur 15 ans et non 40, ça va dans le bon sens, il me semble. Un autre truc, ces programmes, ça serait bien qu'il soit financé avant de les lancer...

l'Otanisation, oui bof, on est dans l'Otan, la preuve le Kosovo. L'europe de la défense sans l'Otan, faut oublier, rappelez vous les contrats d'armements d'il y a 5 ou 6 ans qui concernaient Pologne, République Tchèque et je sais plus quels autres, tous ces contrats remporter par les américains... Mon avis, pour ces pays, la défense européenne c'est l'Otan, point. Alors, dans ce cas, la démarche de Sarko n'est pas forcément idiote,faudra juste que le parlement fasse son boulot mais c'est sûr y a un risque c'est évident, mais rester dans la position actuelle était-ce vraiment mieux? je ne sais pas...

Afghanistan... J'aimerai qu'on explique pourquoi on devrait partir? Pour laisser les talibans reprendre le pouvoir? Pour laisser la région se déstabiliser encore plus? Dois-je rappelle les frontières de ce pays? Je comprends pas, franchement. Être hostile à la guerre en Irak, d'accord mais en Afghanistan?

les bases dans le monde, les africains ne sont pas plaint que je sache, bien au contraire (bon c'est peut-être les dictateurs qui se réjouissent, je ne sais pas, je ne connais pas les dirigeants africains), à propos, en regardant les débats du sénat M. Charasse m'en a appris une bonne, la plupart de nos accords militaires n'ont jamais été ratifiés par le parlement!! Autrement dit, notre armée se situe sur des territoires non-français de façon quasi-illégalle, pas mal hein?

Le rôle du parlement vis-à-vis de l'armée, je suis peut-être très bête mais la séparation des pouvoirs a été faite en France de telle manière à ce que ce soit le Président le chef des armées et que seul lui est responsable devant le peuple, le parlement limite son pouvoir pour les déclarations de guerre (offensive car la riposte à une attaque n'est pas de son ressort) Que les parlementaires vérifient certains protocoles à la rigueur mais j'estime que les militaires sont suffisament compétents pour gérer leurs missions.

Bon, je m'arrête là, je commence à avoir des crampes... Alors? J'ai tout faux sur mes réflexions ou je tiens le bon bout? à votre avis, chers amis démocrates

Merci pour les liens, je ne pensais que le livre blanc était déjà en ligne, je vais lire attentivement.

De plus, je suis en accord avec les quelques remarques dont tu as accompagné ta réponse. Elles sont marquées du bon sens.

var matin

livre blanc
Le casse-tête des armées confrontées à du matériel vieillissant
Paru aujourd'hui, mardi 24 juin 2008

Terre, air, marine : aucune armée n'est épargnée par les pannes. Cependant, la Défense assure que le matériel en opération extérieure a un taux de disponibilité supérieur à 90 %.
En présentant ce 17 juin le tant attendu Livre blanc sur la Défense, Nicolas Sarkozy est largement revenu sur la disponibilité - mais peut-être vaudrait-il mieux parler d'indisponibilité - du matériel dans les armées françaises. Le président de la République a notamment dénoncé le fait que « notre armée d'aujourd'hui n'a qu'un char Leclerc sur deux en état de fonctionner ».

Plus que de longs discours, le - vrai - compte rendu de la libération des marins français du Ponant, pris en otages début avril par des pirates somaliens, est des plus instructifs sur l'état de déliquescence dans lequel se trouve le matériel de nos armées. Selon les journaux Le Parisien et Le Canard enchaîné - mais aucun démenti n'a été fait -, l'opération Thalatine n'a été qu'une succession de pannes.

Des bateaux aux équipements défaillants

C'est tout d'abord la frégate Jean Bart, dépêchée sur place, qui voit ses machines tomber en panne. Appelée à la rescousse, la frégate Surcouf (1) connaît, elle aussi, des ennuis techniques qui l'obligent à rester à quai de longs moments.

À terre, la situation ne va guère mieux. Les deux hélicoptères Puma de l'armée de terre censés participer à l'opération refusent de décoller... Quant à l'avion de patrouille maritime Atlantique 2, chargé de pister le Ponant en permanence, s'il est bien en l'air, il manque de se crasher après une avarie moteur !

Vues de Toulon, premier port militaire français, ces révélations ne surprennent personne. Ainsi, mercredi dernier, dans les rangs des manifestants des personnels civils de la Défense, un ouvrier-hydraulicien de DCNS confiait que les systèmes de barre de nombre de navires de guerre montrent quelques signes de fatigue.

Quant à l'amiral Philippe Sautter, patron de la flotte de surface, il ne fait plus mystère que ses bateaux, bien qu'à la mer, « ne disposent pas de toutes leurs capacités opérationnelles ».

« La loi de l'emmerdement maximum »

À Paris, on s'applique à relativiser ces questions de disponibilité du matériel. S'appuyant sur un rapport, rédigé notamment par le sénateur du Var François Trucy, et qui a été utilisé pour préparer l'actuelle loi de programmation militaire, un officier de presse de la délégation à l'information et à la communication de la Défense (Dicod) préfère insister sur « le taux de disponibilité du matériel en opération extérieure supérieur à 90 % », avant de préciser : « En temps de paix, un véhicule peut être déclaré indisponible pour un simple feu stop cassé. »

Même discours au Service d'information et de relations publiques de l'armée de terre (Sirpa). Revenant sur les nombreux ennuis rencontrés lors de la libération des otages du Ponant - « ce qu'on appelle la loi de l'emmerdement maximum » - un officier déclare : « Dans toute opération militaire, vous avez forcément du matériel qui tombe en panne. Ça fait partie des aléas quotidiens. » Avant de concéder : « Le fait de disposer de matériel âgé renforce les risques. »

1. Impliquée également dans l'opération Thalatine, aux côtés de la Jeanne d'Arc, la frégate Georges-Leygues est rentrée « sur les rotules » début juin à Brest.


http://www.varmatin.com/ra/var/132060/var-le-casse-tete-des-armees-confrontees-a-du-materiel-vieillissant?utm_source=rss&utm_medium=feed&xtor=RSS-220&

30/06/2008


Mon opinion: pourquoi une telle violence de la part de Nicolas Sarkozy ?


Réagissant au drame de Carcassonne, le président de la République a utilisé aujourd'hui des mots d'une rare vigueur. Cette violence vis-à-vis de l'institution militaire laisse sans voix.
Il y a eu l'erreur d'un homme - un sergent - qui, à l'heure où j'écris ces lignes, doit être personnellement effondré. Il n'y a eu - par miracle - aucun mort. Soyons clairs : quelque chose, dans l'institution militaire, n'a pas fonctionné selon les règles. La justice essaiera de comprendre quoi, et d'ici là espérons que la médecine parvienne à soigner les blessés, vers lesquels vont toutes nos pensées.
Sans faire de procès d'intention, ce que le président de la République a montré aujourd'hui, c'est ce qu'il pense vraiment de l'armée. Il ne la comprend ni ne l'aime. La grogne des militaires lui reste manifestement en travers de la gorge. L'imagine-t-on, un instant, tenir les mêmes propos de la police ? L'antimilitarisme de droite est-il un fantasme ?
Je rappelle que le régiment-frère du 3ème RPIMa de Carcassonne, le 8ème RPIMa de Castres est arrivé ce matin même en Afghanistan. Envoyé par ce même président de la République sur un théâtre de guerre. Sur leur VAB, les paras du 8 devront servir leur mitrailleuse de 12,7 mm sans protection. Les blindés AMX-10 RC, envoyés pour les soutenir, ont un plancher en aluminium, évidemment à l'épreuve de toutes les mines ! Rappellons-nous cette phrase, prononcée aujourd'hui par le chef des Armées : "Il y a eu des négligences inacceptables. Elles devront être sanctionnées".

http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/06/mon-opinion-p-1.html

Une question essentielle (à mon avis) a été soulevée sur un autre forum :

Pourquoi cet homme a-t-il tiré ?

Si j'ai bien compris, il s'agissait d'un exercice de démonstration, avec un scénario dans lequel la foule n'existait pas : les militaires tiraient sur des "terroristes" qui venaient d'apparaître, et qui dans la réalité ont dû se mêler aux spectateurs.

La faute n'est ni dans le fait d'avoir tiré sur la foule, ni d'avoir mis le chargeur incriminé dans l'arme (en plein exercice, et quand on est persuadé n'avoir QUE des balles à blanc, on ne perd pas de temps à vérifier), mais à savoir comment et pourquoi ce sergent avait un chargeur à balles réelles sur lui.

j'ai vu la vidéo, dans la demonstration, à un moment, un" ennemi" sort dela foule des badauds, le segent avait mission de tirer vers lui,(ce qui s'est fait 5 fois sans pépins) ce genre de tir a l'air d'être monnaie courante, pour impressionner la foule.



àJean-Luc
sur le blog secretdefense

Les GCP sont l'élite des régiments paras, avec des missions proches de celles des forces spéciales. Au sein de ce groupe, le sergent était le "responsable munitionnaire", c'est-à-dire que c'est à lui que revenait la gestion des munitions. Selon son témoignage, il aurait conservé par devers lui des balles réelles, à la suite d'un exercice le 20 juin dernier. C'est ce chargeur qu'il aurait malencontreusement utilisé dimanche.

juju41 a écrit:

30/06/2008



Mon opinion: pourquoi une telle violence de la part de Nicolas Sarkozy ?




Réagissant au drame de Carcassonne, le président de la République a utilisé aujourd'hui des mots d'une rare vigueur. Cette violence vis-à-vis de l'institution militaire laisse sans voix.
Il y a eu l'erreur d'un homme - un sergent - qui, à l'heure où j'écris ces lignes, doit être personnellement effondré. Il n'y a eu - par miracle - aucun mort. Soyons clairs : quelque chose, dans l'institution militaire, n'a pas fonctionné selon les règles. La justice essaiera de comprendre quoi, et d'ici là espérons que la médecine parvienne à soigner les blessés, vers lesquels vont toutes nos pensées.
Sans faire de procès d'intention, ce que le président de la République a montré aujourd'hui, c'est ce qu'il pense vraiment de l'armée. Il ne la comprend ni ne l'aime. La grogne des militaires lui reste manifestement en travers de la gorge. L'imagine-t-on, un instant, tenir les mêmes propos de la police ? L'antimilitarisme de droite est-il un fantasme ?
Je rappelle que le régiment-frère du 3ème RPIMa de Carcassonne, le 8ème RPIMa de Castres est arrivé ce matin même en Afghanistan. Envoyé par ce même président de la République sur un théâtre de guerre. Sur leur VAB, les paras du 8 devront servir leur mitrailleuse de 12,7 mm sans protection. Les blindés AMX-10 RC, envoyés pour les soutenir, ont un plancher en aluminium, évidemment à l'épreuve de toutes les mines ! Rappellons-nous cette phrase, prononcée aujourd'hui par le chef des Armées : "Il y a eu des négligences inacceptables. Elles devront être sanctionnées".

http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/06/mon-opinion-p-1.html

A part sa chère Carlita et lui-même, on se demande qui il aime.

Jean-Luc a écrit:

La faute n'est ni dans le fait d'avoir tiré sur la foule, ni d'avoir mis le chargeur incriminé dans l'arme (en plein exercice, et quand on est persuadé n'avoir QUE des balles à blanc, on ne perd pas de temps à vérifier), mais à savoir comment et pourquoi ce sergent avait un chargeur à balles réelles sur lui.

Excuse moi, mais je m'interroge sur l'intérêt véritable de tirer, même avec des balles à blanc, sur une foule qui n'a rien demandé.

Est-on dans un show télé ?

La foule a-t-elle signé un quelconque papier acceptant de prendre de tels risques ?

si la foule est venue au journées portes ouvertes c'est pour s'amuser à voir les militaires, ces gens ne sont pas tous là pour entrer dans l'armée


l'armée fait une démonstration et leur donne un peu d'adrénaline, rien de grave, le seul problème c'est que quelqu'un avait un fusil chargé...

Suis-je le seul à trouver cela abhérant que l'armée s'amuse à tirer sur la foule pour faire son show ?

Prouesse a écrit:

Suis-je le seul à trouver cela aberrant que l'armée s'amuse à tirer sur la foule pour faire son show ?

À blanc, cela est totalement inoffensif... J'en ai moi-même tiré un paquet, quand j'étais à l'armée.
Il faut juste éviter de tirer à bout portant, les gaz chauds peuvent provoquer des brûlures (mais sans gravité).

un homme, pour une raison que nous ignorons, à tiré avec des balles qu'il ne devait pas avoir en sa possetion parce que c'était interdit


cette histoire ne mériterais à mon avis même pas d'être autant discutée, c'est un homicide involontaire, multiple certes mais n'oublions pas qu'il y à une 20aine de morts sur les routes tous les jours


il faut juger les responsable un point c'est tout

vincent15 a écrit:

c'est un homicide involontaire, multiple certes

Non, pas d'homicide : s'il y a 17 blessés, par chance il n'y a pas de mort, et tous sont actuellement hors de danger.

je croyais

Prouesse a écrit:

Suis-je le seul à trouver cela abhérant que l'armée s'amuse à tirer sur la foule pour faire son show ?

Non vous n'êtes pas le seul.

Comment peut-on seulement imaginer qu'une arme de guerre, même "vide", puisse être pointée volontairement vers un civil !
Pointer son arme même "vide" est déjà en totale contradiction avec les règles élémentaires de sécurité établies dans tous les clubs de tir, et il en est de même pour le permis de chasser !
Pointer une arme "vide" vers quelqu'un comporte toujours un risque aussi minime soit-il.
Alors tirer volontairement "à blanc" vers une cible humaine augmente naturellement le facteur risque.
Si ce risque peut et doit être pris dans le cadre de l'entraînement de certains spécialistes de l'armée, jamais au grand jamais il n'aurait dû être pris dans le cadre d'une représentation publique ou la foule elle-même était à proximité immédiate juste derrière la cible !
Bien triste affaire !...

Carcassonne: le général Cuche, chef d'état-major de l'armée de terre, démissionne


Le général Bruno Cuche a présenté ce matin au président de la République sa démission du poste de chef d''état-major de l'armée de terre, annonce l'Elysée. Cette démission, qui ne lui a pas été demandée, fait suite au drame de Carcassonne et au propos très durs tenus par le président de la République.
En France, la démission d'un responsable militaire de ce niveau est rarissime. Elle s'explique par la violence des propos tenus, hier à Carcassonne, par Nicolas Sarkozy, à l'égard des militaires présents et notamment du général Cuche. Le pointant du doigt, le chef des Armées s'est exclamé : "Vous êtes des amateurs ! Vous n'êtes pas des professionnels". "Il a été odieux" assure un témoin. Publiquement, Nicolas Sarkozy a tenu des propos très durs, à la suite de cet accident, demandant même aux journalistes de France 3 de pouvoir en parler au cours de son intervention d'hier soir, consacrée aux affaires européennes.
Selon nos informations, le général Cuche a décidé dans la nuit de présenter ce matin sa démission, que personne ne lui avait demandé. Il en a prévenu le ministre de la défense, puis l'Elysée. "Il n'a pas accepté de se faire traiter comme cela", confie un haut gradé. "Il est extrêmement meurtri", ajoute un autre général. "Il y a eu une grosse bavure que personne ne conteste, mais cela ne justifie pas de jeter l'opprobe sur les 130.000 militaires de l'armée de terre", poursuit-il. "Sa démission est un beau geste. Il assume pour tout le monde, et n'a pas vendu ses stocks-options avant !" ajoute un général.
Atteignant la limite d'âge de son grade, le général Cuche, 60 ans, devait quitter ses fonctions fin aout, pour être remplacé par le général Irastorza. Bruno Cuche espèrait être nommé Gouverneur des Invalides, un poste prestigieux qui devrait donc lui échapper.
Cette démission témoigne du malaise croissant qui s'installe entre le président de la République et les militaires. Le livre blanc de la Défense qui prévoit la suppression de 54.000 postes passe mal. Un article anonyme, paru dans Le Figaro, a déclenché une première colère de l'Elysée. Une enquête interne est en cours pour trouver qui sont les officiers se cachant sous le pseudonyme de Surcouf. Une chasse aux sorcières qui est très mal perçue dans les armées. "La crise est profonde et elle installée durablement" estime un officier.
Bruno Cuche était chef d'état-major de l'armée de terre depuis 2006. Saint-cyrien, issu de l'arme blindée cavalerie, le général Cuche avait commandé les premières troupes françaises qui ont pénétré au Kosovo en 1999.
La précédente démission d'un chef d'état-major de l'armée de terre remonte à 1983 lorsque le général Jean Delaunay pour protester contre la baisse des crédits militaires.

Source : secretdefense

Il va falloir considérer que l'avenir du pays dépendra bientôt des "beaux gestes" de ceux qui voudraient respecter leurs plus hautes autorités.

Cette droite qui n’aime pas le kaki
La désinvolture et la familiarité du Président heurtent le très traditionnel milieu militaire.
J.-D.M.
libération QUOTIDIEN : mercredi 2 juillet 2008

Entre Nicolas Sarkozy et les militaires, «la fracture est consommée», lâche un officier supérieur. Rien de moins. La virulence des propos du Président, au lendemain du drame de Carcassonne, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ils ne s’expriment pas à visage découvert, mais les militaires le disent quasiment tous, d’une manière ou d’une autre : «Le Président ne nous aime pas. Il ne nous comprend pas.» Pour des gens dont la fidélité au chef est un principe, cette découverte est douloureuse. D’autant qu’elle concerne un président de droite, pour lequel la majorité des militaires a voté.


Incompréhension. Le problème est d’abord culturel : entre l’armée et le chef de l’Etat, le courant ne passe pas. Le style Sarkozy détonne dans l’univers un peu guindé des prises d’armes et des cérémonies militaires. Lors de sa visite aux Glières, en mars, un général à la retraite demande une dizaine de Légion d’honneur pour des anciens combattants. «Je vous en donne quinze. Vous êtes content ?» lâche Nicolas Sarkozy, croyant sans doute faire plaisir. Sa désinvolture vis-à-vis de cette décoration choque. Incompréhension aussi lorsque, en mai, le président de la République annule au dernier moment la visite qu’il devait rendre aux Casques bleus français du Sud-Liban, pour rentrer plus tôt passer la soirée à Paris.

Nicolas Sarkozy n’a rien d’un «fana-mili», comme pouvait l’être Jacques Chirac. Son penchant naturel le pousse vers l’univers policier, dont les valeurs et les usages ne ressemblent guère à ceux que l’on rencontre dans les casernes. «Lorsque mes homologues de la police se rencontrent, ils s’embrassent et se donnent l’accolade. Nous, nous saluons nos supérieurs !» témoigne un officier de gendarmerie.

Ce style passerait encore s’il ne s’accompagnait pas de mesures qui font grincer les dents. Le Livre blanc sur la défense, présenté en grande pompe par le chef de l’Etat le 17 juin, prévoit la suppression de 54 000 postes au sein des armées, soit une baisse de 17 % en six ou sept ans. Une décision qui tombe alors que la France vient de décider d’envoyer des renforts en Afghanistan, dans un secteur que l’état-major juge lui-même «très difficile». Habitués depuis quinze ans à des opérations de maintien de la paix, les militaires découvrent qu’ils sont mal équipés pour des combats plus durs. En décembre, le général Cuche, qui a démissionné hier, dénonçait d’ailleurs les risques de «paupérisation» de son armée. Assez mal accueilli dans les armées, le Livre blanc a aussitôt suscité une tribune de protestation, publiée dans le Figaro, sous le pseudonyme de Surcouf. L’Elysée a exigé que la DPSD (ex-Sécurité militaire) trouve les coupables. Or, le «silence dans les rangs !» passe de plus en mal dans une armée, composée uniquement de professionnels et de volontaires.

Désamour. La tension est telle que, parmi la jeune génération d’officiers, très décomplexée, certains en viennent à théoriser - toujours en privé - l’apparition d’un nouvel «antimilitarisme de droite». Choc des valeurs entre des militaires plutôt tradis, souvent cathos, attachés au service du pays comme au «rôle social de l’officier», et une droite proche des milieux d’affaires et du show-biz. «L’armée recrute ses officiers dans la bourgeoisie de province et l’aristocratie désargentée. Et ses hommes du rang, dans les milieux populaires, avec beaucoup de jeunes issus de l’immigration», constate un chef de corps. Un univers très éloigné de celui que l’élection de Nicolas Sarkozy a propulsé sur le devant de la scène. Fait d’incompréhension réciproque, le désamour est bien là.

http://www.liberation.fr/actualite/politiques/336294.FR.php

juju41 a écrit:

D’autant qu’elle concerne un président de droite, pour lequel la majorité des militaires a voté.

Oserai-je un "bien fait !" ?

N'empêche que si le chef d'état-major de l'armée de terre n'avait pas démisionné, son chef direct, le chef d'état-major des armées, aurait dû le faire, et s'il ne l'avait pas fait, c'est le chef des armées himself qu'aurait dû nous balancer sa dem.
Le bol qu'on a eu ...

Alain BERTIER a écrit:

N'empêche que si le chef d'état-major de l'armée de terre n'avait pas démisionné, son chef direct, le chef d'état-major des armées, aurait dû le faire, et s'il ne l'avait pas fait, c'est le chef des armées himself qu'aurait dû nous balancer sa dem.
Le bol qu'on a eu ...

Le chef des armées, c'est NS lui-même. Le bol, on en a plutôt manqué, là...

Ce détail ne m'avait pas échappé; il manquait , rien que pour te piéger. Youpee!

Heureux d'avoir égayé ta journée.