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| [mesure Sarko] la réforme des universités | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Ven 20 Juin 2008 - 16:23 | |
| La sélection existe bel et bien à l'université
ce n'est pas par hasard que tous les ans il y a le même nombre de recus dans certaines filières. Certes tout ceux qui ont la moyenne peuvent passer, mais il savent très bien donner la moyenne à un nombre défini d'étudiants |
| | | belnonm
Nombre de messages : 78 Age : 43 Localisation : chartrettes Date d'inscription : 11/06/2008
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Ven 20 Juin 2008 - 16:34 | |
| on est d'accord alors autant la rendre officielle et encadrée. On réalisera des économies certaines pour l'Etat et pour les étudiants, j'ai passé 2 ans en fac pour rien, j'étais boursier mais j'ai quand même du débourser pas de mal pour étudier. Finalement, je suis devenu apprenti par dépit et je m'en réjouis aujourd'hui! | |
| | | Miaou
Nombre de messages : 4363 Age : 66 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Ven 20 Juin 2008 - 16:59 | |
| - Citation :
- J'ai lu sur ce topic que la LRU favoriserai des études secondaires à plusieurs vitesses... c'est déjà le cas et ça date pas d'hier. Je m'explique, il existe les grandes écoles (de commerces ou d'ingénieur) dont les frais d'environ 10000€/an.
Quelqu'un qui est dans une école d'ingénieurs peut n'avoir que des frais minimes à payer (niveau fac). Le plus cher, c'est le logement, si on intègre une école "gratuite" sans résidence intégrée. Je fais de la pub pour la filière ingénieur, car elle n'est pas si difficile et si chère que beaucoup le croient. Le point noir, c'est la prépa , mais c'est contournable (50% des élèves ne'ont pas fait prépa, si mes informations sont bonnes). Reste que pour ceux qui souhaitent, en "sciences dures", faire de la recherche ou de l'enseignement, surtout théorique, l'université reste sans doute la voie la plus adaptée. Je reviens de quelques semaines en Grande-Bretagne, et dans la presse, il est question d'introduire une sélection à l'entrée à l'Université (déjà pratiquée par Cambridge). Donc, a priori, ce n'est pas encore le cas, même si certains discours porteraient à le croire. Le taux d'échec en premier cycle universitaire est très important en France. Mais, sans envisager de sélection, pourquoi ne pas envisager une session de "remise à niveau" pour ceux qui n'ont pas suivi au lycée la filière correspondant aux études universitaires choisies (j'ai en tête l'exemple d'un jeune titulaire d'un bac STI en Génie Mécanique qui a souhaité suivre un cursus histoire-géographie). Cela éviterait la "prédétermination" des études en fonction du parcours scolaire, en permettant à chacun de refaire une remise à niveau et de changer d'orientation. | |
| | | belnonm
Nombre de messages : 78 Age : 43 Localisation : chartrettes Date d'inscription : 11/06/2008
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Ven 20 Juin 2008 - 19:10 | |
| Il est vrai que toutes les écoles d'ingénieur ne sont pas onéreuse (dans mes 10000€, on pouvait inclure aussi fournitures, le transport, la nourriture, il est vrai par contre que j'avais pas pensé au logement étudiant, vaste sujet). Je vais aller plus loin, je suis diplômé d'une école d'ingénieur via l'apprentissage, autrement dit c'est la boite qui paye mes études et en plus mon salaire!
Côté recherche, il est vrai que pour la recherche fondamentale, c'est l'université c'est le mieux mais c'est le pire pour la recherche appliquée. L'université d'aujourd'hui n'est pas adaptée, sauf quand il s'agit de former des profs, des théoriciens et des chercheurs en fondamentale... pour tout le reste, c'est complètement nul. Je parle ici du côté sciences, je ne me prononcerai pas sur les langues ou l'histoire-géo. Concernant la médecine et les sciences sociales (psycho, socio, etc.), je ne suis pas sûr en entendant certains témoignages que l'unversité actuelle soit adaptée.
le problème des réorientations est un problème particulier et assez technique. Il y a eu par le passé des méchanismes plus ou moins efficace pour permettrela réorientation. Mais je pense que c'est une conséquence de la mauvaise orientation pendant le lycée voire fin de collège. En France, l'orientation des jeunes pour ce que j'ai pu en voir personnellement via mon expérience propre, celles de mes amis et de ma famillle, cette orientation est soit inexistante, soit une vaste fumisterie!! Car une fois, j'ai accompagné ma plus jeune soeur (10 ans de moins que moi) à une "journée d'orientation", j'ai été profondément choqué et heurté par les propos... "peu flatteur" (je pense à d'autres mots mais...) de nombreux intervenants concernant les CAP, BEP, Bac PRO, Bac techno et surtout vis-à-vis de l'apprentissage et de l'alternance! C'était une honte, on s'étonne après que certains métiers sont dévalorisés ou ont des images peu flatteuses. Bon, je crois que j'ai pas besoin de détailler leurs propos? | |
| | | juju41
Nombre de messages : 42846 Age : 70 Localisation : Blois Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Lun 5 Jan 2009 - 15:18 | |
| Lettre ouverte au Président de la république
par
Lionel Collet,
Président de la Conférence des Présidents d’université
Simone Bonnafous et Jacques Fontanille,
Vice-présidents de la Conférence des Présidents d’université Chronique d’une crise annoncée dans les universités. | |
| | | juju41
Nombre de messages : 42846 Age : 70 Localisation : Blois Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Lun 26 Jan 2009 - 8:59 | |
| Les profs de fac entrent dans la grève | |
| | | Toni
Nombre de messages : 3 Age : 37 Localisation : Montataire Date d'inscription : 18/11/2008
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Mer 28 Jan 2009 - 13:20 | |
| Mon département (Science Politique, Paris VIII) est en grève pas de mise des notes sur le net, et le second semestre censé commencer le 9/02 ne commenceras pas. | |
| | | Thom
Nombre de messages : 6 Age : 50 Localisation : Paris Date d'inscription : 03/10/2008
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Jeu 29 Jan 2009 - 21:26 | |
| Les profs et les étudiants de Rennes 2 viennent de voter la grève pour lundi. Les maquettes des futurs masters ne seront pas remontées + les départements d'histoire et de lettres modernes n'élaborent aucune maquette. | |
| | | pascal
Nombre de messages : 245 Age : 61 Localisation : France Date d'inscription : 27/12/2008
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Ven 6 Fév 2009 - 9:11 | |
| Bonjour,
Qu'elle est la position du MODEM sur ce sujet ? | |
| | | johanono
Nombre de messages : 3617 Age : 42 Localisation : Mayenne Date d'inscription : 24/08/2008
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Ven 6 Fév 2009 - 13:40 | |
| Des grèves, des grèves, des grèves... Certains n'ont que ce mot à la bouche. Ca faisait tellement longtemps qu'il n'y avait pas eu de grèves dans l'enseignement supérieur...
De toute manière, les étudiants sont contre tout. Dès qu'un gouvernement bouge le petit doigt et tente timidement de réformer les universités, c'est le branle-bas de combat assuré. Résultat : des universités françaises qui ne cessent de régresser, d'année en année, dans les comparaisons internationales, de nombreux étudiants qui s'entassent dans des filières dortoirs sans débouchés, etc. Mais c'est bien, continuons ainsi...
De toute manière, l'élite française, aujourd'hui, elle est dans les grandes écoles, elle n'est plus dans les universités. Des grandes écoles, comme les grandes universités étrangères, sont autonomes. Et l'élite française, elle travaille, elle ne passe pas son temps à manifester et à réclamer des subventions. | |
| | | Floran
Nombre de messages : 1955 Localisation : France Date d'inscription : 13/12/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Ven 6 Fév 2009 - 13:44 | |
| - evelyne44 a écrit:
- Un enseignant de n'importe quel niveau ne peut en aucun cas donner un avis politique (pour ou contre quoi que ce soit).
Faux les profs à l'Université le peuvent. | |
| | | modorange
Nombre de messages : 1491 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 26/01/2008
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Ven 6 Fév 2009 - 14:17 | |
| - pascal a écrit:
- Bonjour,
Qu'elle est la position du MODEM sur ce sujet ? A Caen ils sont en faveur de la contestation | |
| | | kinette
Nombre de messages : 173 Localisation : Allemagne Date d'inscription : 01/09/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Dim 8 Fév 2009 - 20:39 | |
| - johanono a écrit:
- Des grèves, des grèves, des grèves... Certains n'ont que ce mot à la bouche. Ca faisait tellement longtemps qu'il n'y avait pas eu de grèves dans l'enseignement supérieur...
J'avais fait une longue réponse... qu'une déconnexion m'a mangé. En 13 ans de fac de sciences, j'ai vu... deux grèves. Et ces grèves étaient des grèves étudiantes. Ici on a quelque chose de tout à fait différent, et de nouveau car ce n'est pas seulement l'université qui est en grève, mais le monde de la recherche publique. Les chercheurs sont généralement assez peu réactifs, et ce n'est pas tous les jours qu'on voit un chercheur au CNRS descendre dans la rue. Le principal syndicat de la recherche est d'ailleurs souvent catalogué comme "de droite". - Citation :
- De toute manière, les étudiants sont contre tout.
Je le répète: ce n'est pas un problème principalement étudiant. D'ailleurs il est "étonnant" de remarquer comment le problème est couvert par la presse française... simplification des problèmes (on lit partout que "les chercheurs se battent contre la réforme de leur statut", ce qui donnerait l'idée qu'ils cherchent à conserver d'affreux privilèges de fonctionnaires paresseux...). Les étudiants ont suivi la grève au départ lancé par les chercheurs, par solidarité, et aussi à cause de la réforme des IUFM. - Citation :
Dès qu'un gouvernement bouge le petit doigt et tente timidement de réformer les universités, c'est le branle-bas de combat assuré. Faux et archi-faux: la réforme LMD s'est passé sans problème, de même que la semestrialisation. Le monde de la fac et de la recherche étaient pour une réforme, a participé aux débats et consultations qui avaient été lancés sur le sujet. Sauf qu'au final, la réforme se fait sans aucune concertation ni aucune écoute... comme si tout le monde avait pissé dans un énorme violoncelle. A tel point que même des présidents d'université (au départ pour la réforme, qui leur donne plus de pouvoir au sein de la fac) soutiennent maintenant le mouvement contre. La lettre d'Albert Fert illustre parfaitement le sentiment de trahison du monde de la recherche: http://biologie.univ-mrs.fr/forum/viewtopic.php?p=3418 Le journal Nature a récemment publié un article sur le sujet... Si vous fréquentiez des sites scientifiques, vous auriez un peu plus d'informations sur les réformes en court, le fouilli administratif dans lequel on est de plus en plus englués, les salaires, etc... http://forums.futura-sciences.com/actualites/224825-vente-a-decoupe-cnrs-choisissez-morceau.html http://forums.futura-sciences.com/actualites/285675-greve-universites-francaises.html - Citation :
Résultat : des universités françaises qui ne cessent de régresser, d'année en année, dans les comparaisons internationales, Vous avez bien gobé toute la désinformation qu'on utilise pour appuyer le démantèlement de la recherche... bravo! https://www.youtube.com/watch?v=iyBXfmrVhrk - Citation :
- de nombreux étudiants qui s'entassent dans des filières dortoirs sans débouchés, etc. Mais c'est bien, continuons ainsi...
Ce seraient les universités qui seraient responsables de ça? Alors qu'on leur a interdit de faire de la sélection à la sortie du bac, et qu'il n'en est par contre pas du tout question dans la nouvelle réforme? Quand on veut noyer son chien, on est capable de l'accuser en même temps de faire sortir des gens sans diplômes (pour ma première année de fac, les deux tiers des étudiants n'obtenaient pas leur année... tous les ans, les enseignants n'en reviennent pas du niveau des étudiants à qui on a donné le bac...), et de "ne pas sélectionner". On passe évidemment sous silence tous les efforts des universités, qui malgré le sous-financement par tête d'étudiant qu'on les oblige à absorber arrivent à se démener pour assurer des enseignements de qualité. - Citation :
- De toute manière, l'élite française, aujourd'hui, elle est dans les grandes écoles, elle n'est plus dans les universités.
Vous parlez de quelles "grandes écoles"? Les scientifiques? Expliquez-moi alors pourquoi les grosses SSI d'informatiques recrutent des "produits de la fac" qui parfois n'ont même pas de formation en informatique? Je connais ainsi une personne ayant une formation de paléontologie qui est devenu ingénieur programmeur, avec un salaire comparable à une personne de ma famille qui a fait Centrale Lille... Et pourquoi ces fameuses Grandes Ecoles acceptent-elles des personnes venant de la fac (dont elles ne sont somme toute pas mécontentes, et qui, des différents retour que j'ai eu, s'intègrent très bien). - Citation :
- Des grandes écoles, comme les grandes universités étrangères, sont autonomes.
Quelle signification a pour vous le mot "autonome"? Vous croyez q'une école d'ingénieur s'auto-finance? Savez-vous combien l'état donne par tête d'étudiant aux écoles, comparé à la fac? Avez-vous seulement compris ce qu'est la "loi sur l'autonomie des universités", ouest-ce seulement que vous trouvez le mot joli, et imaginez que les universités ne coûteront alors plus rien? - Citation :
- Et l'élite française, elle travaille, elle ne passe pas son temps à manifester et à réclamer des subventions.
Euh... vous en avez vu beaucoup des chercheurs qui "passent leur temps à réclamer des subventions"? (enfin si, maintenant on leur demande de passer leur temps à monter des dossiers pour pouvoir éventuellement obtenir un financement, ensuite faire des rapports, plein de rapports... quand j'étais en thèse, je n'en suis pas revenue quand j'ai appris que pour du petit matériel de base, achetablre en supermarché, il fallait un "pré-bon de commande", ensuite attendre l'autorisation pour avoir le bonheur de remplir le bon de commande, pour pouvoir enfin acheter le matériel tant espéré. Résultat, j'ai fait comme plein de personnes dans la recherche: je suis allée au supermarché du coin et j'ai payé de ma poche. Même les allemands, pourtant hyper procéduriers, n'ont pas une administration aussi absurde). Dans quel monde vivez-vous? Allez seulement faire un tour dans un laboratoire... et admirez l'état de délabrement de notre recherche. Vu de l'étranger, il y a de quoi pleurer. Surtout quand vos collègues, revenant de Paris, vous disent en rigolant qu'ils n'avaient jamais vu des bâtiments en si mauvaius état (prises à moitié arrachées, fissures, etc...), même pas en Afrique. Là on a honte d'être français... Et pourtant, c'était une conférence avec des chercheurs de niveau international... et les chercheurs qui accueillaient sont considérés par mes collègues comme des "bons", qui font une recherche de qualitééquivalente à la leur (sans avoir les mêmes moyens). A l'étranger, notre formation universitaire est appréciée, un chercheur anglais m'a même dit qu'il aimait beaucoup prendre des thésards français, plus autonomes que les anglais, mieux formés (notamment en maths et statistiques pour les biologistes), plus mûrs... les anglais, tout comme les américains, ont le problème que leurs étudiants, payant cher leurs études, sont des "clients". Ils doivent donc être chouchoutés, et on ne leur met quasiment jamais de mauvaises notes, on ne doit pas leur faire des cours trop compliqués (les enseignants évitent, car sinon ils prennent le risque d'être mal notés par leurs étudiants, qui prennent part à leur évaluation). johanono, merci pour m'avoir permis de regarder la réalité française en face (ou plutôt me la prendre en plein dans la gueule). Les chercheurs sont donc de grosses feignassent qui font rien qu'à gagner plein d'argents en profitant des autres... D'ailleurs c'est bien connu, ils ne sont pas évalués... ils n'ont pas eu à passer d'examen tous les ans, à être dans les meilleurs pour être accepté en DEA, à bosser comme des fous pour être dans le haut du classement pour obtenir un financement de thèse... ils ont été richement payés en thèse (renseignez-vous... d'ailleurs salaire mais années de travail à racheter pour la retraite), n'ont pas eu à faire de publications (dans un journal international, en anglais, et évaluées par des pairs) pour pouvoir ensuite trouver un post-doctorat de quelques années... pendant lequel ils n'ont pas eu à publier (comme avant). Pour obtenir éventuellement un poste fixe (avec une moyenne d'âge supérieure à 32 ans...), ceci après un concours pour lequel il faut avoir... publié... et il n'y a évidemment pas beaucoup de candidats par poste... Ensuite les salaires sont évidemment mirobolants, et les moyens pour faire la recherche aussi. Tous les étudiants qui se lancent dans un cursus comme celui-ci ne sont évidemment que de gros paresseux, qui choisissent la voie de la facilité et n'ont aucun intérêt pour la matière qu'ils étudient. Ils ne font aucun sacrifice au niveau personnel (surtout que cette carrière laisse tellement de temps pour faire plein de choses en dehors... on s'épanouit dans ce sentiment de stabilité et de non-compétition...), n'ont pas besoin d'être mobiles... il est évident qu'en obtenant un poste fixe, c'est le genre de pesonnalité qui s'assoit dans son petit confort, et attend que la paye arive en fin de mois. Absolument pas cordialement (faut-il toujours l'être avec les gens qui vous insultent?) K | |
| | | Miaou
Nombre de messages : 4363 Age : 66 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Dim 8 Fév 2009 - 21:07 | |
| Kinette. Merci pour cette argumentation étayée. J'en ai un peu marre d'entendre ces donneurs de leçons, mentalité café du commerce, regarder de haut et tacler ceux qui bossent sans avoir le profit matériel pour seul horizon. Comprennent pas, alors ils cassent! (genre "chercheurs pas trouveurs") Même s'il y a des inexactitudes dans le discours de SLR, on y trouve quelques arguments bien vus. Dont celui-ci: " Dans un discours improvisé d'un formidable humour, d'une énergie peu commune, André Brahic avait averti: élire à la Présidence de la République Nicolas Sarkozy représente un risque majeur pour la recherche scientifique, la culture, l’éducation, et donc l’avenir de la France." Vidéo ici: http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/02/un-astronome-la.html
Dernière édition par Miaou le Dim 8 Fév 2009 - 21:17, édité 1 fois | |
| | | kinette
Nombre de messages : 173 Localisation : Allemagne Date d'inscription : 01/09/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Dim 8 Fév 2009 - 21:13 | |
| - belnonm a écrit:
- Côté recherche, il est vrai que pour la recherche fondamentale, c'est l'université c'est le mieux mais c'est le pire pour la recherche appliquée.
Bonjour, "le pire"? On n'a pas demandé aux labos de recherche français de faire de la recherche appliquée... "pire" laisse entendre que c'est mauvais. Les chercheurs français qui ont passé le pas et fait des accords avec le privé s'en sortent pas mal. Seulement on a longtemps manqué de structures adaptées permettant de faire fonctionner ce genre de couplage... et les entreprises françaises ne sont pas non plus un modèle pour ça. D'ailleurs, on nous parle pas mal d'évaluations ces derniers temps. Mais que sont devenus les "crédits recherche" accordés par nos gouvernements aux entreprises (et hypocritement intégrés dans les chiffres de la fameuse augmentation du financement de la recherche)? Où sont les évaluation des résultats de ces recherches? (je rappelle que les laboratoires de recherche publique rendent régulièrement des comptes...). - Citation :
- L'université d'aujourd'hui n'est pas adaptée, sauf quand il s'agit de former des profs, des théoriciens et des chercheurs en fondamentale... pour tout le reste, c'est complètement nul. Je parle ici du côté sciences,
Doucement quand même... quid des ex MST devenues masters pro? Certaines insèrent parfaitement leurs étudiants, ont de bons réseaux dans le monde professionnel (la fac de Tours que je connais un peu a ainsi un master de "production animale" et un orienté "goût" qui ont de bonnes stats d'insertion professionnelle. J'ai eu aussi une enseignante d'option qui a géré un annuaire des anciens étudiants: des parcours parfois très variés, mais aussi une bonne part d'insertion très réussie dans le monde du travail). Il y a aussi des écoles d'ingénieur dépendant de la fac. Certaines ont aussi pas mal d'eneignants communs à la fac, et les masters peuvent être couplés avec ceux de la fac. Une chose qui m'amuse aussi pas mal, c'est qu'on accuse les facs de donner une formation trop théorique, et pas adaptée directement au marché du travail. Or, si je regarde les prépas et écoles d'ingénieur, je vois qu'à la sortie d'écoles d'ingénieur, les élèves se spécialisent juste en dernière année. Et c'est comme ça qu'une personne qui a mangé de la transformée de Fourier, de la méca-flotte, de la métallurgie... se retrouve ingénieur en informatique (avec une formation en nombre d'heures d'informatique certainement inférieure à des formations techniques). Il ne faut pas se voiler la face: les recruteurs sont attirés par tout ce qui a une odeur de sélection... et la prépa est toujours présentée comme "la sélection par excellence" alors on attend de l'excellence à la sortie. Puis il y a évidemment tout le "réseau", et l'entretien de cette idée d'élite par les gens qui passent par ce système. - Citation :
- Concernant la médecine et les sciences sociales (psycho, socio, etc.), je ne suis pas sûr en entendant certains témoignages que l'unversité actuelle soit adaptée.
En médecine, le numérus clausus entraîne des effets de sélection "à mort" qu'on peut aussi voir en prépa... sélection de la résistance, la combativité, la bachotage. Quand aux qualités humaines... Si je compare avec le système allemand, je ne suis pas étonnée de la façon dont fonctionne notre société, avec une culture du dialogue très faible (le système allemand sélectionne, mais d'une façon très différente, où il reste une place pour le travail d'équipe, les qualités humaines et de dialogue). D'ailleurs, il y est plus prestigieux d'avoir un doctorat qu'un titre d'ingénieur... Pour le problème de l'orientation, je te rejoins parfaitement. D'ailleurs j'ai un sale souvenir d'une réunion avec un conseiller d'orientation, qui voulait absolument que j'aille en prépa, mais ne m'a présenté les écoles d'agro que comme une préparation à bosser dans l'industrie agroalimentaire (yaourts, cosmétiques...), et celle de véto comme principalement bosser en abattoir. Envers et contre tout j'ai choisi la fac... erreur ou pas je n'en sais rien. (pour le salaire, et la stabilité, certain, je me suis plantée Par contre, ça ouvre l'esprit...). K | |
| | | kinette
Nombre de messages : 173 Localisation : Allemagne Date d'inscription : 01/09/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Dim 8 Fév 2009 - 21:34 | |
| [quote="Miaou"] - Citation :
- Je fais de la pub pour la filière ingénieur, car elle n'est pas si difficile et si chère que beaucoup le croient. Le point noir, c'est la prépa , mais c'est contournable (50% des élèves ne'ont pas fait prépa, si mes informations sont bonnes).
Hello, Vrai... il y a des intégrations soit sur concours à deux niveaux (de mon temps c'était niveau DEUX et niveau maîtrise) en venant de la fac, mais aussi en venant d'IUT. De même les ingénieurs suivent souvent des masters assurés par la fac, et dépendent d'une fac lorsqu'ils décident de faire une thèse. Les élèves ayant fait prépa peuvent aussi retourner en fac sans perdre leurs années. Le plus "étonnant" c'est que toutes ces passerelles se sont mises en place l'année où j'ai commencé... et ça faisait partie des "réformes Bayrou". Bonnes mesures, qui malheureusement ont été peu popularisées (beaucoup d'étudiants ignorent même que c'est possible ). - Citation :
Je reviens de quelques semaines en Grande-Bretagne, et dans la presse, il est question d'introduire une sélection à l'entrée à l'Université (déjà pratiquée par Cambridge). Donc, a priori, ce n'est pas encore le cas, même si certains discours porteraient à le croire. Sélection... par l'argent - Citation :
- Le taux d'échec en premier cycle universitaire est très important en France. Mais, sans envisager de sélection, pourquoi ne pas envisager une session de "remise à niveau" pour ceux qui n'ont pas suivi au lycée la filière correspondant aux études universitaires choisies (j'ai en tête l'exemple d'un jeune titulaire d'un bac STI en Génie Mécanique qui a souhaité suivre un cursus histoire-géographie).
Cela éviterait la "prédétermination" des études en fonction du parcours scolaire, en permettant à chacun de refaire une remise à niveau et de changer d'orientation. Quand j'ai commencé la fac, on a eu un premier semestre commun biologie-chimie-géologie (avec des options, mais choix du second semestre pour les trois filières libre). Encore la "réforme Bayrou", destinée à permettre aux étudiants de sentir dans quel domaine ils se sentent le mieux. Pas trop le temps de "remise à niveau" (de toute façon à mon avis... on devrait s'intéresser au problème au niveau du lycée: un étudiant incapable de s'exprimer correctement par écrit ou prendre des notes n'a rien à faire sur les bancs de la fac, et est irrattrapable). En sciences les cours sont assez intenses, mais avec de la motivation, un changement d'orientation est à mon avis possible (j'ai un ami qui venait d'une formation technique orientée physique qui s'en est très bien sorti... ceci dit, c'est toujours de la science, et la bio comporte beaucoup de physique, maths, chimie). Un truc de la réforme Bayrou qui me semble est tombé à l'eau, c'est le tutorat (du moins dans sa "première forme"): il avait été prévu que des étudiants plus en avant dans le cursus puissent recevoir une petite rémunération pour assister les autres étudiants (en Allemagne ce système existe, et est à mon avis très positif et apprécié... sauf que, de ce que j'ai vu, les HIWI servent quand même pas mal d'"assistants de cours") Plus près de ce que tu proposes: j'ai cherché, apparemment on trouve danscertaines fac des unités d'enseignement de remise à niveau... donc certaines facs ont déjà eu ce genre d'initiative. D'ailleurs, si mes souvenirs sont bons, les facs donnent aussi l'opportunié de passer un "équivalent bac" qui n'est pas un diplôme, mais peut permettre à des personnes nayant pas le bac (souvent des parcours un peu particuliers) de commencer des études en fac. Cordialement! K | |
| | | kinette
Nombre de messages : 173 Localisation : Allemagne Date d'inscription : 01/09/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Dim 8 Fév 2009 - 22:09 | |
| - belnonm a écrit:
J'ai lu que la LRU allait casser la recherche... je suis pas sûr de moi mais la recherche ne se fait pas exclusivement en université, ensuite la recherche fondamentale c'est bien, on a besoin mais faut pas non-plus négliger la recherche appliquée! On pourrait peut-être imaginé trouver un équilibre entre les deux, non? Sauf que l'équilibre... on se demande où il est En tout cas pour l'instant, ce qui est certain c'est qu'on jette la recherche fondamentale aux orties... est-ce une attitude raisonnable? Et pour la recherche privée, est-ce à l'état de la subventionner? Et pourquoi (je me répète, je sais) l'état fait-il des "cadeaux-recherche" aux entreprises, sans contrôler ce que les entreprises en font? - Citation :
J'ai aussi vu que la LRU pourrait laisser place à des dérives, la gouvernance d'une université, c'est qui? c'est pas le CAC 40, faut aussi arrêter les fantasmes et les peurs irrationnelles...
Les peurs ne son pas irrationnelles. Bizarrement on nous parle d'un système sclérosé... et on rajoute des couches administratives, alors que l'administration étouffe déjà la recherche. On favorise les pouvoirs locaux pour l'emploi de chercheurs... alors qu'on sait que le copinage a longtemps sclérosé la recherche française. Pourquoi le réinstaurer? - Citation :
La LRU n'est pas parfaite, loin de là et elle ne règle pas les vrais problèmes de la fac, C'est bien ce qu'on lui reproche: au lieu de faire avancer le schmilblick, on essaie de noyer un peu plus notre système universitaire et de recherche. - Citation :
- en même temps, pour arriver à des universités dignes de ce nom, faudra bien 3 ou 4 réformes (la gouvernance en faisant partie bien évidemment, celle proposée n'est pas parfaite mais elle n'est pas non plus abominable)
As-tu déjà mis les pieds dans une université et eu affaire à la partie administrative. Tu comprendrais peut-être l'étendue du problème. - Citation :
- Il faudra aussi parler des diplômes, de la manière d'enseigner, de la recherche de façon très précise (notamment quel projet a droit quelles dotations) et je suis au regret de dire qu'il faudra aussi penser à la sélection et frais.
Parce que tu crois que ce n'est pas déjà comme ça? Tu imagines que pour proposer une nouvelle formation en fac on claque dans ses doigts et on reçoit l'autorisation et l'argent? Quand à la manière d'enseigner... qu'on m'explique en quoi elle diffère de ce qui serait si bien à l'étranger... ou alors je peux t'expliquer ce que je vois ici, mais ça ne va peut-être pas dans le sens que tu imagines. Ici pour faire mes cours de statistiques, j'ai un ordinateur par étudiant (un VRAI ordinateur, pas un ordinosaure qui plante sans arrêt, et sur lequel je dois en plus me payer le boulot d'informaticien pour faire les mises à jour, réinstaller, désinfecter...). J'ai un ordi central, avec un système de réseau qui permet à mes étudiants de récupérer ce que je veux leur donner, ordi lié au superbe rétroprojecteur... les étudiants ont accès au net dans la fac, des salles info correctes, ce qui permet de gérer pas mal de choses par internet (devoirs à rendre, système de gestion des notes, etc...) avec un logiciel de téléenseignement performant (Moodle). Pour mes cours j'avais deux assistants aussi... - Citation :
- Je suis passé par la fac, milieu très particulier. Ce que j'en retiens, une sélection non avouée mais pourtant pratiquée et parfois de façon scandaleuse
Non avouée? Mes profs nous ont toujours parlé de sélection, et j'en ai parlé à mes étudiants. C'est quoi cette fac? En première année de fac, une prof nous a annoncé la couleur, en nous disant que dans tout notre amphi (on était 300), peut-être une personne réussirait à faire de la recherche... - Citation :
(sérieux j'avais un prof qui venait bourré, un qui faisait des avances à peine camouflé à des élèves (quand il avait pas carrément les mains balladeuses), etc.) ,c'est aussi un milieu que j'ai trouvé malsain, complètement opaque, avec des enseignements à des années lumières des besoins des étudiants, franchement parler les ondes-particules en première année de fac, ça sert à quoi? Pour le prof... rassure-toi en école d'ingénieur aussi il y a des cas comme ça (je connais assez de personnes étant passées par ça pour ne pas avoir entendu des histoires pas tristes...). Et our les enseignements "à des années-lumières", cf. plus haut: en prépa, quel pourcentage des connaissances a une utilité? De même en école d'ingé? (et le truc qui me fait marrer, c'est que, pour une formation scientifique, j'avais été très étonnée que les élèves d'école agro qui nous rejoignaient en DEA aient une formation en statistiques aussi minable...). - Citation :
- Le plaisir d'apprendre peut très bien s'exercer de façon personnelle en allant à des expos, des conventions, sur internet, etc. Les contribuables participent assez à ces loisirs.
Je ne vois pas pourquoi des ouvriers et les travailleurs qui n'ont pas eu la chance de pouvoir des études poussées devraient payée la vie douce d'enfants qui ne savent pas ce qui veulent. Alors comme ça pour toi, la fac "ce sont des gens qui ne savent pas ce qu'ils veulent"? Et c'est la vie douce? Ben merde... je suis allée en fac, je savais ce que je voulais. Je n'ai pas eu l'impression d'avoir la vie douce... OK, peut-être un peu moins intense qu'en prépa, mais beaucoup plus de cours que ce que certains prétendent en première année! Et le DEA ça a été une épreuve peut-être pas moins stressante que la fameuse prépa. Et tous les semestres, les examens... pas les deux ans de prépa+concours et après on s'amuse et on se la coule douce (combien de personnes "échouent"' en école d'ingé? Le séchage des cours en école, ce n'est pas non plus une légende...). On voit évidemment quelques "touristes" en fac. Mais en passant côté enseignant, j'avoue que mes "petits" m'ont finalement agréablement surprise. Peut-être pas toujours bons... parfois même nuls. Mais motivés, intéressés. Je ne sais pas si c'est lié à la filière, mais prétendre que ces étudiants venaient là "pour passer le temps" est raconter n'importe quoi. Par contre, souvent inquiets sur leur avenir, et mal informés (j'ai eu pas mal d'étudiants qui venaient discuter des possibilités de travail, de leur avenir). Quand au coût de l'étudiant: en première année, c'est un des plus faible d'Europe. Et, sincèrement, si on les mettait directement sur le marché du travail, ça ferait plein de chômeurs ou RMIstes (et c'est mauvais pour les statistiques... pas étonnant que la sélection à l'entrée en fac soit toujours remise à plus tard). - Citation :
- Pour conclure ce marathon (désolé), la LRU n'est parfaite mais le problème n'est pas là, ce n'est qu'une étape
Le problème est bien là, et ce n'est pas une étape vers une amélioration... - Citation :
je dirai presque une diversion pour couvrir les vrais problèmes et sur ceux-là il faudra être présent! La LRU n'est que secondaire et n'affecte en rien la réalité du terrain et des étudiants. Quand même un peu: on refile aux universités des bâtiments vétustes (à Montpellier, j'ai vu des préauts en béton tomber par morceaux... l'univ. mettait des petites banderolles rouges et blanches pour éviter que les gens passent dessous... aucun labo ne pouvait respecter les normes de sécurité de base... conditions dans lesquelles on ferait immédiatement fermer n'importe quelle entreprise!). Après avoir négligé d'entretenir tout ce dont il avait la charge (et qui n'était pas du domaine de l'université), l'état se désengage. (mais visitez à côté les écoles d'ingénieur... beaucoup sont beaucoup plus jolies... pour être honnête, pas toutes, ça dépend généralement quel ministère en a la charge). - Citation :
- Une réforme que j'appelle de mes voeux (la réforme des bac+2 qui n'existent pas au niveau européen, on pourrai harmoniser mais pour ça, il faudra rendre de la valeur au bac, pas gagner!)
Non... pas gagné du tout. Ceci dit... tu as un gros train de retard: il n'y a plus de bac+2 en soi... on a eu la réforme LMD: maintenant le parcours est organisé en licence (bac+3) et master (bac+5). L'allemagne de ce coé a un gros retard (ils s'y mettent seulement, en France, la plupart des facs ont le système depuis 4 ans). K | |
| | | kinette
Nombre de messages : 173 Localisation : Allemagne Date d'inscription : 01/09/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Lun 9 Fév 2009 - 0:31 | |
| Hello, Enfin du nouveau. Je salue le courage de Daniel Fasquelle, qui au sein de son propre parti a su élever la voix (pas si courant). Voyons ce que ça donnera (espérons que ça ne sera pas utilisé comme un pseudo-signe d'ouverture, pour ensuite mieux faire passer le suppositoire...). http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/02/08/01016-20090208ARTFIG00205-sortir-d-un-tete-a-tete-entre-la-ministre-et-les-enseignants-chercheurs-.php
K | |
| | | johanono
Nombre de messages : 3617 Age : 42 Localisation : Mayenne Date d'inscription : 24/08/2008
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Lun 9 Fév 2009 - 13:55 | |
| - kinette a écrit:
- johanono a écrit:
- Des grèves, des grèves, des grèves... Certains n'ont que ce mot à la bouche. Ca faisait tellement longtemps qu'il n'y avait pas eu de grèves dans l'enseignement supérieur...
J'avais fait une longue réponse... qu'une déconnexion m'a mangé.
En 13 ans de fac de sciences, j'ai vu... deux grèves. Et ces grèves étaient des grèves étudiantes. Ici on a quelque chose de tout à fait différent, et de nouveau car ce n'est pas seulement l'université qui est en grève, mais le monde de la recherche publique. Les chercheurs sont généralement assez peu réactifs, et ce n'est pas tous les jours qu'on voit un chercheur au CNRS descendre dans la rue. Le principal syndicat de la recherche est d'ailleurs souvent catalogué comme "de droite". Je parle des grèves du monde universitaire en général. Le plus souvent, ce sont les étudiants qui manifestent. Plus rarement, ce sont les profs et/ou les chercheurs. Mais bien souvent, les manifestations étudiantes sont soutenues par les profs et les chercheurs. Il y a donc bien une responsabilité collective du monde universitaire dans la situation actuelle, à cause de l'opposition systématique à toute réforme. - Citation :
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- Citation :
- De toute manière, les étudiants sont contre tout.
Je le répète: ce n'est pas un problème principalement étudiant. D'ailleurs il est "étonnant" de remarquer comment le problème est couvert par la presse française... simplification des problèmes (on lit partout que "les chercheurs se battent contre la réforme de leur statut", ce qui donnerait l'idée qu'ils cherchent à conserver d'affreux privilèges de fonctionnaires paresseux...). Les étudiants ont suivi la grève au départ lancé par les chercheurs, par solidarité, et aussi à cause de la réforme des IUFM. Donc, c'est bien ce que je dis. Même si les différents mouvements successifs sont lancés par une corporation en particulier du monde universitaire, ils bénéficient le plus souvent d'un soutien de la part des autres corporations du monde universitaire. - Citation :
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- Citation :
Dès qu'un gouvernement bouge le petit doigt et tente timidement de réformer les universités, c'est le branle-bas de combat assuré. Faux et archi-faux: la réforme LMD s'est passé sans problème, de même que la semestrialisation. La réforme LMD a occasionné de nombreuses manifestations, contrairement à vos affirmations. Certes, cette réforme a fini par aboutir, mais il s'en est fallu de peu pour qu'elle soit mise au placard comme les autres. Quant à la semestrialisation, j'avoue que je ne me souviens pas. - Citation :
- Le monde de la fac et de la recherche étaient pour une réforme, a participé aux débats et consultations qui avaient été lancés sur le sujet.
Sauf qu'au final, la réforme se fait sans aucune concertation ni aucune écoute... comme si tout le monde avait pissé dans un énorme violoncelle. A tel point que même des présidents d'université (au départ pour la réforme, qui leur donne plus de pouvoir au sein de la fac) soutiennent maintenant le mouvement contre. La lettre d'Albert Fert illustre parfaitement le sentiment de trahison du monde de la recherche: http://biologie.univ-mrs.fr/forum/viewtopic.php?p=3418
Le journal Nature a récemment publié un article sur le sujet...
Si vous fréquentiez des sites scientifiques, vous auriez un peu plus d'informations sur les réformes en court, le fouilli administratif dans lequel on est de plus en plus englués, les salaires, etc... http://forums.futura-sciences.com/actualites/224825-vente-a-decoupe-cnrs-choisissez-morceau.html http://forums.futura-sciences.com/actualites/285675-greve-universites-francaises.html L'argument de la concertation, c'est l'argument fourre-tout que l'on ressort quand on ne sait pas quoi dire sur le fond. Ce qui compte, c'est le fond, pas la question de savoir si le gouvernement a fait ou non assez de concertation. Et de ce point de vue, je constate que la Conférence des présidents d'Université avait fait part de son soutien. - Citation :
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- Citation :
Résultat : des universités françaises qui ne cessent de régresser, d'année en année, dans les comparaisons internationales, Vous avez bien gobé toute la désinformation qu'on utilise pour appuyer le démantèlement de la recherche... bravo! https://www.youtube.com/watch?v=iyBXfmrVhrk Mais cette régression, c'est la vérité, que vous le veuillez ou non, et votre lien ne prouve rien : toutes les enquêtes de l'OCDE la mettent en évidence. - Citation :
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- Citation :
- de nombreux étudiants qui s'entassent dans des filières dortoirs sans débouchés, etc. Mais c'est bien, continuons ainsi...
Ce seraient les universités qui seraient responsables de ça? Alors qu'on leur a interdit de faire de la sélection à la sortie du bac, et qu'il n'en est par contre pas du tout question dans la nouvelle réforme? Quand on veut noyer son chien, on est capable de l'accuser en même temps de faire sortir des gens sans diplômes (pour ma première année de fac, les deux tiers des étudiants n'obtenaient pas leur année... tous les ans, les enseignants n'en reviennent pas du niveau des étudiants à qui on a donné le bac...), et de "ne pas sélectionner". On passe évidemment sous silence tous les efforts des universités, qui malgré le sous-financement par tête d'étudiant qu'on les oblige à absorber arrivent à se démener pour assurer des enseignements de qualité. Mais la sélection à l'entrée de l'université, qui est-ce qui est contre ? A chaque fois que des gouvernements ont tenté, plus ou moins timidement, plus ou moins adroitement, plus ou moins directement, d'instaurer le commencement d'un début de sélection à l'entrée de l'université, ç'a été à chaque fois le branle-bas de combat. La sélection à l'entrée de l'université, c'est une déclaration de guerre pour le monde étudiant. Après tout, c'est leur droit, aux étudiants, d'être contre : mais qu'ils ne viennent pas se plaindre après. - Citation :
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- Citation :
- De toute manière, l'élite française, aujourd'hui, elle est dans les grandes écoles, elle n'est plus dans les universités.
Vous parlez de quelles "grandes écoles"? Les scientifiques? Expliquez-moi alors pourquoi les grosses SSI d'informatiques recrutent des "produits de la fac" qui parfois n'ont même pas de formation en informatique? Je connais ainsi une personne ayant une formation de paléontologie qui est devenu ingénieur programmeur, avec un salaire comparable à une personne de ma famille qui a fait Centrale Lille... Vous pouvez toujours trouver des contre-exemples. Il n'est un secret pour personne que les débouchés professionnels sont bien meilleurs à la sortie des grandes écoles qu'à la sortie de la fac. Certaines filières universitaires font peut-être exception, tant mieux pour elles, et tant mieux pour les étudiants, mais elles ne sont guère représentatrices du monde universitaire. - Citation :
- Et pourquoi ces fameuses Grandes Ecoles acceptent-elles des personnes venant de la fac (dont elles ne sont somme toute pas mécontentes, et qui, des différents retour que j'ai eu, s'intègrent très bien).
La fac en guise de préparation aux grandes écoles, c'est bien ce que je disais. - Citation :
-
- Citation :
- Des grandes écoles, comme les grandes universités étrangères, sont autonomes.
Quelle signification a pour vous le mot "autonome"? Vous croyez q'une école d'ingénieur s'auto-finance? Savez-vous combien l'état donne par tête d'étudiant aux écoles, comparé à la fac? Avez-vous seulement compris ce qu'est la "loi sur l'autonomie des universités", ouest-ce seulement que vous trouvez le mot joli, et imaginez que les universités ne coûteront alors plus rien? Oui, les établissements étrangers dont je parle bénéficient de plus de moyens. Et si c'est le cas, c'est parce que leurs directions ont plus d'autonomie dans leurs recherches de financements, et qu'elles peuvent notamment recourir à des financements privés, ce qui est refusé en France. - Citation :
-
- Citation :
- Et l'élite française, elle travaille, elle ne passe pas son temps à manifester et à réclamer des subventions.
Euh... vous en avez vu beaucoup des chercheurs qui "passent leur temps à réclamer des subventions"? Peut-être que je ne vis pas dans le monde que vous, en effet, mais il me semble que les revendications des chercheurs en termes de moyens sont assez fréquentes, et qu'il y avait déjà eu des manifestations sous les gouvernements Jospin, Raffarin et Villepin.
Ce qui gêne les chercheurs français, dans cette réforme, c'est la perspective d'être évalués, de devoir rendre des comptes. Et pourtant, cela semble logique, d'être évalué. Pourquoi être contre ? - Citation :
- Absolument pas cordialement (faut-il toujours l'être avec les gens qui vous insultent?)
K Ce n'est pas grave, je ne vous en veux pas. | |
| | | kinette
Nombre de messages : 173 Localisation : Allemagne Date d'inscription : 01/09/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Lun 9 Fév 2009 - 15:19 | |
| Mais bon sang, arrêtez de nous ressortir les mêmes salades. C'est assommant: des évaluations on en a sans arrêt (contrairement à pas mal de professions...). Allez, pour vous faire plaisir (et c'est malheureusement représentatif de ce que vivent au jour le jour les chercheurs français): - Citation :
- J’ajoute au film Utube (https://www.youtube.com/watch?v=iyBXfmrVhrk) que
si notre président trouve si confortable d’être jugés par nos pairs (qui sont en concurrence avec nous en particulier pour des ressources très limitées) on accepte de bon cœur qu’il se plie à un système équivalent (compléments corrections bienvenues):
*Evaluation : Son évaluation annuelle serait effectuée par des 2-3 collègues anonymes choisis aléatoirement parmi les élus (maires, députés, sénateurs…) d’autres partis (de la même manière qu’on ne peut être évalué par des collaborateurs) ou par des chefs d’états étrangers (qui devront tous évidemment faire ce travail bénévolement comme nous, ce travail ne pouvant être comptabilisé au bilan lors de son évaluation). Ces collègues seront évidemment en compétitions avec lui pour leurs promotions. Je soupçonne que ça conduisent à des élections présidentielles tous les ans. Typiquement moins de 20% de son travail politique conduisant à des résultats positifs, déterminants et novateurs, seule cette part de son travail pourra être comptabilisée (Cf. paragraphe communications plus bas).
De même si nos conditions de travail sont tellement aisées et si adaptées pour être + productifs que nos collègues étrangers, on lui propose les mêmes…
* Communications - A chaque fois qu’il communique à l’assemblée où ailleurs (sur les chercheurs par ex. ), il devrait comme nous justifier toutes ses assertions par des références publiées dans des journaux politiques dont les articles auront dû être jugés et acceptés par ses pairs (toujours d’autre partis ou étrangers) qui pourront exiger les corrections qu’ils souhaitent, si toutefois il trouve que l’article mérite d’être publié un jour. Les frais de publications seront évidemment prélevés sur ses crédits (voir + bas). Les (groupes de)citoyens concernés par l’article disposeront d’un droit de réponse (le même temps de parole) de la même manière que nos articles peuvent recevoir des réponses et débats contradictoires dans les journaux scientifiques. Son évaluation dépendra essentiellement de ces comptes-rendus.
* Financements - Pour mener son travail à bien il bénéficiera aux mieux d’environ 3 000 € récurrent par ans qu’il pourra utiliser + ou – librement (voire quelque restrictions + bas). Si toutefois cette argent ne suffisait pas à mener sa politique, à payer son équipement de travail, ses frais de fonctionnements, son personnel, ses déplacements, il pourra répondre à des appels d’offre d’une agence de moyens publique créée pour l’occasion…
- Quand il a besoin d’un budget quelconque pour mettre en œuvre sa politique, qu’il dusse attendre que ses membres élus (dont une part de l’opposition) lui propose un appel d’offre sur le sujet, pour pouvoir soumettre un projet qui sera évalué suivant le même processus que pour son évaluation (les évaluateurs étant en compétitions avec lui pour les mêmes moyens). Evidemment la majorité des champs de mise en œuvre de politique ne verront jamais d’appel d’offre ouvert sur leur sujet, tout son travail ne devant viser qu’à créer de l’emploi et des richesses. Il ne lui restera alors qu’à essayer de convaincre la commission que par exemple, le remboursement du trou de la sécu favoriserait celui de la dette publique, l’exemption de la taxe professionnelle ferait beaucoup de bien aux collectivités locales, que la construction d’une centrale nucléaire serait déterminante pour la réforme de la santé …. La commission de l’agence de moyen décidera alors du financement associé (si financement il y a c.-à-d. dans une minorité des cas) en fonction de la qualité, de la faisabilité du projet et de ses résultats précédents. Cela ne dépassera généralement pas la moitié de ce qui sera demandé comme nécessaire pour mener à bien le projet. Par exemple typiquement alors que ses collègues américains disposeraient de 50 milliards de dollars pour relancer l’économie suite à une crise économique, on lui attribuera un PEP avec 5,000 € pour pouvoir obtenir des résultats comparables.
- Evidemment l’utilisation de ces crédits devra être justifiée sur un rapport circonstancié semestriel qui sera évalué de la même manière pour décider de la poursuite ou non du projet. A défaut, on pourra exiger le remboursement du financement, même si les objectifs ont été atteints et les promesses tenues. Cette procédure devrait faciliter un abaissement des impôts.
- Les crédits non utilisés en fin d’années ne pourront évidemment être reportés sur l’année suivante et pendant une période annuelle de transition de minimum un mois, aucune dépense ne pourra être effectuée.
- Pour payer ses fournisseurs, il procédera par bon de commande de son agence de moyens sous réserve que les fournisseurs les acceptent avec des délais de paiements typiquement de plusieurs mois (en crédit à taux 0 évidemment).
- Pour tout achat d’équipement (par exemple un ordinateur) il devra selon laquelle de ses nombreuse tutelle gère la partie du financement concernée, soit,(i) faire établir 3 devis par des entreprise concurrentes avant de prendre une décision, soit (ii) passer commande auprès du fournisseur avec laquelle sa tutelle à attribué le marché même si celle-ci ne peut lui fournir le modèle dont il aurait eu besoin et que son prix atteint plusieurs fois celui de ces concurrents.
* Recrutement :
- Il pourra sur ses crédits recruter ses collaborateurs en CDD <3 ans (ministres par ex.), à la condition que ceux-ci n’ai pas déjà bénéficiés d’un emploi dans son administration, selon une grille de salaire qui suivra celle de l’enseignement supérieur et de la recherche (en net, environ 1 400€/mois pour un bac + 5, 1 800 pour un bac +8 avec minimum 3 ans d’expérience, dont au moins une à l’étranger pour sélectionner sa flexibilité). Pas questions évidemment d’attribuer plus d’une gestionnaire, d’une secrétaire ou d’un informaticien pour une 30aine de membres du gouvernement.
- Avant d’obtenir lui-même un poste en France, il devra faire preuve de plusieurs années d’expérience dans un gouvernement étranger. Il se pliera évidemment à la même grille de salaire.
- Son salaire sera évidemment comptabilisé sur la base de 35H, même si sa semaine de travail se poursuivra largement chez lui et dépassera typiquement les 50Hs pour rester productif. Ses heures supplémentaires ne seront évidemment pas payées. Il ne prendra évidemment pas de RTT ni ses 6 semaines de vacances, pour rester productif, personne ne pouvant avancer son travail en son absence.
*Missions - S’il doit dans le cadre de son travail effectuer un déplacement (par exemple suite à une catastrophe naturelle) on lui autorisera (sur les crédits sus cités) un déplacement en train 2nde classe pour tous déplacement en métropole, l’avion en classe économique/charter pour l’étranger. Le remboursement de ses nuits d’hôtel sera limité à environ 65€. Les frais de bouche ne devront évidemment pas dépasser environ 15€ par repas/personne (y compris pour organiser les réceptions des ambassades). Pour les déjeuner de travail, au vu des lourdeurs de gestion et des délais de remboursement, je lui conseillerai personnellement de préférer les payer de sa poche, mais s’il préfère et trouve rentable de faire le travail administratif associé lui-même, grand bien lui fasse. Au jour le jour il sera autorisé à déjeuner dans des selfs type (et qualité) restaurant universitaire avec repas subventionné de 2-3 €, le reste étant de sa poche.
- Pour obtenir son titre de transport, il ne pourra s’adresser qu’à une agence de voyage particulière avec laquelle il sera contractualisé, même si celle-ci n’est pas concurrente, sa demande devra être validée par son gestionnaire, sous réserve qu’il ait préalablement remplit un ordre de mission 2 semaines à l’avance pour la France et un mois pour l’étranger. De même, il faudra compter le délai supplémentaire que nécessitera au moins 3-4 échanges de courriels avec des intermédiaires. Il devrait ainsi pouvoir par ex. arriver avant l’hiver pour pouvoir intervenir suite à une sécheresse estivale.
* Charge d’enseignement - En dehors de sa charge de politique, il devra enseigner en faculté environ 192H de cours par an (temps de préparation non inclus/comptabilisés. Pour organiser cet enseignement, coordonner le planning avec celui des étudiants, trouver la salle nécessaire, un projecteur de diapos, de transparents, des craies ou feutres….il ne disposera, comme les enseignants chercheurs, d’à peu près aucune aide. Cette partie là obligatoire de son travail ne pourra évidemment pas être comptabilisée lors de son évaluation. S’il trouve le temps également d’encadrer et former des stagiaires, il pourra toutefois bénéficier comme les chercheurs du CNRS, à titre gracieux, d’une prime mensuelle personnel enseignant de 3€56 (« travailler + pour gagner + »).
* Locaux - Pour effectuer son travail, il disposera d’un bureau (3ème tas de sable à gauche) de 4 m2 environ ou partagera un bureau un peu + grand avec ces collaborateurs. Ceci évidemment dans des locaux vétustes, pour lesquels on aura spécialement abaissé les normes de sécurités en vigueur dans le reste du pays, qui s’écrouleront à droite à gauche, évidemment non climatisés, très mal isolés, malgré des flocages en amiante, très bien aérés en hivers pour stimuler son dynamisme, et à des températures digne de sauna l’été pour maintenir sa ligne. Le nettoyage sera effectué irrégulièrement, aléatoirement au gré de sous-traitants intérimaires. Les vitres pourront être nettoyées une fois tous les 10 ans afin qu’il ne soit pas distrait trop souvent dans son travail par la vue du vis-à vis avec l’immeuble voisin. Ceci sous réserve que sa fenêtre puisse encore être ouverte. Dans le cas contraire il lui sera possible de demander une réparation au service travaux en espérant qu’elle soit effectuée avant le prochain nettoyage de vitre quadriennal. Il faudra évidemment au préalable demander et obtenir l’autorisation du service patrimoine. La même procédure et les mêmes délais seront de rigueur si une ampoule doit être changée. La moquette ou le lino collés avec des produits toxiques dans le couloir seront déchirés à droite à gauche de manière lors de ses déplacements dans son couloir à sélectionner son aptitude à la prise de risque nécessaire à son travail.
- S’il a besoin par exemple d’un critérium pour prendre des notes, le délai d’attente moyen sera d’environs 6 mois, sous réserve qu’il campe devant le service papeterie pour être le 1er lors de la prochaine livraison.
- Il sera de bon ton d’adapter le circuit électrique de manière à ce qu’il y ait des coupures de courants aléatoires mais suffisamment fréquentes pour pouvoir perdre régulièrement le fruit de son travail de façon à ce qu’il puisse ensuite améliorer la version suivante.
* Conclusion Contrairement à nous que notre fainéantise et notre conservatisme naturel confinent à la médiocrité, nul doute que le président trouvera dans ces conditions de travail stimulantes les moyens d’obtenir des résultats à hauteur de ses collègues de pays voisins. - Citation :
Et si c'est le cas, c'est parce que leurs directions ont plus d'autonomie dans leurs recherches de financements, et qu'elles peuvent notamment recourir à des financements privés, ce qui est refusé en France. Encore une jolie connerie, qu'on a réussi à enfoncer profond dans la cervelle des gens. Il est faux de s'imaginer que les universités américaines tournent avec de l'argent privé! http://www.rue89.com/innovation/financement-prive-des-universites-un-nouveau-mirage - Citation :
- D’après la National Science Foundation, en 2003, les entreprises
finançaient 17% de la recherche fondamentale aux Etats-Unis, mais seulement 5% de celle conduite dans les universités (qui représente pourtant l’essentiel du total), et, plus étonnant peut-être, seulement 6% de la recherche appliquée universitaire. | |
| | | kinette
Nombre de messages : 173 Localisation : Allemagne Date d'inscription : 01/09/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Lun 9 Fév 2009 - 15:20 | |
| Faudra qu'on m'explique aussi le décalage entre le discours gouvernemental et ce qu'on lit ici: http://ambafrance-cn.org/L-innovation-en-France-des-atouts-decisifs.html?lang=fr?id_mot=280 - Citation :
- Une recherche publique d'excellence
La France dispose d’organismes de recherche publics d’envergure internationale présents sur tous les secteurs de l’innovation : CNRS, CEA, Institut Pasteur, INSERM, INRA, INRIA [1], etc. Sont partenaires de ces acteurs de grandes écoles françaises – Polytechnique, les Mines, l’INSEAD, HEC – et des universités reconnues elles aussi au plan mondial (dans le top 100 des universités européennes, la France arrive en 6ème position avec Paris VI, selon le classement de Shanghai). - Citation :
Une recherche privée très active
La recherche privée, qui s’illustre notamment par des PME très innovantes, regroupe plus de la moitié des chercheurs (53%). Elle recrute dans tous les secteurs : du fabricant de vélos high-tech (Time Sport en Bourgogne) au concepteur de logiciels (Allegorithmic en Auvergne) en passant par un pionnier de l’énergie solaire comme Emix (Creuse). Elle est particulièrement active dans les sciences du vivant. Les « business angels » - au nombre de 3 000 actuellement - se développent rapidement en France, sous la forme de réseaux associatifs privés ou de sociétés de capital risque.
La France est au 5ème rang mondial et au 2ème rang européen derrière l’Allemagne pour le dépôt de brevets internationaux en 2007 (6 250). Plus de 12 000 brevets ont été déposés par les entreprises françaises en 2007, en augmentation de 3,3 % par rapport à 2006. (Source : Organisation mondiale de la Propriété Industrielle OMPI – Direction Générale des Entreprises DGE)
- Citation :
Un soutien à la recherche privée inégalé en Europe
La France propose aujourd’hui le meilleur crédit d’impôt recherche (CIR) d’Europe. Récemment réformé, le CIR 2008 correspond à 50% des dépenses de R&D par an la 1ère année (jusqu’à 100 millions d’€), 40% des dépenses la 2ème année et 30% les années suivantes.
Le dispositif jeune entreprise innovante (JEI) permet aux PME de moins de 8 ans qui consacrent au moins 15% de leurs charges à des dépenses de recherche d’obtenir certains allègements fiscaux et d’être exonérées de cotisations sociales sur les rémunérations liées aux projets de recherche.
Le dispositif jeune entreprise universitaire (JEU) favorise la création d’entreprises par les étudiants ou par toute personne impliquée dans les travaux de recherche des établissements d’enseignement supérieur. Ces entreprises bénéficient de nombreux allègements fiscaux tels que l’exonération totale de l’imposition forfaitaire annuelle ou encore l’exonération des charges patronales sur les salaires des personnes affectées aux projets de R&D. Autre page intéressante: http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=23790 Notamment ça: - Citation :
Un soutien financier limité Avec 2,1 % de son PIB consacrés à la recherche civile et militaire, la France se situe un peu au-dessus de la moyenne européenne (tirée vers le bas par les nouveaux entrants), devancée par la Suède (3,9 %), la Finlande (3,5%), la Suisse (2,95%), l’Allemagne et le Danemark (2,50) et l’Autriche (2,35). Hors recherche militaire, ces écarts s’accroissent et la France se retrouve, de plus, derrière la Belgique, voire les Pays-Bas [5]. En termes de dynamique, depuis 1995 et d’après Eurostat, trois pays seulement régressent quant au volume de recherche (inflation prise en compte) : la Grande-Bretagne (- 11,4 %), les Pays-Bas (-9,5) et la France (-6,9). Progressent en revanche l’Allemagne (+ 15 %), le Danemark (34 %), la Suède (16 %) et la Finlande (+ 70 %). Dans le même temps, hors UE, les progressions des Etats-Unis et du Japon se sont élevées à 7 % et 9,5 % respectivement. Il ressort donc qu’en France - exception parmi les pays riches - la recherche est moins bien soutenue aujourd’hui qu’elle ne l’était voilà dix ans [5]. Un article intéressant sur le financement de la recherche privée (par l'état...): http://www.oezratty.net/wordpress/2008/financement-de-linnovation-et-sba/ (noter que, et c'est aussi ce que pensent nos voisins, la culture française "l'ingénieur c'est le meilleur" a des répercutions dramatiques sur la culture d'entreprise et l'innovation...). Bref, révisez un peu votre copie, ou alors allez vous faire le chantre de la politique gouvernementale ailleurs... K | |
| | | Jean-Luc
Nombre de messages : 17976 Age : 73 Localisation : Pays de Flandre Date d'inscription : 15/06/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Lun 9 Fév 2009 - 17:03 | |
| [quote="kinette"] - Citation :
- J’ajoute que si notre président trouve si confortable d’être jugés par nos pairs (qui sont en concurrence avec nous en particulier pour des ressources très limitées) on accepte de bon cœur qu’il se plie à un système équivalent (compléments corrections bienvenues):
*Evaluation : (...)
Excellentes suggestions ! | |
| | | juju41
Nombre de messages : 42846 Age : 70 Localisation : Blois Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Lun 9 Fév 2009 - 17:09 | |
| et les ministres aussi, SVP... le rapport qualité-prix à mon avis serait assez négatif... activités de Laporte au mois de janvier, ski, et vacances à Tahiti... http://www.marianne2.fr/Tahiti,-ski,-Laporte-se-la-coule-douce_a174959.html | |
| | | khany
Nombre de messages : 818 Date d'inscription : 13/05/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Lun 9 Fév 2009 - 18:13 | |
| merci kinette pour la qualité de tes interventions, cela rend ce fil passionnant à suivre (surtout pour une ex technicienne de recherche comme moi... et oui je confirme l'état déplorable des locaux de recherche... je me souviens de fenêtres prenant l'eau et trempant nos expériences, de matériel hors d'état en verrerie etc ...) | |
| | | modorange
Nombre de messages : 1491 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 26/01/2008
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Lun 9 Fév 2009 - 19:32 | |
| Un député UMP désavoue Pécresse...
«Sortir d'un tête à tête entre la ministre et les enseignants-chercheurs»
INTERVIEW - Député UMP du Pas-de-Calais et doyen de l'université de Boulogne-sur-Mer, Daniel Fasquelle critique le décret de Valérie Pécresse, et va déposer mardi une proposition de loi visant à garantir l'indépendance des enseignants-chercheurs.
Lefigaro.fr - Vous allez déposer mardi une proposition de loi visant à corriger les défauts du décret proposé par la ministre Valérie Pécresse. Pourquoi cette démarche ?
En ce moment, il y a une vraie inquiétude au sein de la communauté universitaire, inquiétude que je comprends d'autant mieux que je suis moi-même président d'université. Et en même temps, les choses ne peuvent rester en l'état. Ce que je propose, c'est donc de rappeler dans la loi un certain nombre de garanties, de principes fondamentaux du monde universitaire. Aujourd'hui, il y a un malentendu entre la ministre et les universitaires. En tant que parlementaire et universitaire à la fois, je veux faire le pont entre les deux parties pour sortir de cette situation par le haut.
Lefigaro.fr - Que proposez-vous pour sortir de l'impasse ?
La liberté et l'indépendance, c'est tout ce qu'il reste aux universitaires en France. Or, c'est ce à quoi on touche aujourd'hui et ce qui provoque ce malentendu avec la ministre. Au cœur de la proposition de loi, je souhaite rappeler que la notation des universitaires doit se faire uniquement par les pairs de la même discipline. Nous ne sommes pas contre le fait d'être mieux contrôlé, mais serait-il normal qu'un professeur d'histoire soit évalué par un professeur de biologie ? C'est ça qui pose un vrai problème aujourd'hui dans ce décret… Par ailleurs, je veux également que la proposition fasse clairement référence à la loi de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurs* et leur indépendance.
Lefigaro.fr - Valérie Pécresse a proposé d'écrire ces principes dans une charte. Cela ne suffit donc pas selon vous ?
Le problème est qu'à l'inverse d'une loi, cette charte n'aurait aucune valeur juridique…
Lefigaro.fr - Beaucoup disent que les universitaires sont payés sans être contrôlés ou notés, et sont hostiles au changement. Comprenez-vous cette vision des faits ?
Pour tout dire, elle me révolte. C'est scandaleux de dire ça. Les universitaires français sont moins payés que dans les autres pays européens, travaillent énormément et dans des conditions déplorables, n'ont pas d'assistants… En quelques années, il y a eu plus d'une vingtaine de modifications de leur statut, et ils n'ont rien dit. Mais à force de charger la barque, on a franchi un trop-plein.
Lefigaro.fr - Valérie Pécresse a également suggéré que les professeurs dont les résultats ne seraient pas satisfaisants soient pénalisés en ayant davantage d'heures de cours à donner.
Si un enseignant-chercheur ne fait pas son boulot, il est normal qu'il doive rendre des comptes à ses pairs. Mais lui donner davantage de travail comme sanction, cela ne me semble pas être la bonne solution. D'abord parce que c'est contraire au droit, étant donné qu'une sanction doit passer par une instance de discipline, et ensuite parce que ce décret cultive une amalgame, en généralisant l'idée selon laquelle les enseignants-chercheurs ne font pas leur boulot. Ce n'est pas à partir de quelques-uns que l'on doit taper sur toute la communauté universitaire.
Lefigaro.fr - La méthode employée par la ministre a-t-elle été la bonne selon vous ?
Valérie Pécresse est une bonne ministre, pleine de bonnes volontés. Mais je crois que, comme les autres ministres, Valérie Pécresse devrait à l'avenir consulter davantage les députés et les principaux concernés. Aujourd'hui, je crois en tout cas sincèrement que passer par le Parlement pourrait permettre de sortir rapidement d'un tête à tête entre la ministre et la communauté universitaire.
N.B. : A l'initiative du député UMP, une réunion d'urgence est prévue lundi à l'Assemblée nationale avec des enseignants grévistes.Le Collectif pour la Défense de l'Université ainsi que l'association Qualité pour la science française seront reçus à l'Assemblée à 19 heures. Selon des informations du figaro.fr, la proposition de loi et le décret réécrit seront présentés au groupe UMP de l'Assemblée nationale mardi matin.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/02/08/01016-20090208ARTFIG00205-sortir-d-un-tete-a-tete-entre-la-ministre-et-les-enseignants-chercheurs-.php | |
| | | kinette
Nombre de messages : 173 Localisation : Allemagne Date d'inscription : 01/09/2007
| Sujet: Re: [mesure Sarko] la réforme des universités Lun 9 Fév 2009 - 21:13 | |
| Petite info à propos du classement de Shangaï, qui sert d'alibi politique contre l'université: http://www.uzh.ch/news/articles/2006/2357.html (désolée pour ceux qui ne savent pas lire l'allemand...). Les points intéressant de l'article, c'est qu'il illustre combien ce classement est biaisé en faveur des grosses universités. Pas étonnant que le gouvernement veuille regrouper artificiellement les universités de chaque région... comme ça la prochaine fois on pourra nous annoncer que la France s'est "améliorée"... - Citation :
- Prof. Liu verschwieg in seinem Referat vergangene Woche an der ETH
Zürich nicht, dass es auch bei diesem Ranking «sehr viele Probleme» gibt. Marrant que ceux qui font le classement reconnaissent qu'il est très loin d'être parfait... alors que notre gouvernement présente ça comme une "arme absolue". - Citation :
- Für Professor Heini Murer, Prorektor Forschung der Universität Zürich,
ist es deshalb umso wichtiger, das «Potenzial für Missbrauch» solcher Rankings zu verringern, indem man auch Anleitungen mitliefert, wie es genutzt werden kann. Pr. Murer souligne le potentiel élevé de mauvais usage de tel classement (sans blague? :-D) - Citation :
- «Jedes Ranking ist umstritten und keines absolut objektiv», entgegnete Prof. Liu.
Doit-on envoyer la traduction de ceci à notre gouvernement? - Citation :
- Dass die Resultate eine grosse Wirkung auf die Universitäten und
politischen Entscheidungsträger haben, dafür gebe es bisher keine Anzeichen, sagte Liu auf eine Frage von Professor Bernhard Plattner, Prorektor für das Bachelor-Master-Studium an der ETH Zürich. «Dazu ist das Ranking mit seiner vierjährigen Geschichte wahrscheinlich auch noch zu jung», so Liu. Et là... de quoi se rouler par terre de rire... il faudra qu'on leur explique ce qui se passe en France: Mr. Liu explique ici que le classement est encore trop jeune pour qu'il soit utilisé dans des décisions politiques... bienvenus en France!!!! K | |
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